Passion et émotions lors de la 1re journée de la Coupe des Présidents
MONTRÉAL - Une voix aussi populaire, reconnue et respectée que celle de Michel Lacroix est rarement enterrée par les acclamations d'une foule.
La Coupe des Présidents 2024 fera maintenant partie des très rares exceptions à la règle.
Aux côtés du prestigieux trophée sur le premier tertre de départ jeudi matin, la voix du réputé annonceur n'a pas trouvé la puissance nécessaire pour supplanter les cris et les encouragements de la foule lorsque le capitaine canadien Mike Weir a été présenté.
Les « Allez Mike! » et les « Champion du Masters! » ont résonné si fort que les partisans n'ont même pas été en mesure d'entendre la fin du discours de présentation de Lacroix.
Déjà enflammée, la foule a eu droit à une étincelle de plus pour s'activer. Le genre d'étincelle qu'on ne peut voir qu'à un tournoi comme la Coupe des Présidents.
Laissé de côté par l'équipe internationale pour les matchs du jeudi, le Canadien Mackenzie Hughes s'est précipité au centre des gradins qui entourent le premier départ pour saluer les partisans.
Mais c'est lorsque Hughes a déposé un genou au sol à exactement 11 h 23 pour engloutir une bière en l'espace de quelques secondes que les partisans ont rugi le plus fort. Le genre d'acclamation qui prouvait non seulement que la foule était reconnaissante du retour de la PGA à Montréal, mais aussi qui assurait son rôle clé pour motiver la troupe internationale tout au long de la semaine.
Aucun doute, la semaine était brillamment lancée au Club de golf Royal Montréal de l'Île Bizard.
Les groupes ont ensuite commencé à s'enchaîner pour donner le ton au tournoi. D'abord bruyants pour déconcentrer les joueurs américains dans leurs élans de pratique, les partisans ont rapidement pris l'habitude de scander le nom de leurs favoris internationaux.
Taylor Pendrith, premier Canadien à attaquer le départ sur le quatrième groupe, est au centre des encouragements les plus remarqués. Favori local des partisans présents, Pendrith est celui qui qui se mérite les plus forts applaudissements.
Sur le terrain, ambiance et passion font bon mélange aux abords du terrain, où certains amateurs se plaisent même à comparer leurs talents à ceux des meilleurs au monde.
« Il chippe comme moi lui… mais il ne drive pas aussi bien que moi », rigole un employé du terrain après une approche ratée d'un joueur de l'équipe internationale - approche qui aurait largement satisfait le golfeur moyen, rassurez-vous.
La foule joue un rôle clé dans ce genre de tournois pour l'équipe locale et les joueurs utilisent constamment l'énergie à leur avantage.
Un long roulé pour un oiselet sur la normale-3 du septième trou permet à Tom Kim de mettre de la pression sur les Américains avec un oiselet.
Le moment est parfait pour réveiller les partisans des Internationaux et prendre du rythme. Dès que la balle disparaît au fond de la coupe, le Sud-Coréen lâche un immense cri de soulagement et de satisfaction, en brandissant le poing dans les airs. Un large rugissement des centaines de partisans témoigne de leur appui pour les Internationaux.
Si les Internationaux utilisent l'énergie de la foule pour inspirer leur jeu, on vous assure que les Américains profitent tout autant de ce duel à haute intensité. À peine quelques secondes plus tard, un long roulé de Scottie Scheffler calme l'adrénaline de Kim. L'Américain se tourne vers Kim et lance à son tour un fort cri de satisfaction.
Le bal est lancé et l'épicentre de ce duel d'émotions est encore plus intense au trou suivant.
Kim rejoue le tour. Un autre roulé impressionnant qui soulève les passions et les acclamations de la foule. Kim réplique à Scheffler en hurlant derrière le no 1 mondial. Un cri des plus intimidants.
Cette fois, pas de miracle pour Scheffler, qui ne peut égaler le trou.
Les partisans de golf québécois en ont de la chance : ils pourront encore vivre ce genre d'émotions spéciales pour les trois prochains jours. Parce qu'au fond, c'est ça la Coupe des Présidents.