Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Au tour de St-Louis de jouer!

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL - On peut facilement comprendre qu'un entraîneur-chef maintienne au sein de sa formation des joueurs qui contribuent à la victoire.

 

Qu'il maintienne des combinaisons gagnantes d'attaquants et de défenseurs.

 

On peut aussi comprendre qu'un entraîneur-chef affiche un brin ou deux de patience à l'endroit de ses joueurs et des combinaisons qu'il a concoctées malgré les défaites.

 

Mais au lendemain du revers de 4-1 encaissé aux mains des Kings de Los Angeles, il semble évident que Martin St-Louis doit bouger. Qu'il doit se mettre à jouer! Qu'il doit secouer ses joueurs, quitte à en écarter un ou deux de la formation! Qu'il doit remodeler ses trios, quitte à froisser les susceptibilités de quelques joueurs!

 

Et ça presse!

 

Défaite gênante!

 

Pas à cause de la défaite. Du moins pas seulement à cause de cette défaite qu'on peut qualifier de gênante.

 

Partis de Los Angeles depuis 17 jours, complétant une séquence déjà très difficile de quatre matchs en six soirs par une autre de deux parties en deux soirs, au lendemain d'une dégelée de 6-3 encaissée à Toronto, plusieurs, moi le premier, comptaient les Kings pour battus avant même la mise en jeu initiale.

 

Oui! On pouvait s'attendre à un début de rencontre explosif. Mais une fois ce début de rencontre passé, il était acquis que les « vieux » Kings peineraient à suivre le rythme des « jeunes » du Canadien.

 

Eh bien non!

 

Les Kings ont amorcé le match comme on s'y attendait. Avec quatre solides arrêts, Samuel Montembeault a gardé son club dans le match.

 

Ses coéquipiers l'ont remercié avec un but. Un but qui aurait dû ou au moins pu, comme l'a candidement admis Phillip Danault après le match, scier ses jambes et celles de ses coéquipiers.

 

Mais c'est le contraire qui s'est passé.

 

Non seulement les Kings sont loin d'avoir abandonné, mais ils ont lentement et sûrement pris le contrôle du match. Ils ont imposé leur rythme aux joueurs du Canadien qui, pourtant frais et dispo et profitant de l'avantage de la patinoire, ont été incapables de renverser la vapeur. Et une fois en avant, les Kings ont donné une classe de maître dans l'art de fermer le jeu et d'étouffer dans l'œuf toute possibilité de remontée.

 

Par grands moments au dernier tiers, le Canadien, emboité en territoire défensif, semblait écouler une pénalité alors que les deux équipes évoluaient à cinq contre cinq.

 

Il a fallu qu'on rappelle Samuel Montembeault au banc à la faveur d'un sixième patineur pour que le Tricolore arrive à s'installer en zone ennemie.

 

Et encore!

 

Lundi soir, lors de la visite des Penguins, Sidney Crosby, Gino Malkin et les Penguins ont fait la même chose.

 

C'est pour toutes ces raisons que Martin St-Louis doit prendre le contrôle de la situation et prendre les mesures qui doivent être prises.

 

Dans ses commentaires d'après-match, jeudi, Martin St-Louis a convenu que des choses devaient être corrigées et « qu'elles seront corrigées ».

 

Que fera-t-il? On verra.

 

Mais trois mesures s'imposent à mes yeux.

 

Séparer le premier trio!

 

Après cinq rencontres, le premier trio offre des résultats trop ordinaires pour le maintenir en place. Confronté aux meilleurs trios adverses, Nick Suzuki, flanqué de Cole Caufield et Juraj Slafkovsky ont une grosse commande à remplir: contenir l'adversaire tout en s'imposant offensivement.

 

À forces égales, ils perdent sur les deux fronts.

 

Le talent est là. La bonne volonté semble être là aussi. Mais les résultats ne tomberont pas du ciel. Il faut y mettre de l'énergie. Il faut en mettre plus que l'adversaire.

 

Ce qui n'est pas arrivé encore hier.

 

Je sais! Ce n'est que le cinquième match de la saison. Et après cinq matchs, dont deux que son équipe a gagné, Martin St-Louis n'a pas à céder à la panique.

 

Séparer le premier trio ne serait pas un signe de panique. Ce serait bien plus un signe que l'entraîneur-chef met en application sa «promesse» de vraiment diriger ses joueurs après deux saisons complètes au cours desquelles il leur a surtout enseigné de quelle façon il voulait qu'ils jouent au hockey en affichant beaucoup de patience à leur endroit.

 

Réunir Dach et Slafkovsky

 

Pendant que le premier trio se contentait de trop peu encore jeudi soir, Kirby Dach peinait à s'imposer avec ses compagnons de jeu du deuxième trio.

 

Et ce n'est pas seulement la faute du joueur de centre.

 

Après deux saisons au cours desquelles il n'a disputé que 60 des 184 matchs du Canadien, Dach doit remonter une grosse pente afin de retrouver sa forme, ses repères, son synchronisme.

 

Loin d'aider Dach à remonter cette pente, ses compagnons de trio s'accrochent à lui comme des boulets à ses deux patins. Alex Newhook et Joel Armia prouvent qu'ils n'ont pas d'affaire au sein d'un deuxième trio digne d'un deuxième trio de la LNH. Pour dépanner une fois de temps en temps, peut-être. Sur une base régulière : jamais de la vie.

 

C'est pour ça que les Kings ont eu autant de facilité à prendre le contrôle du Centre Bell jeudi et à le maintenir. L'entraîneur-chef Jim Hiller a pu concentrer ses meilleurs éléments, à l'attaque et à la ligne bleue, contre le trio de Suzuki et contre Lane Hutson sans craindre de représailles de la part des autres trios.

 

Bon! Le valeureux Brendan Gallagher a fait ce qu'il a pu pour sortir ses coéquipiers du marasme et des pièges tendus par les Kings dans lesquels ils s'enlisaient les uns après les autres.

 

Mais il y a des limites à ce que le doyen peut faire.

 

Et on va se le dire, quand Brendan Gallagher est ton attaquant le plus dangereux du début à la fin d'un match, c'est signe que les autres jouent mal en simonac!

 

Alors, pour éviter que Newhook et Armia ralentissent Kirby Dach au lieu de lui pousser dans le dos, il serait grand temps de lui redonner Juraj Slafkovsky.

 

Ce duo offrait des résultats plus qu'intéressants l'automne dernier. Je sais. Dach étant tombé au combat lors du deuxième match de saison, l'expérience n'a pas été longue. Mais elle avait tellement permis de rêver lors des matchs préparatoires, qu'il serait insensé de ne pas la reprendre à un moment donné.

 

Et ce moment semble venu.

 

Non seulement Slafkovsky aiderait la cause de Dach, mais il aiderait peut-être aussi la sienne. Le jeune Slovaque semble patiner dans le sable depuis le début du camp d'entraînement. L'huile dans laquelle baigne son moteur est non seulement épaisse pour reprendre l'expression de Martin St-Louis, mais semble être de la mélasse.

 

Ces retrouvailles Dach-Slafkovsky diviseraient aussi les «forces» du Canadien ce qui permettrait peut-être – le peut-être est important ici parce que les joueurs doivent répondre aux décisions de leur coach – de forcer les équipes adverses à se concentrer sur deux trios et non seul.

 

Martin St-Louis l'entraîneur-chef pourrait toujours permettre à Martin St-Louis, le responsable de l'attaque massive, de regrouper Suzuki, Dach, Caufield et Slafkovsky au sein de sa première unité d'avantage numérique.

 

Quoique l'idée de les séparer serait loin d'être bête. Mais bon, ça viendra peut-être…

 

Qui envoyer avec Suzuki et Caufield?

 

Josh Anderson connaît un bon début de saison. Du moins en matière d'implication. Je sais qu'il a déjà obtenu mille occasions de profiter d'une telle promotion. Et qu'il les a bousillées les unes après les autres.

 

Mais je lui en offrirais une autre.

 

Qui garder avec Dach et Slafkovsky?

 

Tout dépend de l'adversaire. Newhook amène beaucoup de vitesse. Mais pas grand-chose de plus. Armia est gros et contrôle bien la rondelle. Mais il est lent. Et au-delà de son excellente protection de rondelle, il ne fait pas grand-chose avec le « palet ».

 

Contre un club rapide, et tous les clubs semblent rapides contre le Canadien, je miserais donc sur Newhook bien qu'il soit loin de me convaincre qu'il s'installera un jour au sein d'un « top six ».

 

Sortir Xhekaj au profit de Struble

 

Il n'y a pas qu'au sein de son « top six » que le Canadien en arrache.

 

Il en arrache aussi beaucoup défensivement.

 

Lane Hutson impressionne. Et s'il faut que Mike Matheson s'absente le moindrement longtemps, l'utilisation démesurée du défenseur recru – plus de 30 minutes sur la patinoire jeudi – se répètera.

 

Ça fera plaisir aux amateurs qui s'emballent chaque fois qu'il s'empare de la rondelle. Mais ça mettra aussi en évidence les brèches de la brigade défensive et les erreurs multipliées par les défenseurs.

 

Surtout celles attribuables à Arber Xhekaj.

 

Le gros bonhomme était perdu sur la patinoire jeudi. Il l'était aussi lors des matchs précédents, cela dit.

 

Il a bousillé plusieurs relances offensives avec des passes mal exécutées et pis encore avec de mauvaises décisions en cascade.

 

Il a été pire encore avec ses prises de décision en couverture défensive. Il s'est fait contourner. Il s'est concentré sur un adversaire pourtant hors d'état de nuire au lieu de marquer un autre qui était bien plus menaçant.

 

On l'a vu en première période choisir le mauvais joueur à couvrir en repli défensif alors que son partenaire David Savard lui pointait pourtant de la main tout en criant assez fort pour qu'on l'entende du haut de la galerie de presse l'adversaire des Kings qui s'amenait en appui.

 

Après un camp très ordinaire, Xhekaj a amorcé la saison parce que Jayden Stubble, meilleur au camp et lors des matchs préparatoires, a été blessé.

 

Struble est maintenant rétabli.

 

Et comme Martin St-Louis a dit qu'il dirigerait bien plus au mérite cette année, il serait très difficile de comprendre que Struble soit écarté samedi soir, à New York, contre les Islanders.

 

En fait, il était très difficile de comprendre qu'il ne soit pas en uniforme à la place de Xhekaj, dès jeudi.