Fractures au nez et au pied gauche pour Kassian; Bergevin s'avoue déçu
Canadiens lundi, 5 oct. 2015. 12:16 mercredi, 11 déc. 2024. 06:03BROSSARD – Même s’il est demeuré prudent lundi après-midi puisqu’il n’avait pas encore obtenu tous les détails de l’incident impliquant Zack Kassian, le directeur général Marc Bergevin a déploré les actions de sa récente acquisition parlant d’un manque de jugement.
En plus d’avoir attiré les réflecteurs sur lui pour de mauvaises raisons seulement quelques semaines après son arrivée à Montréal, l’ailier du Canadien a subi une fracture au nez et une autre au pied gauche.
Plus tard en soirée, la LNH a suspendu Kassian sans salaire et l'attaquant était placé sur le programme relatif aux abus de substances et à la santé comportementale.
Bergevin l’a reconnu lui-même, il a pris un risque en allant dénicher ce joueur à la réputation douteuse chez les Canucks de Vancouver et il n’était pas fier de l’attaquant obtenu en retour de Brandon Prust.
« (C’est survenu) À 6 h 30 du matin, on peut dire qu’il a pris une décision qu’on ne supporte pas. Je ne peux pas trop m’avancer sans avoir tous les détails par contre », commentait le DG lundi après-midi, avec son air sérieux, qui se consolait au moins du fait qu’il n’était pas le conducteur selon les informations actuelles.
« Je crois fermement au caractère dans la vie, mais cet incident est vraiment un manque de caractère et de jugement de sa part », a-t-il jugé sans détour sur celui dont le nom n'a pas été placé sur la liste des blessés.
Au moment de rencontrer les médias, le dirigeant n’avait pas encore discuté avec Kassian, mais ça semblait imminent. Bergevin évaluait toutes les options à sa disposition et rien ne pouvait être écarté quand on se fiait au ton emprunté par l’ancien joueur.
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« Je ne veux pas faire son procès parce qu’on ne possède pas tous les détails, mais tu es responsable de tes actions et on verra en ce qui concerne la suite des choses. On prendra la bonne décision pour l’organisation », mentionnait celui dont la journée a été fort chargée avec d’autres décisions au niveau sportif.
Conscient des antécédents du joueur de 24 ans, Bergevin avait pris la peine d’essayer de le ramener à l’ordre quand il a été ajouté à la formation.
« Oui! Oui, nous avions été très clairs », a-t-il convenu sans laisser planer aucun doute.
Ceci dit, Bergevin a tout de même décidé que le jeu en valait en chandelle.
« Il y a une raison pour laquelle un joueur comme lui est disponible. Tu prends un risque et tu calcules ton coup. Zack n’est pas arrivé ici avec un contrat de huit ans et on a donné la chance au coureur », a expliqué le grand patron.
Bien sûr, la situation sera gérée à l’interne par le CH, mais on a pu comprendre que le directeur général n’a pas mâché ses mots quand il s’est adressé à son club comme il le fait avant chaque début de saison.
« Je leur dis qu’ils sont des athlètes professionnels et qu’ils doivent se comporter de la sorte. On veut du respect, ils sont privilégiés de faire ce métier », a tenu à rappeler Bergevin qui ne se dit pas inquiet que son groupe puisse surmonter ce dérangement.
« C’est la première fois que ça survient depuis mon arrivée à Montréal. Bien sûr, il n’y a jamais un bon moment pour ce que ça arrive, mais si tu avais à choisir un moment, ce serait avant la saison régulière. Maintenant, l’équipe et Michel se préparent pour le début de la saison », a-t-il insisté.
« Je ne peux pas non plus tenir l’équipe responsable pour un individu. Je crois encore au leadership de l’équipe, ce n’est pas relié à ça », a poursuivi Bergevin.
Un peu dépassé par les agissements de Kassian, Bergevin a été très éloquent quand un journaliste lui a proposé que cette bourde pourrait lui servir de prise de conscience (« wake-up call »).
« J’espère... Je pensais qu’il en avait déjà eu un et je ne sais pas combien tu peux en avoir. Je souhaite qu’il s’en servira d’une manière positive », a conclu Bergevin.
Weise a été le seul à le protéger
Évidemment, l’organisation du Canadien, qui défend son image bec et ongles, aurait voulu éviter une situation comme celle de Kassian. Dans le vestiaire, les nouveaux coéquipiers de Kassian n’ont pas hésité à pointer du doigt son erreur à l’exception de Dale Weise qui le connaît depuis quelques années.
Capitaine depuis quelques semaines seulement, Max Pacioretty a hérité d’un premier dossier délicat à gérer au sein du groupe. Père de deux jeunes enfants, le grand numéro 67 ne pouvait pas excuser Kassian.
« On le connaît depuis peu, c’est une grosse erreur de sa part », a admis Pacioretty se réjouissant que les blessures soient mineures.
Véritable exemple sur la patinoire, Brendan Gallagher se soucie aussi de ses agissements dans la société et il a très bien résumé la situation.
« Quand tu te réveilles le matin et que tu es partout dans les médias, tu veux que ce soit pour une bonne raison et non pour une mauvaise », a évoqué Gallagher.
L’ayant côtoyé pendant trois saisons dans l’uniforme des Canucks de Vancouver, Weise a été plus prudent et il a refusé de lui jeter la pierre.
« Je suis surtout content que personne ne soit gravement blessé. C’est une erreur, tout simplement, ça arrive aux gens d’en commettre. On doit d’abord se soucier de la santé des personnes », répondu Weise insinuant que la mauvaise réputation de Kassian avait été amplifiée par les journalistes à Vancouver.
Un privilège accompagné de responsabilités
Ce n’est rien de nouveau, les athlètes professionnels ont souvent défrayé les manchettes pour des motifs négatifs, mais le Canadien désire se tenir loin de ces gestes. D’ailleurs, les joueurs sont avertis à plusieurs occasions de leur statut particulier.
« Il faut réaliser qu’on sera toujours épié, on représente des exemples pour les gens et il faut agir de manière responsable. Ce n’est pas si difficile, mais il faut toujours s’en souvenir », a confié Gallagher.
Dans son rôle de capitaine, Pacioretty se dit prêt à épauler Kassian dans cette épreuve.
« Je ne lui ai pas encore parlé, mais je serai prêt à l’aider si nécessaire. On forme une famille », a-t-il indiqué.
Autant dans le vestiaire que dans les bureaux des dirigeants, personne ne parvenait à trouver une once de positif dans cette histoire même en la retournant de tous les côtés.
« Non, on ne peut rien retirer de positif de cet événement. Nous sommes tous privilégiés de pouvoir évoluer dans la LNH. Il faut surmonter cet incident avec le premier match qui s’en vient », a conclu Pacioretty.