Autre défaite, même problème
Canadiens vendredi, 15 janv. 2016. 01:18 dimanche, 24 nov. 2024. 13:27MONTRÉAL – Après une première période qui manquait nettement d’intensité, le Canadien s’est très bien repris au cours des 40 dernières minutes. Il ne s’est pas contenté de seulement patiner. Le Canadien a travaillé. Il a même très bien travaillé.
Le Tricolore s’est même permis de déclasser les Blackhawks de Chicago en période médiane pour ensuite maintenir la cadence au cours de la troisième. Il a obtenu 40 tirs aux dépens des champions en titre de la coupe Stanley. Ce qui n’est pas rien. Et attention, plusieurs de ces 40 tirs ont donné de bonnes, de très bonnes, voire d’excellentes occasions de marquer.
Le Canadien n’a toutefois pas aidé sa cause en bousillant quelques-unes de ces très bonnes occasions de marquer, mais il s’est surtout rivé le nez sur les jambières, le plastron, le bâton et les mitaines de Corey Crawford qui a imité plusieurs gardiens québécois avant lui en profitant de son passage au Centre Bell pour connaître un match sensationnel.
Crawford n’est pas le gardien le plus élégant de la LNH. Loin de là. Il n’a pas la réputation des Price, Rinne, Holtby, Quick et autres Rinne. Mais quand vient le temps de réaliser des arrêts, il les réalise. C’est pour cette raison qu’il occupe le 2e rang dans la LNH cette saison pour le nombre de victoires (26) et qu’il domine le circuit avec six jeux blancs. C’est aussi pour cette raison qu’il a joué un rôle important dans les deux dernières conquêtes de la coupe Stanley des Blackhawks.
Résultat : en dépit de tout ce qu’il a fait de bien et de bon en obtenant ses 40 tirs jeudi soir, le Canadien n’avait qu’un but à sa fiche lorsque la sirène a mis fin au match. Et un but, c’était un de moins que leurs adversaires.
Victoire morale
Le Canadien a donc perdu et plusieurs de ses partisans ont hué ce résultat ô combien décevant en dépit du spectacle que les deux équipes venaient de leur offrir. Un spectacle de plus intéressant puisqu’en dépit des trois buts marqués, les deux équipes ont généré 120 tirs, dont 73 – 40 pour le Canadien, 33 pour les Hawks – ont atteint la cible.
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Pourquoi huer? Parce qu’après une 14e défaite en 18 matchs, les victoires morales ne comptent plus. Il faut gagner. Peu importe la façon.
Ce sera pour une autre fois. Peut-être samedi à St Louis. Peut-être dimanche alors que le Canadien croisera à nouveau les Blackhawks. Sauf que dimanche, c’est dans l’intimidant United Center que le Canadien recroisera les champions en titre de la coupe Stanley. Rien pour aider la cause du Tricolore qui disputera en plus un deuxième match en deux soirs, alors que les Hawks seront reposés puisqu’ils seront en congé samedi.
Je regardais les visages longs des joueurs du Tricolore après leur match solide face aux Blackhawks et je me demandais s’il était plus facile de composer avec les tracas d’une défaite après une dégelée ou après un revers serré comme celui qu’ils venaient tout juste d’encaisser. Qu’ils commençaient à digérer.
« Dans une situation normale, c’est plus facile de garder confiance après un revers serré. Tu penses à ce que l’équipe a fait de bien, tu bâtis sur les aspects positifs et tu te sers de tout ça comme tremplin pour le prochain match. Dans la situation actuelle, alors que les revers s’accumulent et qu’une fois encore nous n’avons pas été en mesure de profiter de nos occasions de marquer, le fait de perdre un match serré pèse plus lourd encore qu’une dégelée. On a besoin de gagner. C’est sûr qu’il y a plein d’aspects positifs à tirer du match de ce soir, mais on ne gagnera pas en marquant seulement un but par match », a candidement reconnu Tomas Plekanec dans le vestiaire du Canadien.
Attaque anémique
Plekanec est l’un de ceux qui en arrachent en ce moment sur plan de l’attaque.
Limité à huit buts cette saison, dont un seulement à ses 28 dernières parties et trois à ses 38 derniers matchs – il a toutefois 24 mentions d’aide lors de ces 38 parties – Tomas Plekanec a raté la meilleure occasion de marquer de la soirée. Devant un filet désert, il a hésité une seconde avant de pousser la rondelle vers le but. J’ai cru pendant un moment que le défenseur Niklas Hjalmarsson avait fait dévier la rondelle avec la lame de son bâton. Mais non. Plekanec a simplement frappé le côté du but.
« Je me suis concentré à prendre le contrôle et j’ai raté la cible, je crois. C’est à l’image de ce qui se passe depuis plus d’un mois », a indiqué le vétéran joueur de centre.
En passant, Plekanec est en forme. Il n’est pas blessé. Du moins pas au bas du corps. Il souffre toutefois d’un sérieux manque de confiance au haut du corps comme il me l’a souligné en pointant sa tête du doigt. « C’est ici que ça ne tourne pas rond en ce moment... »
Un peu plus loin dans le vestiaire, Max Pacioretty affichait encore une solide dose de frustration après la défaite. Il n’a pas lancé de gros mots ou de regards belliqueux à l’endroit de l’un ou l’autre de ses coéquipiers.
Après avoir disputé un solide match au cours duquel il a atteint la cible cinq fois sur les sept tirs qu’il a décochés, le capitaine a simplement admis qu’à un certain moment donné, on ne peut plus parler de malchance ou d’accorder tout le crédit au gardien adverse pour le manque à gagner qui fait si mal au Canadien. Il faut commencer à blâmer les joueurs qui ne trouvent plus les moyens de marquer.
C’est plate de même, mais c’est comme ça.
Dans les 14 revers qu’il a subis à ses 18 derniers matchs, le Canadien s’est contenté de deux buts ou moins 13 fois.
Sur les 21 revers qu’il a encaissés jusqu’ici cette saison, 18 en temps réglementaire, deux en prolongation et un en tirs de barrage, le Canadien a marqué plus de deux buts à trois reprises seulement. Il a perdu 4-3 en temps réglementaire à Edmonton le 29 octobre, 4-3 en tirs de barrage à Pittsburgh le 11 novembre et 4-3 une fois encore à Philadelphie le 5 janvier.
Même avec Carey Price devant le filet, le Canadien pourrait difficilement gonfler sa fiche avec une attaque aussi anémique.
Vrai que les adversaires craindraient davantage Price qu’ils ne craignent Condon ou Scrivens, mais on ne peut rien reprocher aux gardiens du Canadien depuis Noël.
Les ennuis du Canadien ce n’est pas devant son but qu’il les connaît, c’est devant le filet à l’autre bout de la patinoire. Un filet autour duquel il bourdonne parfois pas mal comme cela a été le cas jeudi, mais dont il n’arrive pas à trouver le fond.
Galchenyuk devant Plekanec
J’ai toujours appuyé Tomas Plekanec et je l’ai toujours défendu face aux critiques que je trouvais trop acerbes et surtout injustifiées.
Mais en ce moment, il est perdu offensivement. Il se cherche et n’est pas en mesure de retrouver sa touche. Malgré tout, il pivote toujours le premier trio et maximise son utilisation avec du temps en avantage et désavantage numérique.
Loin de moi l’intention d’abandonner Plekanec.
Mais en raison du besoin criant d’offensive dans le camp du Canadien, il me semble que l’occasion ne pourrait être mieux choisie pour offrir à Alex Galchenyuk la possibilité d’évoluer entre Pacioretty et Gallagher.
Cette expérience servirait le Canadien de deux façons : d’abord elle permettrait une meilleure évaluation de Galchenyuk au centre et injecterait peut-être une nouvelle dose d’efficacité à l’attaque.
Si ça ne fonctionne pas?
Le Canadien aura au moins obtenu des réponses à quelques questions quant au développement et au futur de Galchenyuk. Et bien honnêtement, est-ce que l’attaque du Canadien pourrait vraiment être plus timide qu’elle ne l’est présentement?
Poser la question c’est y répondre.
Michel Therrien semble prêt à muter Galchenyuk. Il l’a d’ailleurs fait en troisième période du match de jeudi alors que Galchenyuk a évolué à la gauche de David Desharnais et de Paul Byron.
Tant qu’à bouger Galchenyuk, pourquoi ne pas lui donner une promotion au centre.
Ça pourrait donner les trios suivants :
Pacioretty – Galchenyuk – Gallagher
Eller – Plekanec – Andrighetto
Fleischann – Desharnais – Byron
Carr – Mitchell – Flynn
Je vous lance ça comme ça...
Michel Therrien a essuyé des critiques pour avoir envoyé dans la mêlée des attaquants de deuxième ordre pour les 30 dernières secondes du match alors que le Canadien évoluait à six contre cinq.
En lieu et place, plusieurs partisans auraient aimé voir Michel Therrien réclamer son temps d’arrêt pour reposer ses meilleurs éléments qui venaient de passer près d’une minute déjà à six contre cinq et les renvoyer terminer le match.
Leur scénario se défend.
Je n’ai pas posé la question au coach après le match. Mais j’ai l’impression qu’en raison du fait que les Blackhawks n’avaient plus de temps d’arrêt à leur disposition – Joel Quenneville l’avait réclamé plus tôt dans le match après un dégagement refusé – Michel Therrien a préféré ne pas donner la chance aux meilleurs éléments défensifs des Hawks de se reposer pendant un temps d’arrêt, quitte à devoir se contenter des joueurs de deuxième trio.
Je vous laisse choisir le scénario qui vous plait le plus.
Le Canadien s’entraîne à Brossard vendredi midi avant de mettre le cap sur St Louis où les Blues ont perdu 4-1 aux mains des Hurricanes de la Caroline.
La bonne nouvelle c’est que les Blues sont donc battables.
La mauvaise, c’est qu’ils ne donneront certainement pas de chance au Canadien de leur faire subir un deuxième revers de suite devant leurs partisans. Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, les Blues voudront sans doute aussi venger le revers de 3-0 qu’ils ont encaissé au Centre Bell en début de saison alors que Carey Price leur avait volé quelques buts sur les 38 arrêts effectués au cours de la partie.
Comme quoi, il n’y a pas que les gardiens qui affrontent le Canadien qui se rendent coupables de vols sur la patinoire...
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