Charles Hudon et Michael McCarron se sont illustrés lors du tournoi des recrues
Canadiens dimanche, 13 sept. 2015. 21:25 jeudi, 21 nov. 2024. 09:05LONDON, Ontario – Charles Hudon et Michael McCarron, deux joueurs sous intense surveillance depuis l’amorce du camp d’entraînement des recrues du Canadien, ont répondu aux attentes en s’élevant au-dessus de la mêlée durant les trois jours qu’aura duré le tournoi auquel prenaient part les espoirs de l’organisation en fin de semaine à London.
Tel qu’anticipé, Hudon a été sans conteste l’attaquant le plus menaçant de la délégation bleu-blanc-rouge. Fort d’une impressionnante saison recrue dans la Ligue américaine l’hiver dernier, le prometteur joueur de centre a marqué deux buts et raté une multitude d’occasions d’engraisser sa récolte. Plus nombreuses sont les occasions de le voir à l’œuvre, plus il s’établit comme l'espoir le plus près de la Ligue nationale parmi la banque garnie par le Canadien.
« C’est une très bonne tête de hockey, un jeune qui a très bien évolué l’an passé. Son niveau d’intelligence au point de vue hockey est très élevé et sa vision du jeu est exceptionnelle », a louangé dimanche matin le directeur du développement des joueurs du Tricolore, Martin Lapointe, ajoutant prudemment que Hudon « s’en va dans la bonne direction ».
McCarron, lui, a coché toutes les cases sur la liste des tâches qu’on souhaite le voir accomplir lorsqu’il chausse les patins dans un contexte compétitif.
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« Je n’ai peut-être pas récolté de point, mais je crois avoir fait toute les petites choses qu’on attend de moi, a lui-même résumé avec justesse le choix de premier tour en 2013. J’ai bloqué des lancers, j’ai gagné mes mises en jeu, je me suis appliqué en échec-avant. Bref, j’ai joué mon style pendant tout le tournoi. »
McCarron ne semble avoir rien négligé dans sa préparation estivale après avoir terminé sa deuxième saison junior au sommet de son art, aidant les Generals d’Oshawa à soulever la coupe Memorial à la fin mai.
« Je crois même que je suis une coche au-dessus d’où j’étais à la Coupe Memorial, estime avec confiance le robuste joueur de centre. Je suis arrivé au camp prêt à faire feu, en très bonne forme et dans l’intention de faire ma place. »
À London, Hudon et McCarron ont été supérieurs à Nikita Scherbak, que plusieurs observateurs voyaient comme un possible prétendant à un poste dans la Ligue nationale avant le début du camp d’entraînement. Le jeune Russe est bourré de talent, mais il a été incapable d’en faire la démonstration avec constance au cours de la fin de semaine. Intense et productif contre les Maple Leafs de Toronto samedi, il a été pratiquement invisible le lendemain contre les Sénateurs d’Ottawa, une baisse de régime que son entraîneur Sylvain Lefebvre a mis sur le dos de la fatigue.
Si Daniel Carr et Tim Bozon ont été relativement discrets et Daniel Audette pratiquement invisible, Jérémy Grégoire a trouvé le moyen de se faire remarquer. Le Québécois s’est fait voir par intermittence en territoire adverse, mais a gagné des points en canalisant ses insatisfactions de la bonne façon. Les deux combats qu’il a livrés ont attiré l’attention.
« Son caractère est incroyable, vantait Lapointe. La raison pour laquelle il s’est battu dans le premier match, c’est parce qu’il était en maudit contre lui. Il m’a dit "Tant qu’à bouder sur le banc, je suis aussi bien de faire quelque chose sur la glace!" C’est le genre de joueur qu’il est. Tu ne peux pas lui enlever ça. »
« Je cherchais à avoir une progression constante et je n’étais pas trop satisfait de mon premier match, analysait l’ancien des Saguenéens de Chicoutimi et du Drakkar de Baie-Comeau. C’était un peu différent, ou en fait très différent, du junior majeur. Mais je me suis amélioré à chaque match, à chaque période, et j’ai fini ça en beauté. »
La belle histoire d’Angelo Miceli, qui a débuté par une simple invitation au camp de développement en juillet, s’est poursuivie à London. Le natif de Rivière-des-Prairies a continué de monter un dossier étoffé pour prouver qu’il est digne de recevoir une offre de contrat professionnel. Difficile de croire qu’il n’apposera pas sa signature au bas d’un contrat professionnel au cours des prochains jours. Si l’offre ne vient pas du Canadien, un autre club aura sans doute pris des notes.
Miceli a admis après la conclusion de son tournoi que la nervosité allait être difficile à soutenir dans les jours qui allaient suivre. « C’est quand même ma carrière, c’est ce que je veux faire de ma vie. Mais je pars d’ici sans regret. Je suis content de ce que j’ai réalisé dans ce tournoi. »
Bourque a adoré son expérience
Les étoiles sont plus difficiles à distribuer en défensive. Les performances les plus réussies ont été offertes par Ryan Johnston, récemment mis sous contrat, et Joel Hanley, un joueur invité.
Brett Lernout, un choix de troisième ronde en 2014, a connu un premier match atroce avant de redresser la barre légèrement pour les deux suivants. Dalton Thrower (2e ronde – 2012) n’a rien cassé, tout comme Mac Bennett (3e ronde – 2009) et Josiah Didier (4e ronde – 2011).
S’il a lui aussi connu un tournoi difficile, Simon Bourque mérite l’indulgence. Le produit de l’Océanic de Rimouski, repêché en sixième ronde en juin dernier, était le cadet de la brigade défensive et vivait une première expérience du genre. C’est d’ailleurs avec un sourire empreint de satisfaction, mais aussi de réalisme, qu’il a livré ses impressions après avoir retiré son équipement dimanche.
« J’ai beaucoup appris durant les deux matchs que j’ai joués. Je venais de faire mon camp junior, alors c’est sûr que quand je suis arrivé ici, il y avait une petite différence. […] Le premier match, on dirait que j’étais un peu sur les talons. Il fallait que je m’adapte un peu au rythme de jeu, je dirais. Je ne cherche pas d’excuses, mais je pense qu’aujourd’hui, je me suis un peu plus laissé aller. »
Lucide, Bourque n’a pas caché qu’il n’était pas encore au même niveau que la plupart des patineurs avec lesquels il a croisé le fer en fin de semaine.
« J’ai confiance en mon jeu, mais il y avait vraiment des bons joueurs ici. Ils ont beaucoup d’expérience, je pense que c’est ce qui fait la différence. J’ai encore beaucoup à apprendre et c’est pour ça que j’étais ici, alors ça tombe bien. J’ai déjà hâte de revenir! »
Les recrues du Canadien profiteront d’une journée de congé lundi avant de participer à deux journées finales d’évaluation. Les plus méritants auront la chance de poursuivre l’aventure avec le grand club à partir de jeudi.