Les moteurs du jeu de puissance
Canadiens mardi, 10 nov. 2015. 14:51 samedi, 23 nov. 2024. 21:35De tous les joueurs des Canadiens de Montréal évoluant habituellement sur l’avantage numérique, ce sont Brendan Gallagher et David Desharnais qui contrôlent le moins la rondelle en de telles circonstances. En effet, pour chaque tranche de 20 minutes passées sur le jeu de puissance, la rondelle se trouve sur le bâton de Gallagher pour seulement 45 secondes et sur celui de Desharnais pour 68 secondes.
Pourtant, ces deux joueurs sont les moteurs offensifs d’un avantage numérique qui est l’un des meilleurs de la ligue, après avoir été l’un des pires l’année dernière.
L’avantage numérique des Canadiens fonctionne de façon similaire à celui de la saison précédente alors que les défenseurs dictent le jeu depuis de la ligne bleue. Comme P.K. Subban, Andrei Markov et Jeff Petry dirigent des lancers au filet de si haut en zone offensive, le rôle des joueurs faisant écran sur le gardien adverse et tentant de récupérer les retours dans l’enclave s’avère crucial pour le jeu de puissance des Canadiens.
Cette saison, Gallagher et Desharnais assument ce rôle, respectivement sur la première et la deuxième unité du jeu de puissance, alors que la transition d’Alex Galchenyuk au poste de centre a grandement libéré Desharnais de ses responsabilités de fabricant de jeux. Même si les Canadiens placent deux de leurs plus petits joueurs à l’avant du filet adverse, cela a conduit à d’excellents résultats en ce début de saison.
Bien que Gallagher et Desharnais n’aient pas les meilleurs lancers, ou encore les détentes les plus rapides, ces deux joueurs possèdent des qualités leur permettant de générer des occasions de marquer lorsqu’ils se trouvent à proximité du filet. Ayant un centre de gravité bas, cela les avantage lorsqu’ils bataillent près du filet. De plus, ils sont aussi agiles que rapides pour récupérer les rondelles libres, bénéficiant également d’un bon instinct pour déterminer s’il est préférable de tenter de provoquer un revirement ou d’attendre que la rondelle devienne libre à nouveau.
Ces qualités ont toujours été reconnues dans le jeu de Gallagher, mais Desharnais était principalement perçu comme un fabricant de jeux jusqu’à cette saison. En plaçant Galchenyuk au centre, cela a libéré Desharnais dans l’enclave qui a pu démontrer sa polyvalence, révélant au grand jour sa ténacité face aux défenseurs adverses.
Le rôle de Desharnais en zone neutre a également été simplifié alors que c’est essentiellement Galchenyuk qui entre en territoire offensif en possession de la rondelle. La saison dernière, Desharnais était l’un des seuls joueurs à transporter régulièrement la rondelle en zone adverse sur l’attaque à cinq. Cette saison, il se classe au troisième rang chez le Tricolore pour les entrées de zone en possession de la rondelle avec 5.9 pour chaque tranche de 20 minutes sur l’avantage numérique, derrière Galchenyuk (10.7) et Plekanec (9.1.).
Alors qu’il n’a plus à être le principal porteur de la rondelle et fabricant de jeux, Desharnais est en voie de connaître sa première saison de plus de 20 buts. Il mène également tous les joueurs du Tricolore pour les lancers dirigés sur le filet adverse depuis l’enclave en avantage numérique, action qui lui a notamment permis d’inscrire le but gagnant contre Boston la fin de semaine dernière.
Pendant que la majorité des équipes emploie des joueurs au gabarit imposant pour faire écran devant le filet adverse, le Tricolore a opté pour une stratégie différente, favorisant vitesse, agilité et bonne lecture du jeu plutôt que la taille. Jusqu’à présent, en ce jeune début saison, cette décision rapporte des dividendes importants.