Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le Canadien a été brouillon et mollasson!

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL - Vingt-quatre heures après avoir offert une performance « rassurante » en battant Toronto 1-0, le Canadien a ravivé des tas d'inquiétudes à Boston face aux Bruins.

Pas seulement parce qu'il a perdu 6-4. Un score qui laisse croire que le Tricolore a été bien plus dans le coup qu'il ne l'a vraiment été.

Pas seulement parce que Cayden Primeau a été généreux devant son filet, surtout en fin de match, alors qu'il a bousillé la remontée que ses coéquipiers tentaient d'orchestrer.

Mais surtout parce que le Canadien a été rien de moins que brouillon dans son territoire. Brouillon et mollasson. Il a même été carrément mauvais par moments. Surtout en période médiane alors que le Tricolore donnait l'impression d'être « mort » comme l'a admis candidement Martin St-Louis après la rencontre.

Au cours de ce deuxième tiers, les défenseurs perdaient les batailles le long des bandes et autour du filet. Loin d'aider la cause de leurs coéquipiers-défenseurs, les attaquants marquaient très mal leurs adversaires, offrant ainsi aux défenseurs adverses le plein contrôle du jeu à la ligne bleue et ouvrant toute grande l'enclave.

Résultat : les Bruins avaient des accès directs jusqu'à Cayden Primeau. Des accès directs au milieu desquels ils pouvaient pavaner sans craindre la moindre intervention des joueurs du Tricolore.

La séance de patinage libre dont Kirby Dach s'est rendu coupable sur le troisième but des Bruins, en fin de première période, illustre à merveille à quel point le Canadien a été brouillon défensivement jeudi soir.

Parti trop vite en zone neutre, Dach revient clopin-clopant en zone défensive. Son manque de combativité sur la séquence saute aux yeux. Pis encore, il se sort du jeu en effectuant un grand virage. Les Bruins en profitent pour marquer en fin de période et retraiter au vestiaire avec une avance de 3-2.

Pas question de frapper uniquement sur Dach. Car les membres du premier trio ont été tout aussi brouillons et généreux que lui tout au long de la rencontre. Et en plus, il doit bénéficier d'un peu de clémence en raison du retard accumulé au cours des deux dernières saisons en raison des blessures.

Mais la séquence qui le met en vedette pour les mauvaises raisons illustre parfaitement la piètre qualité du travail collectif du Canadien en défensive dans un deuxième match de suite.

Pas question de paniquer après deux matchs.

Mais le jeu défensif brouillon de Canadien ou la générosité du Tricolore dans son territoire est inquiétant considérant que Martin St-Louis a concentré de grands pans de son camp d'entraînement au travail collectif en zone défensive.

Il reste clairement beaucoup de travail à faire.

Hutson et Guhle jumelés

À défaut de pouvoir faire de l'enseignement pendant le match, Martin St-Louis s'est quand même impliqué afin de fouetter son club : il a modifié ses duos de défenseurs et deuxième période. Il a ensuite chambardé ses trois premiers trios au dernier tiers.

On ne peut que saluer cette intervention qui était plus que nécessaire et qui a été salutaire à bien des égards.

De très loin les deux meilleurs défenseurs sur la patinoire jeudi, Lane Hutson et Kaiden Ghule ont été jumelés.

Cette première association s'est traduite par de meilleures relances offensives au cours des deux derniers tiers. Elle a aussi permis de s'imaginer ce que ces deux joueurs pourraient réaliser ensemble lorsqu'ils auront développé de la complicité et acquis un peu plus d'expérience.

Mike Matheson, qui a connu un match très difficile jeudi en multipliant les mauvaises passes et les mauvaises décisions, s'est retrouvé en compagnie de Justin Barron.

Disons que ce duo attisait beaucoup moins de confiance que celui de Hutson et Guhle.

Je l'ai souvent écrit et je vais l'écrire une fois de plus : Mike Matheson passe trop de temps sur la patinoire. Ses présences trop longues – Nick Suzuki se rend coupable du même «crime» trop souvent – le rendent vulnérable. Ça sautait aux yeux jeudi soir.

Malgré tout et parce que Martin St-Louis cherchait à dynamiser son attaque en troisième, Matheson et Barron ont été préférés à Savard et Xhekaj qui ont été confinés au banc. Ce qui était loin d'être injuste considérant le match difficile qu'ils disputaient jusque-là.

Caufield-Suzuki-Slafkovsky séparés

Après avoir promis, au début du camp d'entraînement, qu'il serait plus incisif dans sa manière de diriger, Martin St-Louis est passé des paroles aux actes jeudi.

Il a remplacé Juraj Slafkovsky par Josh Anderson au sein du premier trio.

Slafkovsky est allé rejoindre Dach – un duo qui fonctionnait bien au camp l'an dernier avant que le centre ne tombe au combat dès le deuxième match de la saison régulière – au sein d'un trio encore complété par Alex Newhook.

Armia s'est retrouvé avec Evans et Gallagher, l'attaque le plus combatif du Tricolore jeudi soir, malgré le fait qu'il soit l'aîné et le plus lent du groupe…

Le quatrième trio (Kapanen-Dvorak-Barré-Boulet) est demeuré intact.

Bien hâte de voir si Martin St-Louis a simplement voulu fouetter certains joueurs – Caufield-Suzuki-Slafkovsky ont été déclassé jeudi soir – avec ses changements ou s'il les maintiendra lors du match de samedi face aux Sénateurs qui feront escale au Centre Bell.

Personnellement, je miserais illico sur une association Dach-Slafkovky, quitte à regrouper ce duo à celui de Suzuki et Caufield lors des attaques massives.

Parlant d'attaques massives, le Canadien a marqué dans un deuxième match de suite. Ça, c'est la bonne nouvelle. La moins bonne, c'est qu'il a bousillé les cinq autres occasions.

C'est la deuxième unité qui a touché le fond du filet jeudi.

Une deuxième unité beaucoup plus efficace en mouvement de rondelle que la première après les deux premiers matchs de la saison.

Ce qui est un brin surprenant considérant que la deuxième unité est dirigée par Lane Hutson et non Mike Matheson qui a connu une brillante saison offensive l'an dernier et qui compte beaucoup plus d'expérience.

Une deuxième unité qui est beaucoup moins menaçante que la première, du moins sur papier, mais qui a été bien plus visible positivement sur la patinoire même si elle y a passé beaucoup moins de temps que la première.

Comme quoi, il serait intéressant de modifier les combinaisons en attaque massive ou de simplement de permettre à Hutson et sa bande de jouer un peu plus, en faisant jouer un peu moins Matheson et ses complices de la première unité.

Une telle décision pourrait rapporter sur deux fronts : elle pourrait se traduire par une production accrue de la deuxième unité d'attaque massive; mais elle pourrait aussi fouetter un brin ou deux la fierté des membres de la première unité qui rehausserait leur intensité – du moins il me semble – et transformer cette intensité en buts afin de retrouver les secondes dont St-Louis pourrait les priver.

Avec une telle chance de faire coup double, il me semble que Martin St-Louis, l'entraîneur de l'attaque massive, devrait facilement convaincre Martin St-Louis l'entraîneur-chef de donner le feu vert à une telle stratégie.

On verra samedi lequel des deux Martin St-Louis aura le dernier mot!