Kent Hughes, un DG conforté dans ses décisions
Pourquoi donc Kent Hughes a-t-il privilégié le statu quo à la dernière date limite des transactions?
La réponse à cette question ne pourrait être plus claire que celle que communiquent chaque soir ses joueurs depuis le retour de la pause de la Confrontation des 4 nations.
Le Canadien est l'une des formations de l'heure dans la LNH depuis la fin du tournoi, comme l'atteste son dossier de 8-1-3. Rien à voir avec la séquence de huit défaites en neuf rencontres qui avait précédé la pause.
De durs moments qui auraient pu inciter le directeur général du Tricolore à liquider ses actifs, à commencer par ses joueurs autonomes sans compensation en devenir Joel Armia, David Savard et Christian Dvorak avant 15 h le 7 mars.
« Lorsqu'on est assis dans un fauteuil de direction et qu'on essaie de prendre des décisions, on arrive à un moment où on n'a plus le choix, où on réalise qu'on n'est pas encore prêts », a confié Hughes à notre confrère Pierre LeBrun dans une entrevue pour The Athletic.
« Peut-être vaut-il mieux alors de continuer à accumuler du capital au repêchage et échanger des joueurs dont les contrats arrivent à échéance afin de penser à l'avenir. »
Voilà à quoi ressemblait l'état d'esprit de Hughes le 9 février dernier, alors que son club venait de s'incliner contre le Lightning de Tampa Bay et d'encaisser un huitième revers en neuf rencontres, tout juste avant la Confrontation des 4 nations.
C'est alors que, menés par leur capitaine Nick Suzuki, les joueurs du Tricolore ont entrepris de faire changer le patron d'idée.
« Cela nous a fait dire : "OK, nous allons attendre et voir" », a admis Hughes à LeBrun au sujet de la séquence heureuse de l'équipe qui a précédé la date limite des échanges, et qui est toujours bien en vie.
« On se sent bien quand on ne le fait pas (vendre) et que l'équipe continue à gagner. Que l'équipe fasse les séries ou non, si nous avions continué à perdre [après la date limite], nous nous serions sentis très mal. »
C'est tout le contraire aujourd'hui. Tel qu'il en avait manifesté le désir avant le lancement de la saison, le Canadien joue des matchs significatifs en mars. Chaque soir.
« On en apprend toujours sur ses joueurs lorsqu'ils ont l'occasion de jouer des matchs très importants – comment ils répondent, comment ils réagissent dans ces moments-là, a ajouté Hughes. Il y a un élément de croissance pour l'équipe et le personnel d'entraîneurs parce qu'ils n'ont pas été dans ces situations au niveau de la LNH en tant qu'entraîneurs.
« Ce sera certainement utile pour nous afin d'obtenir des réponses et de se sentir plus confortables alors que nous prendrons des décisions cet été et à mesure qu'on avancera », a poursuivi Hughes.
Parmi les choix qu'aura à faire le DG, il y a assurément l'acquisition de renforts offensifs pour son top-6, notamment l'ajout potentiel d'un jeune joueur de centre. Avec une banque de choix de repêchage bien remplie et une marge de manœuvre appréciable sous le plafond salarial, Hugues pourra s'attaquer à cette tâche, mais il a prévenu LeBrun, il compte faire preuve de prudence.
« Nous serons très engagés dans l'exploration des moyens de faire de nous une meilleure équipe de hockey, mais nous n'allons tâcher de voir les choses clairement. Nous devons prendre en compte le présent et l'avenir dans chaque décision que nous prenons, étant donné que nous avons beaucoup de très bons jeunes joueurs de hockey qui devraient rester avec nous pendant très longtemps. »