Canadiens : Alexandre Carrier enthousiaste à l'idée de rentrer à la maison
Moins de 24 heures après que les Canadiens de Montréal l'aient acquis des Predators de Nashville, le défenseur Alexandre Carrier a fait son arrivée à Detroit jeudi, alors que sa nouvelle équipe se prépare à affronter les Red Wings deux fois en deux soirs.
Le sympathique arrière a témoigné de la gamme d'émotions qui l'ont habité au cours de la dernière journée, à partir du moment où on l'a informé qu'il devait plier bagage.
« J'avais parlé à mon agent il y a quelques semaines et il m'avait donné un petit heads-up. Mais j'étais dans les rumeurs l'an passé aussi, et il ne s'était rien passé. Tu essaies de ne pas trop y penser, mais quand j'ai vu l'appel entrer, je savais tout de suite. »
« Évidemment, je ne savais pas où je m'en allais. De savoir que c'était à Montréal, ç'a aidé beaucoup... J'étais excité de savoir que je revenais à la maison. J'ai voulu appeler la famille, mais avec l'heure tardive, personne ne répondait! », a expliqué avec humour l'arrière de 28 ans.
« Je l'ai su vers 20 h, heure de Nashville. J'étais en train de souper avec Anthony Beauvillier, des Penguins. Initialement, c'était un choc. Aujourd'hui, ç'a plus pris forme. D'aller chercher mon équipement à l'aréna et de dire au revoir aux gars... Ç'a été un peu plus émotif comme moment, mais après, tu tournes la page, tu te dis que tu rentres à la maison et que tu vas jouer au Centre Bell. C'est rien que du positif! », a raconté celui qui a reçu les mots de bienvenue du capitaine Nick Suzuki, de Mike Matheson et de David Savard, notamment.
« C'est du bon monde... J'ai hâte de rencontrer le reste de l'équipe pour voir c'est quoi la chimie, l'ambiance dans la chambre. Le défi quand on change d'équipe, c'est d'amener sa personnalité là-dedans. Pour ma part, c'est la première fois que je suis échangé, que ce soit junior ou professionnel », a rappelé le jeune vétéran de 245 matchs dans le circuit Bettman.
Le CH, la fierté d'une province
Carrier n'a pas besoin qu'on lui explique l'étendue de la passion qui habite le Québec pour son équipe de la LNH.
« C'est la fierté des Québécois, tout le monde suit ça. C'est un honneur de pouvoir enfiler le chandail. J'ai joué quatre ans à Milwaukee dans la Ligue américaine, et des fois quand ça n'allait pas bien, je me demandais si ça allait débloquer. Je me disais : ‘Donne-moi une game au Centre Bell!' Je l'ai fait, mais d'avoir la chance d'enfiler le chandail ça va être encore plus spécial. »
Sans avoir fait quoi que ce soit de répréhensible pour mériter nécessairement qu'on souhaite l'échanger, Carrier s'est retrouvé à être une des victimes d'un premier tiers de saison pour le moins compliqué chez les Preds, qui viennent à égalité au 32e et dernier rang du classement général.
« On joue dans une ligue de résultats, et les attentes étaient très différentes à Nashville cette année. On n'a pas produit les résultats. Quand ça va moins bien collectivement et individuellement, c'est plus difficile. Pour ma part, ce n'était pas la catastrophe, loin de là. Mais je savais que dans une ligue comme-là, sans les résultats, il y aurait des changements. Malheureusement, ce changement-là était moi, mais c'est plutôt heureusement maintenant! »
Carrier a dû négocier avec un léger pépin physique depuis le match du 7 décembre contre les Sénateurs d'Ottawa. Il n'avait donc pas été de la formation des Predators depuis une dizaine de jours, mais il a assuré que tout était rentré dans l'ordre après avoir obtenu le feu vert des médecins plus tôt cette semaine.
Bien plus qu'une solution à court terme
N'ayant pas encore rencontré l'entraîneur-chef Martin St-Louis, Carrier ne sait pas encore précisément quel sera son rôle au sein de la brigade défensive du Tricolore.
« Je n'ai pas encore pensé à ça. J'ai toujours suivi les Canadiens, mais honnêtement je n'ai pas regardé beaucoup de matchs cette année. (…) Je suis un gars très compétitif. Comme vous le voyez, je ne suis pas un gros bonhomme. Vous êtes pratiquement tous plus gros que moi! Je suis un joueur intelligent; mon sens du hockey est ma force. Et je suis un gars d'équipe, je veux aider l'équipe à gagner, que ce soit en bloquant des lancers, en faisant de bonnes sorties de zone ou en jouant en infériorité numérique. Je mets l'équipe avant tout. »
Si Carrier s'attend à clarifier les attentes du personnel d'entraîneurs au cours des prochaines heures durant un entretien à venir avec St-Louis, le vice-président exécutif Jeff Gorton a confirmé qu'il cadre bien dans les plans du CH, et ce, plus qu'à court terme.
Après tout, la formation montréalaise l'a obtenu durant la première campagne d'une entente qui rapportera un salaire de 3,8 millions $ annuellement.
« Nous allons voir comment Alexandre va intégrer le groupe, mais ce n'est pas une solution à court terme dans son cas. On apprécie son jeu défensif, sa façon de bouger la rondelle, et comme j'ai dit, j'ai l'impression qu'il s'intégrera très bien avec notre style de jeu », a commenté Gorton jeudi.
L'ajout d'un vétéran a aussi pesé dans l'équation au moment de la transaction. Avec les joueurs qui poursuivent leur développement avec le Rocket de Laval, Gorton croit qu'il ne faut rien précipiter, mais c'est d'être conscient de l'allure que la brigade défensive pourrait avoir dans les prochaines années et il semblait difficile de voir Barron dans les plans.
« Pour le moment, je pense nos jeunes défenseurs qui sont en bas (à Laval) sont à la bonne place pour se développer. On ne sait jamais, car ça peut changer rapidement, mais c'était une façon d'ajouter un joueur avec de l'expérience dès maintenant. »
« Nous avons appris et vu que c'est difficile de faire jouer quatre ou cinq jeunes défenseurs chaque soir. C'est difficile de gagner des matchs. De prendre cette décision avec les jeunes qui arrivent du côté droit, ça rend la situation un peu plus facile de perdre " J.B. ", mais en même temps, on verra à l'avenir ce qui se passera », a expliqué Gorton.