«C'est un marché qui est exigeant» - Martin St-Louis
Les membres du Canadien de Montréal étaient toujours sur un nuage au lendemain d'une rare soirée de fête au Centre Bell cet automne.
L'entrée en scène de l'attaquant Patrik Laine a eu les deux effets escomptés. Le Finlandais âgé de 26 ans a inscrit un but qui a fait sauter le plafond du Centre Bell, ce qui a semblé revigorer tout le groupe au coeur d'un début de campagne difficile. Tout ça a aidé le Tricolore à retrouver le sentier de la victoire.
«C'est génial de célébrer des petits moments comme celui-là, particulièrement pour un gars comme Patrik, qui a travaillé très fort pour en arriver à ce point», a dit l'attaquant Cole Caufield.
«Il n'y a pas si longtemps, nous recevions des huées et ce n'est pas agréable. Nous voulons vivre plus de moments comme hier (mardi). Patrik méritait tous ces encouragements. Nous étions très contents pour lui», a-t-il ajouté.
Laine disputait un premier match régulier en près d'un an. Il avait subi une fracture à une clavicule le 14 décembre 2023 contre les Maple Leafs de Toronto, quand il portait les couleurs des Blue Jackets de Columbus, puis avait intégré le programme d'aide aux joueurs de la LNH et de l'AJLNH environ un mois plus tard afin de prendre soin de sa santé mentale.
Il a ensuite subi une entorse au genou gauche à son deuxième match préparatoire, encore contre les Maple Leafs, le 28 septembre dernier.
«Personne ne peut vraiment comprendre ce qu'il a vécu au quotidien, a dit Caufield. J'ai été blessé une fois et je sais que c'est difficile d'être à l'écart de l'équipe. J'ai pu le voir travailler comme un fou pour revenir au jeu. C'était spécial de le voir marquer avec son tir redoutable. Il nous inspire tous, et nous sommes chanceux de compter sur lui.»
L'entraîneur-chef Martin St-Louis avait aussi exprimé son plaisir d'avoir vu Laine marquer à son retour au jeu, après la victoire en prolongation de 2-1 des siens face aux Islanders de New York mardi soir.
Un peu plus de 12 heures plus tard, St-Louis a rappelé l'importance de garder les pieds sur terre — et la tête froide — dans un marché de hockey comme celui de Montréal.
«C'est un marché qui est exigeant, qui peut être très positif, et vous allez ressentir l'amour des partisans, mais il y a aussi l'envers de la médaille, a-t-il rappelé. Comme personne, que vous soyez un entraîneur ou un joueur, vous devez rester d'humeur égale. Il ne faut pas laisser les émotions aller trop haut ou trop bas.
«Mais c'est un marché qui est amusant. J'aime mieux avoir ça qu'un marché avec zéro émotion», a-t-il ajouté.
À ce niveau, St-Louis ne semble pas trop inquiet avec Laine, qui semble déjà être bien acclimaté au marché montréalais et avoir les deux pieds bien sur terre.
Dans le vestiaire après la rencontre face aux Islanders, il a notamment tenté de détourner l'attention vers Nick Suzuki, auteur du but gagnant en prolongation. Et bien qu'il ait dit qu'il n'oubliera jamais l'ovation du tonnerre après son but, il a affirmé qu'il n'était pas certain de l'avoir méritée.
«Je pense que c'est important d'avoir ça à travers toute l'équipe, a dit St-Louis au sujet de l'humilité de Laine. Nous sommes un groupe qui est content pour le succès des uns des autres. Ce n'est pas une mentalité égoïste. Ce n'est pas une mentalité de jalousie. Je trouve que nous avons un esprit de famille, où nous voulons tous nous aider, où nous voulons célébrer les exploits des autres personnes.»
Le Canadien tentera de continuer de surfer sur sa vague, jeudi, quand il accueillera les Predators de Nashville. Mais des ajustements devront être apportés.
Cherchant toujours à être honnête dans son analyse, St-Louis a paru agacé par le but concédé aux Islanders, mardi.
«La ligne est mince entre la victoire et la défaite. Je pense que nous avons assez bien joué pour gagner. Mais parfois, j'ai le sentiment que nous étions en parfait contrôle en deuxième période. Nous marquons, Cole s'échappe et nous n'arrivons pas à nous séparer», a-t-il évoqué.
«Puis, il reste une minute et nous accordons un but sur un jeu inoffensif. Pour moi, il faut être alerte, comprendre la situation. Nous ne pouvons pas donner de… je ne veux pas dire des ‘freebies' (buts gratuits), mais si nous accordons un but, il faut que l'autre équipe ait brisé notre structure. Sur ce jeu-là, ils n'ont pas brisé notre structure. Si nous pouvons corriger ça, comprendre ça, alors ça va nous aider», a conclu St-Louis.