Kent Hughes résiste à la tentation de changer le plan
Lors du tournoi de golf annuel des Canadiens en septembre dernier, le message des dirigeants de la formation montréalaise en prévision de la saison 2024-2025 était le suivant : « être dans le mix ».
Au cœur d'un processus de reconstruction, les membres de la direction du Tricolore espéraient que les changements apportés à la formation ainsi que le développement des jeunes joueurs de l'équipe puissent approcher les Canadiens d'une place en séries.
Mais à peine un mois après le début de la saison, la vision optimiste de Kent Hughes et ses hommes a été ramenée sur terre. Montréal traîne dans les bas-fonds du classement général avec un dossier de 5-9-2 et il semble clair que l'équipe n'est pas encore à mûre pour lutter quotidiennement avec les meilleures équipes du circuit Bettman.
Malgré les ennuis récents, Hughes préfère voir le verre à moitié plein et il tente de tourner la situation positivement : la situation actuelle permettra de montrer le vrai visage de certains joueurs et de mieux les connaître.
« On aurait aimé avoir un meilleur départ que ce qu'on a eu », a d'abord concédé Hughes mardi, dans un court point de presse avec les médias québécois dans le cadre de la réunion des directeurs généraux.
« Dans les bons comme dans les moins bons moments, on apprend des choses sur nos joueurs. À l'étape où on est en ce moment, avec Jeff [Gorton] et John [Sedgwick], plus on apprend sur nos joueurs, plus ça nous aide pour le futur avec les décisions que nous aurons à prendre. »
Et parfois, une série de revers comme celle que vient des connaître les Canadiens en dit encore plus sur certains joueurs qu'une série de victoires.
« La vie d'un athlète professionnel n'est pas facile, j'ai parlé souvent des moyens de gérer la pression individuellement et collectivement. Quand on connaît des séquences comme ça, on veut voir comment les joueurs réagissent individuellement et comme membre d'équipe », a admis Hughes.
Dans son rôle de directeur général, Hughes n'a pas caché qu'il est parfois tentant de vouloir donner un coup de main à son équipe lorsqu'elle connaît des moments plus difficiles.
C'est ce qu'il a fait cet été avec l'acquisition de Patrik Laine – qui n'a toujours pas disputé de match en raison d'une blessure – et c'est aussi la tentation à laquelle il doit résister actuellement. Pour Hughes, le discours est le même qu'à pareille date l'an dernier : il ne fera rien qui pourrait amputer l'avenir du Tricolore.
« C'est sûr que quand ils perdent, on veut tout offrir à notre équipe pour leur donner une chance. Mais il faut être patient et suivre le plan. On ne fera rien à court terme qui pourrait nuire à nos objectifs à long terme. »
« Avec une jeune équipe, on va voir plus d'erreurs parfois. On pourrait amener un vétéran qui ferait moins d'erreurs, mais ça va enlever du temps de jeu qui peut permettre à un jeune de prendre de l'expérience, pour ne plus faire ces erreurs un jour. »
La vision est également la même au sein des espoirs de l'équipe, qui sont nombreux à faire la pluie et le beau temps avec le Rocket de Laval (9-2). Certains présentent parfois des performances dignes d'un rappel, mais la vision à long terme pour leur développement prend généralement le dessus.
« C'est important d'apprendre à gagner à chaque niveau. Parfois, on voir certains joueurs qu'on pourrait rappeler pour nous aider, mais est-ce qu'au contraire, ça peut nuire au développement de ce joueur? Je ne crois pas qu'il y ait de réponse facile ou que c'est toujours noir ou blanc. »