MONTRÉAL – Carey Price n’aurait pu se montrer plus rassurant qu’en réussissant un jeu blanc dès son retour au jeu. Mais des sceptiques demeuraient après sa note parfaite de samedi dernier. Après tout, il n’avait fait que battre les pauvres Sabres de Buffalo.

 

Lundi soir, Price affrontait une équipe qui avait remporté ses six matchs précédents. En face de lui se dressait un double récipiendaire du trophée Vézina, une muraille russe qui n’avait plus l’habitude de se faire voler la vedette lorsqu’il affrontait le Canadien. Et il a offert une copie de sa performance précédente.

 

Cette fois, il n’y a plus de « oui, mais... » qui tienne.

 

« J’ai dit la même chose après le dernier match [contre Buffalo], a dit Brendan Gallagher après la performance de 37 arrêts de Price contre les Blue Jackets de Columbus. Il est si calme, on ne le voit jamais paniquer. Ils ont tout fait pour le déranger ce soir. Ils ont envahi son territoire, ils l’ont bombardé, ils lui ont obstrué la vue, mais ça ne l’a jamais dérangé. C’est tellement plaisant de jouer devant lui. »

 

Très tôt, il est devenu clair que Price reprendrait où il avait laissé contre les Sabres. Il y a eu cet écartèlement aux dépens de Nick Foligno en première période, ce refus catégorique devant Pierre-Luc Dubois en deuxième ou encore cette véritable acrobatie devant Boone Jenner en désavantage numérique.

 

« On a l’embarras du choix ce soir, mais c’est probablement celui-là mon favori, jugeait Andrew Shaw, auteur du dernier but du match dans un filet désert. Il a été incroyable. On lui a compliqué la vie pas mal en écopant de trop de pénalités en deuxième période, mais il a été solide. Il est allé à la guerre pour nous. C’est bon de le revoir. »

 

Le Canadien n’a gagné que deux de ses quatre matchs depuis l’humiliante dégelée de 6-0 encaissée contre les Maple Leafs de Toronto, mais il n’a concédé que quatre buts au cours de cette période. Price a contribué à ce redressement de situation, mais il n’en est pas le seul responsable.

 

« Quand Charlie Lindgren était là ou même avec Antti Niemi contre Nashville, j’ai trouvé que nos défenseurs, honnêtement, commençaient à mieux sortir de notre zone, par exemple  des mises en jeu qu’on remportait, a tenu à noter Claude Julien. Ce soir, ça a été un peu plus difficile parce que les Blue Jackets sont une équipe très agressive, mais même si on n’a pas sorti de notre territoire aussi facilement qu’on l’aurait souhaité, nos défenseurs ont fait du bon travail. Ça s’en vient de ce côté-là aussi. »  

 

Julien ne s’est notamment pas gêné pour lancer des fleurs à Jeff Petry, qui abat du boulot colossal en l’absence de Shea Weber. Pour le cinquième match de suite, il a été le défenseur le plus utilisé par Julien. En 29 minutes et 5 secondes passées sur la patinoire, il a été crédité de quatre mises en échec et de trois tirs bloqués. Un de ces sacrifices l’a forcé à retraiter brièvement au vestiaire en deuxième période.

 

« Depuis le match à Nashville, où je l’ai trouvé vraiment bon, il continue de jouer de la même façon. Ça fait trois matchs d’affilée qu’on voit du grand Jeff Petry et ça arrive au bon moment. C’est sûr qu’avec Shea qui est blessé, ça nous aide beaucoup d’avoir un défenseur qui joue de cette façon. »

 

Gallagher, un apôtre de la stabilité

 

Atteindre le plateau des dix buts n’est généralement pas une raison valable pour écrire à sa mère, ni à n’importe quel autre membre de la famille. Mais pour Brendan Gallagher, c’est une étape significative qui a été franchie lundi dans ce qui s’avère être la saison de la renaissance pour le petite numéro 11.

 

À l’aube du mois de décembre, Gallagher est le meilleur franc-tireur du Canadien. Après 25 parties, il revendique déjà autant de buts qu’il en a réussis en 64 matchs la saison dernière, une saison difficile gâchée notamment par les blessures.

 

Pour Gallagher, le retour de la santé n’est qu’un des nombreux facteurs qui expliquent ses récents succès.

 

« Je joue sur un trio plus stable. L’année dernière, je me suis promené un peu partout et je ne savais jamais avec qui j’allais jouer. Cette année, ça m’aide de me retrouver plus souvent qu’autrement avec Pleky. On se parle, on se comprend et une chimie se crée. Pour moi, c’est un gars avec qui c’est très facile de jouer. »

 

Gallagher insiste aussi sur l’importance de maîtriser ses émotions, d’éviter de s’emporter dans les bons moments et de s’apitoyer sur son sort quand la chance nous tourne le dos.

 

« Un match à la fois, j’essaie seulement de faire mon travail », a-t-il appris.

 

Au rythme actuel, Gallagher est en voie de connaître une saison de 32 buts. Son sommet personnel est de 24, atteint lors de la saison 2014-2015.​

Point de presse de Claude Julien
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