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Cinq observations : un autre match intense perdu par le Tricolore

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MONTRÉAL – Le Canadien s'est incliné par la marque de 4-3 devant les Sénateurs d'Ottawa à son cinquième et avant-dernier match préparatoire, mardi. Voici nos observations.

Échappé belle

La résignation commençait à s'installer quant à l'absence prolongée de Patrick Laine – les bonnes nouvelles communiquées avant la partie n'ont certainement pas nui – et le débat que sa déveine avait provoqué quant aux risques auxquels le calendrier présaison expose les joueurs vedettes commençait à perdre en virulence.

Puis la rondelle est tombée au centre de la glace.

Pour résumer ça en vitesse, Kirby Dach a été frappé dans son angle mort par Ridly Greig en fin de première période. Le coup l'a sonné suffisamment pour qu'on se demande, avant qu'il ne revienne dans le match pour le début de la deuxième, si le Canadien ne venait pas de perdre un deuxième morceau de son deuxième trio.

Jayden Struble et Michael Pezzetta ont, pendant un moment, cherché noise à Grieg, mais c'est Arber Xhekaj, grand disciple de la loi du talion, qui a fini par prendre les choses en main. Comment? En tentant d'estropier un joueur étoile de l'autre côté. Au centre de la glace, le Sherif a ciblé la tête de Tim Stützle. Brady Tkachuk, en bon capitaine, s'est porté à la défense de son compagnon de trio. Quand la poussière est finalement retombée, les deux joueurs des Sens avaient quitté pour le vestiaire. On ne les a plus revus, prétextant des blessures au haut du corps.

Finalement, Dach et Grieg ont réglé ça comme des grands en jetant les gants en troisième. Au total, 79 minutes de punition ont été décernées dans ce premier de deux matchs consécutifs entre les deux équipes.

Certains s'enthousiasmeront en voyant deux rivaux « mettre la table » avec virilité pour la vraie saison. D'autres s'exaspéreront devant la décision de quelques joueurs marginaux de tenter de « gagner des points » en ciblant de façon douteuse les grosses pointures du camp adverse.

On a choisi notre camp.

Le Sherif peut-il vraiment changer?

Chassez le naturel, il reviendra au galop.

À ses premiers pas dans le hockey professionnel, Xhekaj a rapidement gagné l'admiration et le respect. Avec ses coups d'épaules aussi douloureux que généreux et ses indéniables talents de pugiliste, il s'est présenté comme un intimidant protecteur du genre qu'on n'avait pas vu depuis longtemps à Montréal. Pour cette raison, les partisans l'ont tout de suite adoré, et l'adorent encore d'ailleurs.

À sa troisième saison chez les professionnels, on avait des raisons de croire que Xhekaj s'éloignerait un peu de ce profil. C'est ce qu'il avait lui-même récemment indiqué au confrère Marc-Antoine Godin, de Radio-Canada, affirmant grosso modo que, ses preuves étant faites avec ses poings, il n'avait plus besoin « d'arracher la tête des gars » et qu'il voulait se concentrer sur d'autres aspects de son jeu.

C'est pourquoi ses récentes décisions soulèvent autant d'interrogation. Ça fait maintenant deux matchs de suite que Xhekaj ne peut montrer le progrès qu'il a réalisé sur les autres aspects de son jeu parce qu'il en est expulsé. Mardi, la pénalité majeure dont il a écopé pour son assaut sur Stützle a permis aux Sens de transformer un déficit de 0-2 en une avance de 3-2.

Ses coéquipiers et son entraîneur ont beau s'être portés à sa défense après la rencontre, il est difficile d'imaginer que Xhekaj a aidé sa cause avec ses deux dernières sorties.

Struble a sa place

À ce sujet, il faudrait commencer à considérer Struble comme autre chose qu'un bon candidat au poste de septième défenseur. À son troisième match du calendrier préparatoire, l'ancien de l'Université Northeastern a continué de prendre du galon.

Il est le premier à s'être porté – intelligemment – à la défense de Dach en pourchassant, puis en frappant solidement Greig. Il a d'ailleurs été crédité de cinq mises en échec, un sommet à sa position. Stützle, Tkachuk et Drake Batherson ont été mis en boîte lorsqu'il était sur la patinoire.

On l'a aussi vu faire de belles choses en zone défensive. On pense à une présence en particulier en deuxième période durant laquelle il a coup sur coup pris un bon tir, mis la table pour le tir d'un coéquipier et forcé les Sens à écoper d'une punition avec sa combativité.

On ne sait toujours pas trop quoi penser de Justin Barron, un autre des jeunes qui, comme lui, convoitent un rôle régulier à la ligne bleue. Il ne connaît pas un mauvais camp. Disons que Struble dissipe plus facilement les questions quand on lui donne l'occasion de le faire.

Dach est prêt

On revient à Dach, l'espace de quelques lignes. Le grand joueur de centre jouait déjà un bon match avant que Greig ne le sorte du jeu pendant quelques minutes au premier vingt. Il a continué sur sa lancée à son retour dans l'action en deuxième période. La rondelle collait à la lame de son bâton. Il a marqué un but chanceux quand sa tentative de passe a dévié sur un adversaire avant de glisser sous Linus Ullmark. Il a donné des coups, il en a reçu. Il a démontré la progression que son entraîneur disait attendre de lui en matinée.

On ne sait toujours pas qui seront ses ailiers – ni Joel Armia, ni Joshua Roy n'a particulièrement épaté à ses côtés – mais Dach est prêt.

À 5-contre-5, on a un match

On a déjà écrit sur les dommages qu'a provoqués au tableau indicateur l'indiscipline de Xhekaj. Sachez que le quatrième but accordé par le Canadien a aussi été marqué en avantage numérique. « C'est sûr qu'en désavantage j'aurais aimé qu'on fasse mieux ça, mais à 5-contre-5, les shots étaient 26 à 6 », a préféré souligner St-Louis.

Le jeu de puissance du Canadien, blanchi en 20 déploiements avant le match, a été tenu en échec cinq fois de plus par Ottawa.

« Je vais m'asseoir avec le coach de l'avantage numérique. Je vais lui parler dans le casque », a rigolé St-Louis lorsque questionné sur le sujet. Le gag? C'est lui, le coach de l'avantage numérique.