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RÉSULTATS

Dans l'ombre de Greig et Xhekaj

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Le Canadien est loin d'être prêt pour la saison qu'il amorcera dans une semaine lorsque les Maple Leafs feront escale au Centre Bell.

 

Il l'est encore moins pour le premier de ses 30 deuxièmes matchs en deux soirs qu'il disputera à Boston dès le lendemain.

 

D'où l'importance du match de mardi qui devait permettre d'analyser le travail des joueurs qui surprennent et des autres qui surprennent moins ou pas de la bonne façon.

 

Des joueurs vers qui la haute direction pourrait bien se tourner pour pallier l'absence de Patrik Laine et renforcer une attaque – pas seulement massive – qui donne l'impression d'avoir encore besoin de beaucoup d'aide. Vers d'autres qui pourraient devoir colmater les brèches remarquées en défensive depuis le début du camp. Surtout si Kaiden Guhle n'est pas en mesure de prendre sa place au sein du premier duo lors du match d'ouverture.

 

Parce que le match de mardi a été pris en otage par deux mises en échec illégales et les contrecoups qu'elles ont entraînés, le hockey est passé deuxième sur la patinoire du Centre Bell.

 

Et c'est dommage!

 

Car dans l'ombre de la première mise en échec assénée par Ridley Greig et de la deuxième distribuée par Arber Xhekaj pour envoyer un message aux Sénateurs que le Canadien croisera à nouveau samedi, à Ottawa, on a assisté à du beau hockey.

 

Moins forts sur papier que leurs adversaires venus de la Capitale fédérale, les joueurs du Canadien ont mieux joué que le score final – revers de 4-3 – ne l'indique.

 

Je reviendrai plus loin sur les cas Xhekaj et Greig, mais il me semble que les analyses de hockey sont plus importantes.

 

En passant : vous avez le droit de croire Martin St-Louis quand il a assuré que le coup de Xhekaj était un « jeu de hockey » et non une vengeance, mais vous n'y êtes pas obligé! 

 

Kapanen peut commencer à Montréal

 

Oliver Kapanen représente la plus belle surprise du camp jusqu'à maintenant. Il a toujours le nez dans l'action. Il anticipe le jeu au lieu d'être à sa remorque. Une très belle qualité pour le Finlandais de 21 ans qui en est à ses premiers coups de patin en territoire nord-américain.

 

Martin St-Louis a confirmé après la défaite que Kapanen peut accomplir beaucoup de choses sur la patinoire. Qu'il peut remplir plein de mandats ! Qu'il peut relever tout plein de défis !

 

Des exemples : il a amorcé le match à la droite de Christian Dvorak et Joshua Roy. Un trio au sein duquel il a bien travaillé. Mais c'est aussi vers lui qu'on s'est tourné pour prendre la relève de Kirby Dach lorsque ce dernier s'est retrouvé au vestiaire après une mise en échec illégale de Ridly Greig en première période. Et une fois encore lorsque Dach a été chassé du match en troisième période après qu'il eut réglé ses comptes avec Greig.

 

« On n'a jamais trop de centres », que St-Louis a convenu après le match.

 

Surtout lorsque quelques-uns des centres « réguliers » n'offrent pas des performances concluantes. Je fais référence ici à Dvorak, bien sûr.

 

Au-delà les très bonnes performances de Kapanen, des performances qui appuient la très bonne première impression qu'il a laissée, le fait qu'il puisse amorcer la saison à Montréal sans être obligé d'y passer l'année milite encore plus pour qu'il soit de la formation du Tricolore mardi prochain.

 

La haute direction du Canadien m'a confirmé avant le match face aux Sens que Kapanen avait bel et bien le droit d'amorcer la saison avec le Tricolore. Qu'il pouvait y passer une durée indéterminée avant d'être possiblement retourné en Suède où son équipe l'attend en Ligue élite.

 

Mais une fois retourné de l'autre côté de l'Atlantique, Kapanen devrait y rester jusqu'à la fin de sa saison.

 

Une nuance très importance alors que plusieurs – c'était mon cas – croyaient que Kapanen devait jouer à Montréal OU en Suède. Le fait qu'il puisse jouer à Montréal ET en Suède change tout. Et pour le mieux tant pour Kapanen que le Canadien.

 

Surtout que l'absence de Patrik Laine sera moins longue que prévu alors qu'il pourrait retrouver son poste avant les Fêtes au lieu de redonner rendez-vous aux fans du Tricolore la saison prochaine seulement.

 

Derrière Kapanen, Alex Barré-Boulet confirme présence après présence que le Canadien pourra compter sur lui si on fait appel à ses services. Rien de neuf dans ça : à 27 ans, Barré-Boulet est à cheval entre la LNH et la Ligue américaine depuis toujours. S'il a aidé le Lightning de Tampa Bay l'an dernier, il pourrait certainement aider le Canadien cet automne.

 

Ça me semble évident.

 

Emil Heineman? Il a pris de la vitesse, de la confiance, de l'aplomb. Peut-il jouer à Montréal? Pas encore à mes yeux. Mais il démontre à ceux qui en doutaient en début de camp – je faisais partie du groupe – qu'il est encore possible qu'il joue dans la LNH un jour.

 

Chez les « vétérans » Michael Pezzetta fait tout ce qu'il peut faire pour confirmer sa place de 13e attaquant. C'est tout à son honneur.

 

Struble devant Xhekaj

 

À la ligne bleue, Jayden Struble a une fois encore confirmé qu'il serait injuste de l'exclure de la formation lors du match d'ouverture et que le poste à la gauche du troisième duo lui revient.

 

Devant Arber Xhekaj? Oui!

 

Xhekaj profite de la faveur populaire. C'est clair. Mais les quelques présences qu'il a effectuées avant d'être chassé de ses deux derniers matchs l'ont mis en vedette plus souvent pour de mauvaises que de bonnes raisons.

 

Struble est beaucoup plus stable. Beaucoup moins à risque. Beaucoup plus fiable en fait. Il donne à Stéphane Robidas exactement ce qu'un entraîneur des défenseurs réclame de ses joueurs pour éviter les critiques et les regards dévastateurs de son entraîneur-chef et patron lors des entractes et au cours du match.

 

Le cas de Logan Mailloux m'inquiète un peu.

 

Martin St-Louis a assuré dans ses commentaires d'après match que Mailloux venait de disputer une bonne partie. Ça m'a surpris un brin, car je n'avais pas la même impression.

 

J'attends bien plus de Mailloux. Plus de robustesse. Plus de relances incisives. Plus d'inspiration dans son jeu. J'en attends peut-être trop cela dit.

 

Mais pour le moment, il me laisse sur mon appétit. Et il m'oblige à considérer que Justin Barron puisse forcer sa rétrogradation à Laval dès que Kaiden Guhle pourra reprendre son poste au sein du premier duo.

 

Ce qui donnerait les duos Matheson-Guhle, Hutson-Savard et Struble-Barron pour amorcer la saison devant Xhekaj et Mailloux qui seraient septième et huitième, pour le moment!

 

Xhekaj-Greig

 

Sautons en terminant à pieds joints dans l'affaire Xhekaj-Greig.

 

Xhekaj a un rôle extrêmement difficile à remplir. Déjà qu'il n'est pas évident d'être défenseur dans la LNH à son âge, « Wifi » doit s'assurer de ne pas brouiller les ondes quand vient le temps de protéger son équipe.

 

Il les a brouillées samedi dernier quand Cédric Paré a frappé Patrik Laine au genou. Il les a brouillées encore mardi en percutant Tim Stützle en entrée de zone du Canadien. Xhekaj a été chassé du match pour son geste.

 

Les partisans du Canadien ont bien sûr crié à l'injustice. Ils crieront plus fort encore si la LNH décide de le suspendre. Je ne suis pas convaincu qu'il le sera. Mais Georges Paros n'aimerait certainement que Xhekaj soit de retour sur son bureau 72 heures après lui avoir imposé une amende – donc un avertissement – pour son geste de samedi face aux Leafs.

 

Pourquoi donc Xhekaj serait suspendu? Pourquoi donc a-t-il été chassé du match alors que Ridley Greig a écopé deux minutes seulement pour un geste identique que revendiquent les partisans du Canadien.

 

Parce que les deux gestes ne sont pas identiques justement. Similaires oui! Identiques non! Les arbitres ont très bien fait leur travail.

 

Dans les deux cas, ils ont imposé des pénalités majeures et se sont ainsi donné le droit de regarder les reprises pour effectuer une analyse juste des deux gestes.

 

L'analyse du coup de Greig aux dépens des Dach confirme, et c'est clair, qu'il y a obstruction parce que la mise en échec est plus d'une demi-seconde après la possession de la rondelle. Elle confirme aussi que Dach est frappé à l'épaule et non à la tête.

 

Dans le cas de Xhekaj. Les reprises confirment l'obstruction et le fait que la mise en échec soit tardive. Elle confirme aussi que c'est le bâton de Stützle qui le coupe au visage et non Xhekaj. Un facteur atténuant.

 

Mais comme on le voit dans le livre des règlements (56.4) les arbitres peuvent imposer une pénalité majeure et expulser un joueur responsable d'obstruction lorsqu'ils jugent que le coup représentait une tentative de blessure.

 

Ceux et celles qui mettront juste un brin de partisanerie de côté conviendront que le geste de Xhekaj était beaucoup plus dangereux que celui de Greig.

 

D'où la différence entre les sanctions.

 

Si Xhekaj continue dans sa lancée, il n'encaissera pas seulement les foudres de Georges Paros, mais aussi celle de son coach. Car c'est bien beau l'esprit de corps et le désir de défendre ses coéquipiers.

 

Mais il faut savoir le faire de la bonne manière.

 

Samedi contre Toronto et mardi contre les Sens, Xhekaj a davantage fait preuve de manque de discipline que d'esprit de corps.

 

Et cela a coûté trois buts.

 

Dans un match qui ne voulait rien dire, c'est vrai. Mais ça donne à réfléchir en vue des matchs qui voudront très bientôt dire quelque chose.

 

Comme quoi le Canadien est loin d'être prêt pour la saison sur bien des plans. Martin St-Louis et ses joueurs auront donc bien du travail à faire à Tremblant où ils compléteront leur camp d'entraînement.

 

Car le camp, même s'il achève, est loin d'être fini!