Des sacrifices pour le bien de la cause
Canadiens lundi, 21 avr. 2014. 12:38 lundi, 21 avr. 2014. 14:20Pour la première fois depuis 1993, le Canadien s’est adjugé une avance confortable de 3-0 dans une série, mais des sacrifices ont été nécessaires pour arriver à ce point et d’autres le seront afin de poursuivre l’aventure éliminatoire.
Au lendemain de son triomphe acquis devant des partisans frénétiques, le CH a procédé à un court entraînement lundi. Andrei Markov et Alexei Emelin ont été les deux joueurs à être exemptés de la séance pour une journée de repos et de traitements.
« Markov n’a plus 20 ans, il faut être réaliste avec les minutes qu’on lui demande jouer », a expliqué Michel Therrien. « À ce moment-ci de l’année, tous les joueurs ont des bobos. »
Dès mardi soir, le CH pourrait clore l’épisode éliminatoire du Lightning sur la patinoire du Centre Bell. Une victoire par balayage procurerait un repos qui peut s’avérer fort utile dans l’exigeante aventure vers la poursuite de la coupe Stanley. Cependant, ça peut devenir un couteau à double tranchant de perdre le rythme acquis en première ronde.
Fidèle à sa philosophie, le Tricolore ne se concentre que sur la prochaine partie avant de songer à l’étape qui pourrait suivre et les joueurs ne perçoivent pas un piège de tomber dans l’excitation ou l’excès de confiance lors du quatrième duel.
Mais pour se placer dans cette situation agréable, quelques joueurs ont dû se sacrifier pour la cause cette saison en pilant sur leur orgueil. Parmi eux, Francis Bouillon a été rayé de la formation plus souvent qu’à son tour malgré la relation qui le lie à Michel Therrien depuis ses années dans la LHJMQ.
Le vétéran au caractère exemplaire est maintenant récompensé et il s’avère un rouage fiable pour le Tricolore dans cette série.
« Je suis content de le voir jouer ainsi. C’est un autre gamer au sein de notre équipe. Quand on a besoin de lui, on sait qu’il sera à son meilleur. C’était difficile (de le retrancher) encore plus avec l’histoire qui m’unit à lui, mais il a su garder une bonne attitude et il mérite de faire partie de la formation », a confié Therrien qui était souriant et en verve en ce lundi de Pâques.
Tandis que Bouillon est revenu dans la formation partante, d’autres défenseurs écopent comme Douglas Murray et Jarred Tinordi, et cette situation se produit aussi en attaque.
« On possède beaucoup de profondeur, mais ça peut devenir un problème si tu ne mises pas sur de bons individus. En ce moment, nous avons des vétérans qui ne sont pas de la formation, mais ils comprennent le concept d’équipe et, en tant qu’entraîneur, j’apprécie leur attitude », a souligné Therrien.
« (La profondeur), c’est toujours une clé surtout à ce moment de l’année parce que les matchs ne se ressemblent pas. Certaines parties impliquent plusieurs supériorités numériques et certains doivent contribuer ou bien ça peut être l’inverse », a ajouté Josh Gorges.
Un heureux casse-tête qui aura bientôt plus de morceaux
Cet heureux casse-tête deviendra encore plus exigeant à compléter quand Travis Moen et Alex Galchenyuk seront prêts à renouer avec l’action.
Ce sujet de rédemption inclut aussi les cas de Lars Eller et Rene Bourque qui se font justice depuis le lancement des éliminatoires, ce qui leur permet d’effacer une saison plus axée sur les bas que les hauts.
« Ce sont deux joueurs qui ont vécu des moments durs cette saison, mais ils ont traversé un processus. On a dû prendre des décisions difficiles de les retrancher de certains matchs et ce n’est jamais facile, mais on sait ce qu’ils peuvent faire et on voit les résultats maintenant. Ils ont répondu de la façon désirée avec la bonne attitude et ils ont montré qu’ils sont de bons coéquipiers », a détaillé l’entraîneur qui adore l’implication de ce trio qui est complété par Brian Gionta.
Ce rendement encourageant a permis à Therrien de conserver une stabilité ce qu’il n’a pas vraiment eu le luxe de faire cette saison en multipliant les changements de partenaires.
« Vous allez être surpris, mais je crois en la stabilité », a-t-il admis en riant. « Quand on ne voit pas la chimie s’installer, on doit faire des changements parce qu’on doit prendre les décisions pour gagner tous les matchs. »
L’entraîneur s’est également dit très heureux du rendement de son premier trio même si les buts n’affluent pas de leur part et il a même pris le temps de parler à Max Pacioretty pour le féliciter de son implication.
Le Canadien s’est également imposé dans cette série en vertu du travail de ses défenseurs qui ont été nettement supérieurs à ceux du Lightning et le fait de pouvoir compter sur le robuste Alexei Emelin change la donne comparativement à la série contre Ottawa l’an passé.
« J’aime l’ensemble de nos défenseurs et nous formons une équipe différente de l’an dernier en plus de la présence d’Emelin qui est éprouvant à affronter », a déclaré l’entraîneur qui a perdu deux matchs numéros quatre en détenant une avance de 3-0 dans son parcours vers la finale de la coupe Stanley en 2007-2008 avec les Penguins de Pittsburgh.
Bien sûr, Emelin profite de la présence de Markov à ses côtés et ce dernier ne semble pas sur le point de ralentir.
« Parfois, ils parlent ensemble et je ne comprends pas ce qu’ils disent », a blagué Therrien qui leur a accordé un repos mérité.
Mais le point d’ancrage du succès du Canadien demeure le gardien Carey Price qui pourrait remporter sa première série éliminatoire depuis 2007-2008.
« Carey dégage tellement de confiance, c’est contagieux. J’appelle cela du leadership à sa manière. On voit que sa préparation mentale est adéquate, c’est très positif », a-t-il révélé.
Concentrés sur leur prochaine partie, les joueurs ont plutôt eu recours aux habituels clichés à l’approche d’un match si important et on ne peut pas vraiment les blâmer. Ils ont tout de même pris le temps de remercier la foule pour son implication.
« On s’attendait à cela avec nos expériences du passé et on sait que nos partisans ont attendu cela toute l’année. Les spectateurs étaient encore plus bruyants avec le but rapide et on s’est alimenté de cette énergie en sachant garder le contrôle de nos émotions », a noté Gorges comme d'autres de ses complices.