Difficile d'évaluer les joueurs
Canadiens mercredi, 20 sept. 2017. 23:42 dimanche, 15 déc. 2024. 05:17MONTRÉAL – La rigidité démontrée par la LNH – via ses arbitres – depuis le début du calendrier préparatoire cause quelques maux de tête aux entraîneurs qui ne peuvent pas évaluer tous leurs joueurs comme ils le souhaiteraient.
L’intention des dirigeants du circuit Bettman est légitime et l’immense nombre de punitions diminuera à mesure que les joueurs s’adapteront aux nouvelles exigences. Mais, pour l’instant, le rythme des parties est affecté et les formations finissent par jouer très souvent sur les unités spéciales.
Par conséquent, ça devient difficile d’évaluer les joueurs qui n’obtiennent pas le privilège de fouler la glace dans ces circonstances.
À lire également
« C’est certain, ce n’est pas parfait ce qui se passe avec le nombre de punitions. Ça ralentit le rythme du match et ça n’aide pas certains aspects de nos évaluations », a reconnu Claude Julien sans trop vouloir se plaindre.
« Dans ce match, j’aurais utilisé quelques joueurs davantage, mais ils ne sont pas employés sur les unités spéciales. C’est le défi actuellement avec les ajustements des arbitres », a poursuivi l’entraîneur du Canadien.
Avec cette déclaration, on peut penser à Nikita Scherbak qui a terminé sa rencontre avec un temps d’utilisation de 12:01 dont 11 petites secondes en avantage numérique.
Les ajustements concernent bien sûr les limites imposées sur les mises au jeu. Une punition – sur le total de treize – a été imposée pour avoir enfreint les nouvelles règles à ce sujet. Jonathan Drouin a convenu que ce processus ne se fait pas naturellement.
« C’était différent et un peu difficile de ce côté. Tu ne veux pas avancer donc tu penses un peu trop et la rondelle finit par tomber sans que tu sois si prêt. C’est un apprentissage pour tout le monde », a-t-il mentionné.
Au final, pas moins de neuf joueurs du Tricolore ont eu à tenter leur chance sur les mises au jeu avec tous les joueurs qui ont été chassés par les juges de ligne.
De l’autre côté de la médaille, l’intransigeance démontrée par les arbitres a permis au Canadien de pratiquer ses unités spéciales à outrance. Drouin a d’ailleurs profité de l’occasion pour exposer une partie de l’éventail de possibilités qu’il procure à son nouveau club sur le jeu de puissance. Avec son ajout, on semble dénoter plus de variété dans les plans offensifs.
« Quand on a discuté de ça entre entraîneurs après le match, on ne retenait pas seulement son influence. Des gars comme Drouin, (Charles) Hudon et (Ales) Hemsky sont capables de transporter la rondelle et on voit leur intelligence sur la patinoire. Hemsky, quand tu lui donnes du temps, il peut te procurer un but comme celui-ci de Pacioretty », a d’abord fait remarquer Julien.
« Jonathan peut faire plusieurs jeux à partir de sa position, on n’est pas pris à utiliser les mêmes », a ajouté Julien lorsqu’il a été invité à parler plus spécifiquement de son nouvel outil.
Pas question de se réjouir trop vite pour Hudon
Hudon a justement profité de ses 4 minutes et 27 secondes en avantage numérique pour enfiler l’aiguille.
« Ils m’ont utilisé à un endroit (dans le haut de l’enclave) où je suis à l’aise et que j’aime avoir la rondelle. C’était une belle passe de Victor et je n’avais qu’à lancer », a expliqué celui qui célèbre toujours ses buts en pensant à son ami qui est décédé il y a quelques années.
« Je sais qu’il est toujours là et je lui parle. Il est là pour moi et c’était bien de pouvoir le faire au Centre Bell », a confié le choix de cinquième ronde en 2012.
Le Canadien doit encore disputer six matchs à son calendrier préparatoire, mais on commence à croire que Hudon a gagné son pari pour débuter l’année à Montréal. Il faudrait qu’il s’effondre dans ses prochaines auditions pour ne pas demeurer avec le grand club.
« Je joue juste mon match, je veux bien faire à chaque présence et être le gars qui travaille le plus. Je dois aller chercher la rondelle quand il le faut », a réagi Hudon en demeurant prudent à ce propos.
« Ce n’est pas fini. Je suis encore loin (du niveau de la LNH) parce que j’ai encore des choses à apprendre comme chaque joueur », a-t-il pris soin d’ajouter.
Son approche se comprend avec le pain noir qu’il a mangé dans les dernières années. Hudon admet tout de même qu’il a progressé dans certains aspects de son répertoire.
« J’ai plus confiance en mon lancer et en mes possibilités de créer des jeux. Avant, je me débarrassais plus de la rondelle », a noté le jeune papa.