Donnons le «C» à Alex Galchenyuk
Canadiens lundi, 8 déc. 2014. 16:54 jeudi, 19 déc. 2024. 20:34Quand le Canadien alignait les victoires en début de saison, on disait qu'il y avait 20 leaders dans le vestiaire. Maintenant que le Canadien multiplie les défaites, on les cherche ces leaders. S'il y en a un qui veut prouver à la direction qu'il a l'attitude d'un capitaine, c'est le temps de se lever.
Si Michel Therrien et la direction avaient eu la certitude qu'il y a un vrai leader dans l'équipe, ils l'auraient nommé capitaine en début de saison.
Un capitaine est un athlète qui s'oublie pour le bien de l'équipe. Si P.K. Subban se lève, il doit être capable de s'oublier et le faire en fonction de l'équipe. Subban ne pourra certes pas s'adresser à ses coéquipiers en mettant ses performances en évidence parce qu'il ne connaît pas une bonne saison. Max Pacioretty aussi doit s'oublier pour parler en terme d'équipe.
À mon avis, celui qui deviendra le prochain capitaine du Canadien ne porte pas de lettre sur son chandail. Je verrais bien Alex Galchenyuk succéder à Brian Gionta. Galchenyuk n'a que 20 ans, mais il a du talent et il n'a pas fini de prendre de la maturité. S'il évolue au centre, il aura une influence directe sur les succès du Tricolore. Un jeune capitaine donnerait un nouvel élan à cette formation.
Jusqu'ici, Galchenyuk n'est pas du genre à parler pour ne rien dire. Dans l'histoire de la LNH, de jeunes joueurs comme Steve Yzerman et Sidney Crosby ont été nommés capitaines de leur équipe. Cette année, l'équipe n'a pas de capitaine, mais elle ne peut pas continuer de la sorte pendant encore longtemps.
Galchenyuk va toujours donner le meilleur de lui-même et s'oublier pour son club. Il sera en mesure de s'adresser à des coéquipiers et de jouir de la crédibilité nécessaire pour être écouté. Je ne vois pas la raison pour laquelle il ne pourrait pas y avoir un joueur de 20 ans qui porte le C alors que ça se fait ailleurs.
On sait qu'il est un joueur d'avenir et d'impact pour le Canadien. Galchenyuk a un bon rôle au sein de l'équipe et il est dans la LNH depuis trois ans. La direction a déclaré qu'elle avait donné le vestiaire aux jeunes alors si c'est le cas, on peut permettre à un jeune d'assumer des responsabilités de leadership. Galchenyuk n'est peut-être pas encore tout à fait prêt, mais il le serait l'an prochain alors que le Canadien se devra d'identifier un capitaine. Mon choix serait Galchenyuk. Je suis au quotidien avec le Canadien et je lui trouve les qualités essentielles pour chausser les bottines d'un capitaine. Mais, si vous posez la même question à 20 personnes, vous risquez d'avoir 20 réponses différentes.
Les adversaires s'ajustent
Le Canadien a connu un début de saison bien au-delà des espérances et les équipes ont su s'ajuster au style préconisé par l'équipe de Michel Therrien. Être au sommet de la LNH est une chose, mais y demeurer en est une autre. On a laissé partir certains joueurs pendant la saison morte et il faut vivre avec les décisions prises.
Une mauvaise séquence, c'est comme un plongeur qui va dans l'eau. Plus il sort vite et plus il prend d'oxygène alors que plus il reste sous l'eau et plus l'oxygène risque d'être rare. C'est la même chose quand un club traverse une période creuse.
Pour sortir l'équipe de son embarras, il faut relancer l'avantage numérique. J'ai toujours cru que ça passait par des défenseurs avec un solide lancer et une bonne passe. Le Canadien mise sur P.K. et Andrei Markov, mais il faut que les attaquants soient capables de se positionner, notamment devant le filet. Tant qu'il n'y aura personne devant le filet pour déranger, on aura beaucoup de mal à relancer l'attaque massive.
Therrien a changé ses ingrédients en utilisant Pierre-Alexandre Parenteau à la ligne bleue en supériorité numérique, mais il n'a pas le lancer pour occuper cette position névralgique. Un attaquant qui joue à la pointe doit avoir l'arme qui va faire mal comme une bonne vision du jeu ou un bon lancer. S'il ne l'a pas à 100%, c'est difficile dans les circonstances d'aider l'équipe.
Durant l'été, le Canadien a échangé Josh Gorges aux Sabres de Buffalo et pour être bien honnête, j'aimerais mieux voir Gorges comme cinquième ou sixième défenseur plutôt que ceux qui sont là actuellement, mais pas au salaire qu'il commande. Mais avant de chercher des bibittes partout, il y a lieu de se demander si le Canadien a l'équipe pour être en première place. Je ne le crois pas, mais je pense que c'est une équipe qui peut atteindre les séries et causer une surprise. La progression du Canadien passe par les jeunes et il y en a beaucoup dans l'équipe actuellement.
Je suis persuadé que même les entraîneurs étaient surpris de trôner au sommet de la LNH en début de saison. On dirait que la chance accompagne moins le Canadien par les temps qui courent.
La surprise à Ottawa
Le congédiement de Paul MacLean chez les Sénateurs d'Ottawa est une surprise à mes yeux. Selon moi, ce renvoi vient de l'interne. Un entraîneur ne peut pas se mettre ses meilleurs joueurs à dos sans en payer la note. À Pittsburgh, Dan Bylsma avait perdu son poste après avoir eu un argument avec Sidney Crosby. Quant à MacLean, il a eu des arguments avec Erik Karlsson et Bobby Ryan notamment. C'est difficile de survivre quand les leaders et l'entraîneur ne s'entendent pas. C'est comme si Therrien s'en prenait à Carey Price, Subban et Max Pacioretty. Ce serait une situation impossible.
Il faut que l'entraîneur soit assez intelligent pour mettre de l'eau dans son vin et s'assurer que ses meilleurs joueurs soient heureux.
*propos recueillis par Robert Latendresse