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Du long terme pour Slafkovský : LE gros coup de Kent Hughes en ce 1er juillet

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MONTRÉAL - Le Canadien avait le choix : gaspiller de l'argent et surtout des années en accordant des contrats à un ou des joueurs autonomes de premier plan? Ou investir dans le futur de l'équipe en accordant une prolongation de contrat de huit ans à Juraj Slafkovský?

 

Il a misé sur Slafkovský et c'est de très loin la meilleure décision qu'il pouvait prendre.

 

L'éclosion de Slafkovský en deuxième moitié de saison l'an dernier a confirmé les prétentions qu'il sera l'un des piliers du Canadien à l'attaque. Son salaire moyen de 7,6 millions $  –  qui entrera en vigueur la saison prochaine – pourrait même devenir une « aubaine » dans les paramètres de la LNH à court terme.

 

Et une très belle aubaine à long terme puisqu'il se retrouve sous les moyennes salariales du capitaine Nick Suzuki (7,875 M $) et de Cole Caufield (7,85 M $).

 

Cette prolongation du Canadien ne comble pas les lacunes immédiates du Tricolore qui manque de punch au sein de son top-6.

 

On en conviendra tous.

 

Mais en résistant à la tentation de prendre un ou des paris risqués par le biais du marché des joueurs autonomes, le Canadien s'offre les moyens de pouvoir viser gros quand le club sera à maturité – dans deux ans? – et qu'un gros joueur autonome pourra faire du Tricolore un club capable de réellement prétendre aux grands honneurs.

 

Marchessault dans tout ça?

 

Oui, Jonathan Marchessault aurait été une belle prise pour le Canadien. Une très belle prise même.

 

Gagnant de la coupe Stanley et du trophée Conn-Smythe, il demeure un excellent marqueur qui aurait non seulement comblé un grand vide au sein du top-6, mais qui aurait fait de celui du Tricolore un très bon top-6. Fier, fort en gueule, solide au chapitre du caractère, Marchessault aurait traversé la pression de jouer à Montréal comme un couteau bien aiguisé traverse un cube de beurre mou.

 

C'est pour toutes ces bonnes raisons que le Canadien l'a courtisé. Et si les Predators de Nashville avaient présenté à Marchessault un contrat aux paramètres semblables à celui du Canadien, c'est sans l'ombre d'un doute à Montréal que le Québécois aurait poursuivi sa carrière.

 

Mais comme les Predators ont offert 5,5 millions $ pour les cinq prochaines saisons à Marchessault, c'est à Nashville qu'il jouera.

 

Le Canadien aurait certainement pu offrir un peu plus d'argent par saison. Mais je ne suis pas convaincu qu'il était prêt à lui accorder un contrat de plus de trois ans.

 

Et ce qui est vrai pour Marchessault pourrait l'être aussi pour un gars comme Steven Stamkos. Je ne prétends pas ici que le Canadien a courtisé Stamkos. Mais si l'ancien capitaine du Lightning avait voulu retrouver Martin St-Louis à Montréal, peut-être que ce souhait aurait pu se réaliser dans les cadres d'un contrat d'une ou deux saisons.

 

Mais quatre ans? C'est très long. C'est trop long!

 

Et comme le CH doit déjà traîner son lot de contrats trop lourds en dollars et en durée, il aurait été très mal avisé de la part de la haute direction de prendre le pari de miser à long terme sur Marchessault ou sur un autre joueur autonome du genre de Steven Stamkos.

 

Sans oublier qu'Ivan Demidov devrait venir renflouer l'attaque du Tricolore et qu'il le fera à très bon prix dans le cadre de son contrat d'entrée.

 

Le courage de Trotz et des Preds

 

Les partisans déçus par cette stratégie du Canadien répliqueront que les Predators ont plongé tête première dans la marre des joueurs autonomes alors que le Canadien n'y a pas même plongé le bout du gros orteil. Mes excuses ici à Alex Barré-Boulet, à qui le Canadien a offert un contrat de la LNH, oui... Mais pour l'inciter à accepter le rôle de parrain qui l'attend avec le club-école à Laval.

 

Vrai que Barry Trotz a volé la vedette en ce 1er juillet. On peut même dire que les Preds sortent les grands gagnants de cette journée.

 

En plus de dépenser 32 millions $ sur quatre ans sur Stamkos et 27,5 millions $ pour cinq ans sur Marchessault, Trotz a aussi donné un contrat de sept ans et 49 millions $ à Brady Skjei pour les attirer à Nashville.

 

Trotz n'avait pas le choix. Car contrairement au Canadien, Nashville ne comptait pas sur une relève aussi intéressante à l'attaque et à la ligne bleue. Filip Forsberg avait besoin de plus que Ryan O'Reilly et Gustav Nyquist pour l'aider à marquer. Il y avait un vide à combler entre Roman Josi, Alexandre Carrier et Jérémy Lauzon.

 

Marchessault, Stamkos et Skjei comblent ces vides. Ils les comblent à fort prix. À court terme, un an ou deux, le pari rapportera. À partir de la troisième année, les achats du 1er juillet 2024 commenceront à coûter beaucoup plus cher.

 

Et dans trois ans, le Canadien sera peut-être en bien meilleure posture que les Preds autant sur la patinoire que sur la masse salariale.

 

Le temps nous le dira.

 

Comme le temps confirmera sans l'ombre d'un doute que sur le milliard $ dépensé par les équipes lundi – Pour une dernière fois, un gros merci à nos amis de Cap Friendly pour les infos précises : une somme de 1 139 465 000 $ dépensée sur 143 contrats d'une durée totale de 327 ans, avec un salaire moyen annuel combiné sous le plafond de 316 529 107 $ – une bien plus grosse portion aura été gaspillée au lieu d'être bien dépensée.

 

Comme à chaque année.

 

Chapeau, Alex Burrows

 

En terminant, coup de chapeau à Alex Burrows qui a décidé de tirer sa révérence à titre d'entraîneur-adjoint du Canadien pour pouvoir être plus près de sa famille.

 

La vie d'entraîneur dans la LNH – chef, associé ou adjoint – est bien plus difficile que celle d'un joueur qui l'est déjà pas mal. Burrows l'a déjà vécu comme joueur. Comme adjoint, il voyait encore moins sa famille parce que les coachs passent bien plus d'heures au « bureau » que leurs joueurs.

 

Il a trimé dur avec ses jeunes attaquants. Les résultats en attaque massive lui ont attiré bien plus de critiques que de félicitations, ce qui n'a sans doute pas aidé à composer avec le manque à gagner de temps de qualité avec les siens.

 

Globalement, Burrows a fait du bon travail. Le fait qu'il aurait été de retour avec Martin St-Louis, Trevor Letowski et Stéphane Robidas derrière le banc, n'eût été sa décision de quitter son poste, en est une preuve.

 

Et qui sait : peut-être qu'il sera en mesure de mieux aider la cause du Canadien dans les nouveaux rôles qu'il remplira avec le grand club et le club-école.

 

C'est ce qu'on lui souhaite.

 

Bon été à tous et toutes. On reconnecte en septembre...