Échanger David Savard, la seule option logique
COLLABORATION SPÉCIALE
David Savard est évidemment un joueur auquel les partisans se sont attachés et c'est facile de voir pourquoi. Natif de Sainte-Hyacinthe, son style de jeu a tout ce qu'il faut pour plaire à la vieille école. Savard n'hésite jamais à se lancer devant un tir adverse si la situation le demande et rend la vie difficile à quiconque tente d'entrer en territoire des Canadiens de Montréal. Il joue un rôle important en infériorité numérique et, bien qu'il n'est pas le plus dynamique au monde avec la rondelle, il est parmi les défenseurs qui commettent le moins de revirements dans la LNH. Il apporte aussi de l'expérience à une jeune équipe, surtout du côté droit qui est assez mince en options pour le moment.
À la quatrième année d'un contrat de 4 ans d'une valeur de 3,5 millions $ par saison, il n'y a aucun doute que les Canadiens en ont eu pour leur argent avec David. Seul Nick Suzuki a vu plus de temps de jeu que Savard depuis 2021-2022 et il a apporté de l'expérience clé pour une jeune formation pendant une période difficile. Mais maintenant que son contrat vient à échéance à la fin de la saison et que le CH est à nouveau au bas du classement, les rumeurs de transactions commencent à fuser.
Échanger un favori de la foule est toujours difficile, mais dans le cas de Savard, c'est la seule option logique pour une direction qui a un oeil vers le succès à long terme.
Savard ne jouera pas pour toujours
À 34 ans et avec un style de jeu qui est taxant physiquement, la dure réalité est que la carrière de Savard tire à sa fin. Seulement 27 défenseurs sont plus âgés que lui cette saison. Autant que j'aimerais le voir jouer sur la troisième paire quand la reconstruction de l'équipe sera terminée, ce n'est simplement pas une option réaliste.
Bien que la reconstruction des Canadiens avance, on n'est pas encore au point où on s'attend à être un des clubs favoris dès l'année prochaine. L'efficacité d'un joueur va rarement à la hausse après son 35e anniversaire et je serais très surpris que Savard fasse exception. S'il avait 31 ans, ou si Montréal était dans la course aux séries, ce serait une conversation différente, mais on doit se rappeler du plan à long terme. Montréal veut bâtir une fondation qui pourra aider le club à être compétitif pour la prochaine décennie. Un défenseur qui aura 35 ans la saison prochaine ne fait simplement pas partie de ce plan.
Décisions difficiles, mais nécessaires
Un trait clé des meilleures organisations est qu'elles peuvent prendre les décisions difficiles pour le bien de l'équipe. Prenez le Lightning de Tampa Bay, par exemple. Il a laissé partir des joueurs clés de leur dynastie au cours des derniers étés, avec Steven Stamkos, Alex Killorn, et Ondrej Palat qui ont tous changé d'adresse. Il n'y a aucun doute que plusieurs partisans auraient voulu garder ces visages familiers en place. Avance rapide à aujourd'hui et ils connaissent tous trois des saisons difficiles à gros prix pour leurs nouvelles formations, tandis que le Lightning est encore une fois en plein cœur de la course. Je ne crois pas que Julien BriseBois regrette d'avoir pris ces décisions impopulaires.
Il n'a évidemment pas transigé ces joueurs à la date limite puisque son club est toujours dans la course, mais il n'a pas laissé les sentiments l'emporter sur la raison. Le CH sera fort probablement hors de la course aux séries d'ici la date limite dans un peu moins de trois mois. Si c'est le cas, vendre Savard au plus offrant devrait être une priorité pour Kent Hughes. À 3,5 millions (moins s'il décide d'utiliser sa dernière rétention de salaire disponible), droitier, avec de l'expérience et une bague de la coupe Stanley à son nom, il n'y a aucun doute que plusieurs clubs vont être intéressés à ses services pour renforcer leur brigade défensive. Hughes a selon moi un plutôt bon historique sur le marché des échanges et je suis confiant qu'il pourra trouver un acheteur sérieux pour Savard.
De plus, rien n'empêche Savard de revenir avec le CH au cours de l'été. On l'a déjà vu avec Antoine Vermette, qui avait été échangé des Coyotes aux Blackhawks de Chicago à la date limite, les aidant à gagner la coupe Stanley en 2015, avant de retourner en Arizona comme joueur autonome l'été même, permettant à son club d'avoir un choix de premier tour pour essentiellement le louer pour 20 matchs lors d'une saison où ils ont terminé avant-derniers dans la LNH. Savard sera joueur autonome sans compensation cet été et aura donc libre choix de sa destination.
Hughes n'a pas besoin de chercher à échanger Savard dans les jours qui suivent. Il demeure un vétéran apprécié dans le vestiaire qui donne de grosses minutes d'effort honnête à l'organisation et permet de protéger les jeunes. Mais s'il est encore dans l'organisation après le 7 mars, je crois que c'est une opportunité ratée par Hughes d'ajouter des pièces qui pourraient aider les Canadiens à long terme, que ce soit un espoir, un choix au repêchage, ou une pièce qu'il utilise dans une autre transaction.