Encore Hudon
Canadiens mercredi, 20 sept. 2017. 23:47 dimanche, 15 déc. 2024. 05:45Dimanche après-midi, nous étions seulement trois ou quatre journalistes un brin ou deux perdus sur la galerie de presse du Centre Bell pour assister aux performances de Charles Hudon. Des performances qui moussaient ses chances de se faire une place au sein d’un trio régulier à la gauche de Tomas Plekanec et d’Artturi Lehkonen.
Mercredi soir, sous une galerie de presse bondée de journalistes, mais aussi, mais surtout, de dépisteurs professionnels, Hudon a récidivé. Oui il a marqué. Il a marqué sur un bon tir décoché de l’enclave, où il s’était bien installé pendant une attaque massive, dès la réception d’une belle passe acheminée par Victor Mete.
Mais Hudon a fait bien plus que marquer.
Il a démontré l’ensemble des qualités qui font de lui un prospect intéressant que le Canadien a eu la chance de sélectionner en cinquième ronde (122e sélection) en 2012 : il a patiné avec fougue, il a distribué de bonnes passes et décoché de bons tirs. Il a aussi très bien complété ses compagnons de trio. Des compagnons de trio avec lesquels il semblait très à l’aise. Des compagnons de trios aux allures de complices. Des compagnons de trio qui pourraient l’être pas juste dans un match Rouges contre Blancs, ou un match préparatoire sans grande importance, mais aussi une fois la saison régulière commencée.
Je regardais Charles Hudon aller et je jetais un regard sur ma gauche. Au milieu des dépisteurs professionnels dépêchés à Montréal, je cherchais le regard de Vaughn Karpan. Directeur du développement des joueurs des Golden Knights, Karpan était un des nombreux adjoints de Marc Bergevin avec le Canadien avant d’accepter de relever le défi que lui a offert son nouveau patron George McPhee.
Je cherchais le regard de Karpan parce que si un membre de l’état-major était en mesure de dire à ses collègues qu’ils s’apprêtaient à commettre une bêtise en sélectionnant Alexei Emelin dans le cadre du repêchage d’expansion au lieu de préférer au défenseur russe le talentueux Hudon, c’était bien lui.
Je ne sais pas s’il l’a fait. Je ne sais pas s’il a tout fait pour convaincre McPhee de mettre de côté son plan qui était de sélectionner le plus de défenseurs possibles pour ensuite les échanger à bon prix pour des hauts choix de repêchage pour plutôt choisir Hudon et miser sur son talent. Mais s’il le l’a pas fait, Hudon lui a fait payer cher son erreur mercredi soir. Et il pourrait lui faire payer cher pendant des années également.
Car une fois pris avec Emelin, les Knights l’ont échangé aux Predators de Nashville en retour d’un choix de troisième ronde, mais ils doivent payer un million $ du salaire de l’ancien défenseur du Canadien.
Charles Hudon coûtera 650 000 $ seulement au Canadien s’il joue à Montréal cette année. Mieux encore, il ne leur coûtera que 650 000 $ l’an prochain s’il joue encore à Montréal.
Pourquoi j’écris encore?
Parce que si le Canadien fait la gaffe de ne pas protéger Hudon lors du dépôt de la liste des 23 joueurs qui amorceront l’année avec le grand club et qu’il décide de prendre la chance de le soumettre au ballottage, Hudon sera réclamé.
C’est sûr.
Ce l’était dimanche, ce l’est plus encore au lendemain de sa performance de mercredi et ce le sera encore davantage au fil des prochains matchs préparatoires alors que Hudon prouvera à tous qu’il peut évoluer dans la Ligue nationale cette année. Que ce soit à Montréal ou ailleurs.
Cela dit, je suis convaincu que ce sera à Montréal.
Car pendant que Claude Julien confine les Nikita Scherbak, Daniel Carr et autres joueurs qui ne progressent plus, ou pas assez, au sein des trios étiquetés « Rocket de Laval », l’entraîneur-chef du Canadien tient promesse. Et il donne une vraie chance à Hudon de se faire valoir.
À un point tel que Hudon, avec Plekanec et Lehkonen, sont en train de prouver qu’ils peuvent non seulement multiplier les bonnes performances au sein d’un même trio, mais qu’ils pourraient chauffer Galchenyuk-Danault-Gallagher que plusieurs – moi le premier – considèrent déjà, et peut-être trop vite, comme étant les membres du deuxième trio du Tricolore.
Il ne faudrait pas s’emballer trop vite avec Hudon diront certains. C’est un fait qu’on a plusieurs fois déjà placé des jeunes – surtout des Québécois – sur un piédestal duquel ils sont tombés au lieu d’y rester bien campés.
Mais quand on regarde la progression de Hudon, on voit qu’il s’est imposé partout où il est passé. Qu’il a su prendre les moyens et l’expérience pour franchir chaque étape sans reculer ensuite parce que la réalité l’a rattrapé.
Et cette année, la réalité de Charles Hudon, c’est avec le grand club qu’elle réalisera.
Du moins je le crois.
Pourra-t-il déloger des gars comme Paul Byron et Andrew Shaw une fois le camp terminé? Difficile à dire pour le moment. Mais s’il continue à jouer comme il l’a fait mercredi face aux Capitals, Hudon méritera au moins une chance de prouver qu’il peut y arriver.
Drouin : promesses tenues
Si les dépisteurs professionnels des adversaires du Canadien, tout autant que les membres de l’état-major du Tricolore, ont multiplié les notes positives à la droite du nom de Charles Hudon, ils ont dû faire de même à la droite du nom de Jonathan Drouin.
À son premier match dans l’uniforme du Canadien, Drouin a donné aux partisans et à ses coéquipiers ce qu’ils étaient en droit d’attendre de lui : des passes, des occasions de marquer, de beaux jeux.
La vitesse est là. La vision, les mains, le coup de patin aussi. Tout est là en fait.
Drouin est vraiment un joueur complet. Et comme il est toujours en mouvement en zone adverse et qu’il l’est tout en étant en contrôle et non à l’épouvante, il est en mesure de multiplier les options à sa disposition.
Ça donnera de bons résultats à forces égales.
Ça donnera aussi de bien meilleurs résultats en avantage numérique alors que Drouin permettra à l’attaque massive d’être beaucoup moins prévisible qu’elle ne l’était l’an dernier et l’année d’avant, tout comme l’autre qui l’a précédée.
Shea Weber a beau avoir l’un des meilleurs tirs frappés de la LNH et d’être l’un des meilleurs marqueurs de la LNH en avantage numérique, s’il est la seule arme de son équipe, les adversaires sauront envoyer des kamikazes pour le contrer.
Parce que Drouin est très bon avec la rondelle, parce qu’il est capable de rendre ses coéquipiers menaçants autour de lui, l’attaque à cinq du Canadien pourrait faire mal de plusieurs façons cette année. Ce qui aidera la cause de tout le monde et qui représentera une source de confiance pour les amateurs.
S’il reste en santé et que son nouveau centre le demeure lui aussi, Max Pacioretty fracassera pour la première fois de sa carrière la barre des 40 buts. Et il pourrait se rendre à 45. Peut-être plus selon l’identité de leur complice sur le flanc droit et de la qualité du hockey qu’il offrira.
Mercredi, dans la défaite aux mains des Capitals, Ales Hemsky a démontré pourquoi l’état-major du Canadien tient à lui donner une chance d’occuper ce poste en début de saison. Hemsky ne battra pas un cheval – même un piton – dans une course pour un Hamburger, mais il a encore de la vision, des mains et un grand talent.
Et pour le moment, il donne raison à ceux qui le voient campé à la droite du premier trio pour amorcer la saison.
Une fleur pour Mete
Important aussi de souligner la qualité du jeu de Victor Mete à la gauche de Shea Weber.
Bon! Ça aide de jouer avec l’un des meilleurs défenseurs de la LNH. C’est clair. Weber l’a d’ailleurs démontré l’an dernier en faisant d’Alexei Emelin et de Nathan Beaulieu de bien meilleurs défenseurs qu’ils ne le sont en réalité.
Mais à titre de joueur d’âge junior et malgré un gabarit de joueur de rang junior, Mete a grandement impressionné face aux Capitals.
Oui il est facile à déplacer, oui il peine à composer avec des adverses plus gros et plus forts que lui, mais le petit gars a du chien, du talent et un bel avenir.
Il ne sera pas à Montréal cette année à moins qu’une épidémie à Montréal et Laval force des rappels d’urgence. Il ne sera pas à Montréal l’an prochain non plus. Mais s’il maintient son développement, Mete pourrait bien se faire une niche au Centre Bell et non seulement à la Place Bell d’ici quelques années.
Une chose est certaine : pendant que Hudon fait sa place avec le grand club et que Mete laisse une bonne impression, Nikita Scherbak est loin d’avancer. Je dirais même qu’il recule.
Espoir numéro un à l’attaque dans un passé encore récent, Scherbak déçoit. Du moins, il me déçoit. L’espoir commence à céder le pas au désespoir…
Après deux matchs préparatoires, mon alignement du Canadien en vue du début de la saison à Buffalo le 5 octobre (sans tenir compte des blessures) ressemblerait à ceci :
Pacioretty – Drouin – Hemsky
Galchenyuk – Danault – Gallagher
Hudon – Plekanec – Lehkonen
Byron – Mitchell – Shaw
McCaron
Benn – Weber
Alzner – Petry
Schlemko – Lernout
Streit – Davidson
Price – Montoya
C’est bien sûr sujet à changements au fil du camp selon les performances des uns et l’état de santé des autres…