Est-ce que Radulov et Markov vont plier?
Canadiens dimanche, 2 juil. 2017. 15:05 dimanche, 2 juil. 2017. 18:21BROSSARD – Marc Bergevin considère qu’il a étiré l’élastique au maximum – financièrement - pour convaincre Alexander Radulov et Andrei Markov de poursuivre leur association avec le Canadien, mais ce ne fut pas suffisant, pour l’instant.
Normalement discret sur ses négociations, le directeur général du Tricolore a profité de l’occasion pour imposer de la pression sur les deux Russes qui n’ont pas encore trouvé preneur.
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« J’ai parlé aux deux joueurs et on a fait des propositions qu’ils ont décidé de ne pas prendre pour aller sur le marché des joueurs autonomes. C’est leur droit et je respecte ça. Mais, à la fin de la journée, si je me fie à leurs demandes, c’est impossible de ramener les deux. Je ne peux pas dire comment ça va aller », a déclaré Bergevin.
« On leur a fait de très, très bonnes offres et on pensait qu’on les avait convaincu de rester, mais ils ont décidé de ne pas les accepter », a ajouté Bergevin.
Il faudrait donc que les deux vétérans mettent de l’eau dans leur vin pour s’entendre avec le club montréalais.
« Pour l’instant, on aimerait ravoir nos joueurs autonomes, mais encore là, ce serait impossible selon leurs demandes », a tenu à préciser le dirigeant.
Bergevin a même admis que les premières demandes de l’agent de Radulov étaient totalement irréalistes surtout que les directeurs généraux affichent plus de prudence cette année.
« Si je te dévoilais les premières demandes de son agent en janvier, tu tomberais en bas de ta chaise. Je pense que tranquillement, il a réalisé que ce qu’il voulait avoir n’était pas une réalité. On est mieux placés pour connaître le marché parce qu’on se parle entre directeurs généraux. C’est une chose que j’ai essayé d’expliquer à l’agent, mais dans ce cas-là, il ne voulait pas vraiment m’écouter. Alors aujourd’hui, il est encore joueur autonome », a décrit Bergevin.
La déception pourrait donc être grande si Radulov quittait sous d’autres cieux après une seule année à Montréal. Bergevin y est allé d’une réponse savoureuse sur cette loyauté.
« If you want loyalty, buy a dog (traduction mot à mot : Si tu veux de la loyauté, achète un chien). Ça ne me fâche pas, je respecte le fait qu’il est joueur autonome et qu’il veut tester le marché. C’est comme ça que ça fonctionne, je n’ai pas de rancune envers lui. »
Puisque les offres ont été refusées par Radulov et Markov, elles ne sont plus sur la table. Par contre, Bergevin garde la porte ouverte pour eux.
« Pour l’instant, c’est certain qu’on veut ramener Radulov à Montréal, mais pas à ses termes à lui. C’est aux termes du Canadien de Montréal alors c’est une décision qu’il doit prendre. Veut-il faire partie d’une bonne équipe à Montréal ou veut-il aller ailleurs? On lui a fait une offre qui était très, très alléchante », a noté Bergevin qui sait que la porte finira par se refermer éventuellement.
Markov et Radulov demeurent donc les priorités de Bergevin, mais il pourrait devoir les remplacer et ce scénario ne semble pas facile.
« On les remplacerait par comité. On ne peut pas inventer des joueurs qui ne sont pas sur le marché », a déterminé le grand patron qui a ajouté une précision.
« On dirait qu’on a tendance à oublier qu’on a fait l’acquisition de Jonathan Drouin. Il a un grand potentiel. Si Radulov ne revient pas, j’ai confiance que Drouin prendra le flambeau », a-t-il lancé comme message.
Sans surprise, le cas d’Alex Galchenyuk tracasse aussi quelques partisans, sauf que la situation est moins urgente.
« Encore là, il faut que je sois responsable. On voit qu’il reste autour de 15 millions, mais ce n'est pas vraiment exact parce qu'il y a une partie qui va aller à Alex aussi. Ça peut avancer rapidement, mais ça prend deux parties pour arriver à une entente. Moi, je suis prêt », a commenté Bergevin.
Une meilleure défense, plaide Bergevin
Puisque la perte de Markov est envisageable, la brigade défensive du Canadien soulève des inquiétudes. Bergevin a voulu se montrer se rassurant à ce sujet et il a même poussé la note un peu plus loin.
« On a ajouté Karl Alzner. Pour moi, c’est un joueur dont on sait exactement à quoi s’attendre de lui. C’est un joueur défensif, l’un des meilleurs de la LNH. Donc de ce côté, on s’améliore en partant. On a ajouté de la profondeur avec (David) Schlemko et (Joe) Morrow un jeune que Claude (Julien) a bien connu à Boston. Pour moi, la défense est améliorée », a-t-il jugé.
Est-ce dire que Bergevin voit Alzner comme le partenaire de jeu à Weber ?
« Je ne sais pas s’il cadre bien avec Weber. Je ne crois pas que je dois trouver un joueur pour jouer avec Weber. Je fais confiance à Claude sur ce sujet. Alzner est un défenseur à caractère défensif, il tuera des punitions, mais il n’aura jamais de gros chiffres », a réagi le DG sur cette question.
Bien sûr, ce serait audacieux de miser sur Jakub Jerabek pour camper ce rôle.
« Ce sera intéressant de le voir évoluer avec le Canadien la saison prochaine. Encore là, je l’ai vu à une reprise aux Championnats du monde. Nos dépisteurs l’ont vu plus souvent. Mais tant que tu n’es pas dans la LNH, c’est encore difficile d’évaluer », a dit Bergevin avec prudence.
La priorité aux Québécois existerait toujours
L’actualité était déjà faste à propos du Canadien, mais le collègue Luc Gélinas a eu la bonne idée de relancer Bergevin sur le repêchage. En effet, le directeur général du CH n’avait pas donné son point de vue sur le fait que Montréal n’a pas sélectionné d’espoirs de la LHJMQ pour une deuxième année de suite, une première depuis la fondation du circuit québécois.
« Pour nous, c'est important les petits Québécois. Ça ne changera pas. C'est jusqu'il y a eu neuf Québécois sur 217, moins de 4 pour cent, donc la cuvée n'était pas vraiment là. La première année (en 2013), ils sont tous partis avant nous, les (Anthony) Mantha, les (Frédérik) Gauthier. Cette année, il y en a un qu'on aimait bien (Zachary Lauzon), mais il est sorti deux ou trois rangs (cinq pour être exact) avant nous. On a une liste et on fait le mieux pour l'organisation, mais c'est certain que les Québécois sont toujours une priorité. Mais il y en a de moins en moins », a répondu Bergevin.
D’après lui, la philosophie que le Québécois doit être choisi à talent égal existe encore et n’est pas devenue une légende urbaine.
« Toujours. Ça ne changera pas tant et aussi longtemps qu'on est ici », a-t-il réagi.
En attendant un bassin québécois plus prometteur, le Canadien essaiera sans doute de renflouer son club-école de produits « locaux ». Bien sûr, le moment est idéal avec l’implantation de l’équipe à Laval.
« Je n’enlève rien à St. John’s, c’est un très bel endroit et nos joueurs ont beaucoup apprécié, mais les téléphones ne rentraient pas le 1er juillet pour aller jouer là-bas. On ne se le cachera pas. Pour Laval, c’est différent. On a beaucoup d’appels de joueurs qui sont intéressés à faire partie de l’organisation. Alors, déjà là, on a un petit atout qui va nous aider », a avoué Bergevin.