L’évaluation du caractère sans Carey Price
Canadiens lundi, 30 nov. 2015. 22:35 vendredi, 22 nov. 2024. 22:36Le verdict est tombé telle une tuile sur la tête du Canadien; il devra se passer de son meilleur joueur pour une durée minimale de six semaines. La seule bonne nouvelle de la journée fut d’annoncer que Carey Price n’a pas besoin de subir une intervention chirurgicale.
L’objectif ultime
Le défi sera de taille pour le Tricolore, car la liste des blessures commence à s'allonger. Mais le défi n’est pas insurmontable. Une fiche de ,500 pour les vingt prochains matchs, comme l’analysait mon collègue Pierre Houde, sera suffisante pour permettre à l’équipe de Michel Therrien de viser les mêmes objectifs que ceux atteints la saison dernière. Ce ne serait pas un mince accomplissement. Mais encore plus important, le Canadien pourrait atteindre les séries éliminatoires avec son gardien titulaire dans une meilleure prédisposition que par les années précédentes.
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En 2013, Peter Budaj avait dû terminer la série de premier tour face aux Sénateurs d’Ottawa. En 2014, après une saison chargée lors de laquelle il avait subi une blessure mineure lors des Jeux olympiques de Sotchi et à la suite d'une collision avec Chris Kreider, Price avait cédé sa place à Dustin Tokarski avant que son équipe ne s’incline en finale d’association contre les Rangers. Au deuxième tour de 2015, Price n’était pas à 100 % physiquement pour compléter la confrontation face au Lightning.
Qui plus est, lors des cinq plus récentes saisons complètes, Price a amorcé 70, 65, 38, 59 et 66 rencontres. Soit 80 % de toutes les parties disputées par le Tricolore au cours de cette période en plus de représenter le Canada lors des derniers JO. C’est trop. Je m’explique.
C’est parfait pour une équipe qui veut un développement rapide d’un jeune gardien prometteur. C’est aussi l’idéal pour une équipe qui doit se débattre pour rester en vie ou une autre en quête de stabilité après des années de misère entre les poteaux. Toutefois, pour une équipe menée par un gardien expérimenté qui aspire aux grands honneurs, le chiffre magique est plus près de 55 départs ou environ 70 % des matchs.
Corey Crawford a commencé 57 matchs pour les champions de la Coupe Stanley en 2015 et 28 en 2013 lors de la saison écourtée soit 60 % de tous les matchs des Blackhawks. Quick avait obtenu 49 départs pour les Kings en 2014 avant de soulever le précieux trophée.
Ce que l’histoire récente nous dit...
Pour passer à travers l’épisode de la blessure de Carey Price sans dommages, le Canadien devra emprunter une page du livre des Rangers de la saison dernière. Pas une page du livre des Predators de Nashville d’il y a quelques saisons sans Pekka Rinne.
Mike Condon n’est peut-être pas encore Cam Talbot, mais il a la chance de le devenir. Surtout, les Rangers, sans leur gardien numéro un des dix dernières années pendant une bonne période, ont confirmé leur identité propre. Ils ont démontré qu’il ne s’agissait pas d’une équipe qui dépend d’un seul joueur. Les autres leaders se sont levés, Nash, McDonagh et Girardi en tête.
Lors des dernières saisons, les Kings ont aussi surmonté l’épreuve d’une blessure à Jonathan Quick pour en sortir grandis. Même si Condon devra être constant et que Tokarski devra donner quelques bonnes performances aux bons moments, les joueurs montréalais doivent prendre le taureau par les cornes et surtout, ne pas jeter tout l’odieux de la victoire ou de la défaite sur leur gardien. Bref, ils doivent continuer sur la même lancée que depuis le début du calendrier régulier.
Marc Bergevin a fait allusion au caractère de son équipe lors de son point de presse lundi matin. Il a dit qu’il s’agissait d’une occasion en or d’évaluer ce caractère qu’il croyait présent dans son vestiaire. D’un même souffle, il a avoué que malgré qu’il demeure à l’affût pour améliorer son équipe, il ne cherche pas une solution à court terme pour le moment par le biais d’une transaction. Il a la liberté d’être patient pour le moment et il appartient aux joueurs de lui donner raison.