La belle progression de Victor Mete
Canadiens mercredi, 5 juil. 2017. 08:53 samedi, 23 nov. 2024. 22:15BROSSARD, Qc - À ses deux premières années juniors, Victor Mete a fait partie de formations parmi les plus menaçantes de la Ligue de l’Ontario. Des puissances offensives, des machines à marquer des buts. Des équipes « paquetées », comme on dit.
En 2015-2016, par exemple, les Knights de London ont produit 319 buts. Aucune autre équipe, dans toute l’OHL, n’en a compté plus de 300 cette année-là. Les Colts de Barrie en ont cumulé 295, les Otters d’Erie 269. Avec des surdoués comme Mitch Marner, Matthew Tkachuk et Christian Dvorak, les éventuels champions de la Coupe Memorial étaient dans une classe à part.
À lire également
« On pouvait marquer six à sept buts par match avec ces gars-là », se souvient Mete en exagérant à peine.
La réalité des Knights a changé la saison dernière. La troupe dirigée par Dale Hunter s’est maintenue dans l’élite du circuit junior ontarien, mais avec le départ de ses trois attaquants vedettes pour la Ligue nationale, elle a dû trouver d’autres façons d’arriver à ses fins.
Son attaque, naturellement, a trouvé un certain équilibre. Sans réelle vedette offensive, les Knights ont compté sur 13 marqueurs d’au moins 10 buts et leurs défenseurs ont davantage été mis à contribution. Trois d’entre eux ont connu une saison d’au moins 40 points et le vétéran Mitchell Vande Sompel, après son acquisition des Generals d’Oshawa en janvier, en a récolté 16 en 30 parties.
Du groupe, Mete s’est avéré le quart-arrière avec une production de 44 points en seulement 50 matchs.
« C’est vrai, on ne marquait pas autant, affirmait Mete cette semaine au camp de développement du Canadien. On gagnait plus souvent des matchs 3-2 ou 4-3, donc moi, je me suis plu à me joindre à l’attaque et à tenter de créer ce petit extra qui nous permettrait de compter des buts. Et effectivement, j’ai été capable de produire davantage offensivement cette année. »
Cette tendance n’est pas nouvelle chez Mete. Si le Tricolore l’a repêché avec son choix de quatrième ronde il y a un an, c’est qu’il voyait en lui un défenseur sorti du même moule que Samuel Girard, le meilleur arrière offensif de la LHJMQ depuis deux ans.
Mais au cours de la dernière saison, Mete a élevé son profil à un autre niveau. Sa production offensive a surpassé celle de son coéquipier Olli Juolevi, qui a pourtant été repêché 95 rangs avant lui, 5e au total, par les Canucks de Vancouver en 2016.
Avec le départ récent de Mikhaïl Sergachev, échangé au Lightning de Tampa Bay dans la transaction qui a permis au Canadien de mettre la main sur Jonathan Drouin, le petit Ontarien de 5 pieds 10 pouces et 180 livres doit désormais être considéré comme le meilleur défenseur à vocation offensive dans la mince banque d’espoirs du CH.
« Je ne sais pas, ils ont beaucoup de bons défenseurs qui peuvent faire circuler la rondelle, répond poliment Mete lorsqu’on le place devant ce constat. De toute façon, pour ma part, je dois laisser ces estimations de côté et me concentrer sur ce que j’ai à faire. »
Une deuxième chance avec ÉCJ
Malgré son bon rendement, tout n’a pas été rose pour Mete à sa troisième saison à London. En décembre, il a été retranché du camp de sélection final d’Équipe Canada junior. Même s’il était considéré comme un candidat plutôt improbable au moment de sa convocation, la déception a été vive à l’annonce de son renvoi.
« J’étais d’avis que j’avais connu un très bon camp, c’est pourquoi j’avais été surpris par leur décision de me laisser partir, raconte-t-il. Mais on m’a dit qu’on préférait faire confiance à des gars plus vieux, ce que je peux comprendre. Au moins, j’ai pu leur montrer ce que j’avais à offrir, en espérant que ça me donne une longueur d’avance cette année. »
Puis en janvier, Mete a reçu une rondelle sur une oreille. La blessure, qu’il croyait au départ banale, l’a mis au rancart pour un mois.
« Mon équilibre a été atteint. Je me suis mis à ressentir des nausées et des étourdissements au moindre mouvement et le médecin m’a mis au repos pour deux semaines. J’ai finalement eu besoin d’un peu plus de temps avant d’être capable de revenir au jeu. »
Mete a marqué sur un tir de pénalité à son premier match en février et a terminé la saison avec une séquence de 13 points en 14 matchs. Il a ensuite ajouté sept points en 14 matchs de séries éliminatoires, en profitant au passage pour signer son premier contrat professionnel.
« Après mon retour, j’ai été capable de jouer à la mesure de mon talent », confirme-t-il.
À la fin de l’été, Mete sera l’un des deux représentants du Canadien, avec l’attaquant Will Bitten, au camp préliminaire d’Équipe Canada junior. Peut-être s’agira-t-il du début d’une saison au cours de laquelle éclora la doublure insoupçonnée - et format réduit - de Sergachev.