La mèche courte
Canadiens dimanche, 10 janv. 2016. 00:14 samedi, 23 nov. 2024. 00:38MONTRÉAL – Un cliché à la fois, Max Pacioretty déplorait sobrement la récente contre-performance de son équipe quand une poignée de journalistes ont décidé d’aller rendre visite à P.K. Subban en face du casier voisin.
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Subban venait de marquer son deuxième but de la saison, son premier en 34 matchs. Il aurait probablement eu le cœur à la fête s’il n’avait pas s’agit du seul but des siens dans une défaite fraîchement encaissée face aux Penguins de Pittsburgh.
Toutes les caméras étaient encore pointées vers le capitaine, mais les premières déclarations de Subban, qu’il serait inapproprié de traduire ici, ont vite fait d’attirer l’attention. Les doléances du défenseur étaient si bruyantes qu’après un certain temps, Pacioretty a subitement interrompu une réponse pour tourner la tête en direction de son coéquipier et le fusiller d’un regard impatient.
On avait la mèche courte dans le vestiaire du Canadien samedi soir.
« Je n’ai pas vu les joueurs après le match, mais une chose est certaine, il n’y a personne dans cette équipe qui aime perdre, a répondu l’entraîneur Michel Therrien quand un collègue lui a demandé s’il commençait à sentir une certaine tension au sein de ses troupes. On a donné un effort qui, on pense, aurait pu nous permettre de gagner. »
Therrien était lui-même relativement calme dans les circonstances. En quête d’une deuxième victoire consécutive pour la première fois en près d’un mois et demi, son équipe a connu un début de match sans conviction et a encore une fois été victime de son manque d’opportunisme en attaque.
« On a connu un début difficile, on les regardait jouer, a concédé Therrien. Certains de nos joueurs ont semblé intimidés par la qualité des joueurs des Penguins, mais à partir de la deuxième période, on a été plus compétitif. »
« À certains moments, ils avaient l’air des Harlem Globetrotters, a illustré Subban après avoir retrouvé son calme. Ils faisaient circuler la rondelle, tentaient une attaque, allaient se regrouper et revenaient à l’attaque. Il faut qu’on comprenne qu’il nous faut jouer d’une certaine façon chaque soir pour connaître du succès. On ne le fait pas de façon constante présentement. »
« Ils étaient affamés, plus affamés que nous, a constaté Mark Barberio, qui disputait un sixième match consécutif avec le grand club. Ils gagnaient les batailles et on avait de la difficulté à sortir la rondelle de notre zone de la bonne façon. »
« C’est frustrant de perdre ce match, a finalement conclu Pacioretty. Il faut marquer plus d’un but pour gagner un match. »
Des fleurs pour Condon
Pacioretty regrettait par-dessus tout d’avoir gâché une sortie de qualité du gardien Mike Condon, qui méritait effectivement un meilleur sort. En quête d’une victoire dans un quatrième départ de suite, le cerbère du Canadien s’est dressé devant les gros canons des Penguins. Evgeni Malkin, David Perron et Sidney Crosby ont tous goûté à sa médecine à un moment ou l’autre de la rencontre.
« Il a été sensationnel, mais il faut être meilleur devant lui, a critiqué Pacioretty. Il leur a fermé la porte et a effectué plusieurs gros arrêts, dont celui avec la mitaine contre Crosby. C’est ce qui rend notre performance encore plus frustrante. »
« On a eu beaucoup de bonnes chances en troisième, mais Marc-André Fleury a connu tout un match. On dirait que plusieurs gardiens gardent leurs meilleures performances pour nous dernièrement... », a commenté Condon, qui affiche un taux d’efficacité de ,941 à ses quatre dernières sorties.
« Les statistiques personnelles n’ont aucune importance présentement. Ce qui compte, ce sont les victoires et les défaites. Le reste ne veut rien dire si on ne gagne pas », a toutefois mis au clair celui qui s’est vu décerner la deuxième étoile du match.
Condon a dit ne pas avoir été intimidé par les gros noms alignés par l’adversaire.
« En début de saison, je l’aurais peut-être été un peu, mais l’aspect nouveauté s’est érodé maintenant. Le top-6 de chaque équipe est composé de joueurs qui font partie de l’élite mondiale, alors j’en vois de toutes les couleurs à chaque match. »