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RÉSULTATS

Laine blessé! Xhekaj chassé! Attaque à relancer 

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MONTRÉAL – Le Canadien avait déjà sa part d'ennuis sur le plan offensif: manque normal de cohésion après un long été de congé, attaque à cinq plus passive que massive – zéro en 20 supériorités numériques, dont 15 fois blanchie alors que la première unité était sur la patinoire – depuis le début des matchs préparatoires.

Voilà qu'il vient de perdre Patrik Laine pour une période indéterminée.

Les images de la torsion de son genou gauche après une collision avec la jambe du Québécois Cédric Paré donnent la nausée. Elles imagent facilement la douleur vive avec laquelle Laine devait composer.

Les réactions des joueurs du Tricolore après le retour pénible de Laine vers le vestiaire démontraient aussi à quel point cette blessure et l'absence prolongée qu'elle pourrait entraîner, faisait plus mal à l'équipe qu'à celui qui venait d'être blessé. 

Il faut dire que l'arrivée de Laine à Montréal – en retour du défenseur Jordan Harris qui a pris la direction de Columbus – devait servir de tremplin pour lui permettre de retrouver sa place parmi l'élite des francs-tireurs dans la LNH et du coup relancer l'attaque du Canadien qui avait grand besoin d'être relancée.

Mais voilà! Le tremplin s'est brisé dès la 142e seconde du match. Un match au cours duquel le Canadien – et le Rocket avec qui il était sur le point de se retrouver – a aussi perdu David Reinbacher

Et comme si ça n'allait pas déjà assez mal, un match que le Canadien a finalement perdu 2-1.

Arber Xhekaj a été le premier à réagir. Dès le retour de Paré sur la patinoire – le fait que les arbitres n'aient pas puni le Québécois qui aurait mérité une pénalité sur le jeu il me semble bien n'a rien fait pour atténuer le désir de vengeance dans le camp du Tricolore – le gros défenseur s'est rué sur lui.

« Il a fait sa job », a convenu Cédric Paré après le match.

« Je m'attendais à des réactions des joueurs du Canadien, mais Xhekaj, je ne l'ai jamais vu venir. Il m'a pris par surprise, mais c'est correct: je devais faire face à la musique », a ajouté Paré qui a essuyé un barrage de coups assénés par le shérif, les a encaissés sans problème avant de poursuivre le match comme si rien ne s'était passé.

Xhekaj, lui, s'est retrouvé au vestiaire après que les arbitres lui eurent décerné un grand chelem de pénalités : une pénalité mineure pour avoir été l'instigateur du combat, une pénalité majeure et deux pénalités d'inconduite de 10 minutes — l'homme fort du CH a frappé son adversaire sans retirer ses gants — qui ont entraîné son expulsion de la rencontre.

Bonne ou mauvaise décision?

Est-ce que Xhekaj a bien fait de s'en prendre ainsi à Paré même si son geste a laissé son équipe avec quatre arrières seulement, David Reinbacher s'étant été blessé au genou gauche avant de quitter le match dès la 13e seconde de jeu après une vilaine chute qui a suivi une mise en échec légale assénée par Marshall Rifai

Même si son geste a offert une attaque massive de sept minutes au cours de laquelle les Leafs ont marqué le premier de leurs deux buts?

Même si sa réaction est loin d'avoir ralenti Paré et ses coéquipiers qui ont battu le Canadien malgré le fait qu'ils étaient pour la plupart des joueurs de la Ligue américaine et non de la LNH?

L'ovation réservée à Xhekaj au Centre Bell et l'appui presque unanime des partisans sur les médias sociaux laissent croire que oui.

Bon! Il est clair que le Canadien devait trouver une manière de répondre au geste de Paré. Des coéquipiers ne peuvent encaisser une telle perte sans réagir. Surtout après un coup au genou demeuré impuni par les arbitres alors qu'il méritait certainement une pénalité mineure, peut-être même une pénalité majeure.

Mais peut-être que Xhekaj aurait eu un impact plus grand en marquant étroitement Paré à chacune de ses présences, en le frappant solidement avec ses épaules chaque fois qu'il s'invitait en zone du Canadien histoire de le ralentir et de le fatiguer plutôt que de lui donner des taloches qui n'ont pas eu grand effet.

Mais bon!

L'entraîneur-chef Martin St-Louis est demeuré vague dans son analyse de la réaction de Xhekaj et de son équipe. « C'était très émotif sur le banc. On a eu des discussions entre la deuxième et la troisième période pour calmer le groupe », a admis le coach qui se devait de rediriger ses joueurs vers le match qui était en train de leur glisser entre les patins.

Et Xhekaj spécifiquement?

« C'est congé demain (dimanche). Je vais réfléchir à tout ça et je parlerai ensuite à Arber. Mais je ne te dirai pas ce que je vais lui dire », a conclu Martin St-Louis pour clore le dossier.

Ennemi public numéro 1

On peut saluer la réaction de Xhekaj. Louanger sa décision de défendre un coéquipier. Mais on se doit tout de même de reconnaître que cette décision a eu plus d'impacts négatifs sur le Canadien que sur Cédric Paré et les Leafs.

« Ça n'a pas eu l'air de le déranger trop trop. Il est resté concentré. Je suis très satisfait du match qu'il a disputé », a d'ailleurs indiqué l'entraîneur-chef Craig Berube en parlant de Cédric Paré qui est devenu l'ennemi public numéro un au Centre Bell.

« Ce n'est pas de cette façon que j'anticipais mon premier match ici. J'étais tellement content d'enfin jouer au Centre Bell devant une grosse foule. Mais ça demeure une très belle expérience malgré tout », a affirmé Paré qui a été copieusement à chacune des 18 présences effectuées après avoir blessé Patrik Laine.

« J'étais conscient des huées. Mais elles ne m'ont pas vraiment dérangé, car j'étais concentré sur ce que j'avais à accomplir lors de mes présences. Je crois que cela a été plus difficile pour les membres de ma famille – 11 parents et amis – qui étaient venus de Lévis pour assister à mon premier match », a continué Paré qui plaidait non coupable aux accusations portées par les partisans du Canadien, accusations d'avoir volontairement voulu blesser Laine.

« Tout s'est passé très vite. Quand tu regardes les reprises, tu vois qu'il fait un mouvement pour me contourner. J'ai un travail à faire. Je dois tenter de l'empêcher de me contourner et c'est pour cette raison que je me suis tassé moi aussi. Mais je n'avais pas la moindre intention de le blesser. J'espère d'ailleurs qu'il ne l'est pas sérieusement. Mais je suis au camp des Leafs. Je tente de me tailler une place dans la Ligue nationale. Si je l'avais laissé passer, c'est mon équipe qui m'en aurait voulu », a plaidé le Québécois qui aura 26 ans en janvier prochain et que les Leafs ont embauché à titre de joueur autonome après sa saison avec le club-école de l'Avalanche du Colorado.

St-Louis passe à l'attaque

Lorsqu'il retrouvera ses joueurs lundi matin, Martin St-Louis aura un peu plus d'une semaine et encore – ou seulement c'est selon – deux matchs pour préparer son équipe à bien entreprendre sa saison. Une saison que le Canadien lancera le 9 octobre contre les « vrais » Leafs et non les Marlies qui étaient de passage à Montréal samedi et les Bruins que le Tricolore croisera dès le lendemain à Boston.

Rien que ça!

Sans surprise aucune, c'est sur l'attaque et les améliorations qui doivent être apportées que Martin St-Louis insistera dans le dernier droit du camp.

L'attaque, comme dans attaque à cinq, bien sûr, mais comme dans attaque tout court. Une attaque qui voit bien des poussées avorter avant de se traduire par de bonnes occasions de marquer en raison d'exécution un brin ou deux bâclée.

Avec Laine sur la touche, qui héritera de son poste au sein du trio piloté par Kirby Dach et complété par Alex Newhook?

Joshua Roy? Josh Anderson? Joel Armia?

Est-ce que St-Louis démembrera le premier trio pour regrouper Kirby Dach et Juraj Slafkovsky qui semblaient partis pour la gloire l'automne dernier avant que la saison du jeune centre soit compromise en raison d'une grave blessure au genou subie lors du deuxième match?

On verra.

Mais ce qui sautait aux yeux encore samedi, c'est qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Et que l'absence de Laine compliquera ce travail qui s'annonçait déjà pas mal ardu.

Bon dimanche de Coupe des Présidents. En espérant que nos Canadiens et leurs coéquipiers de l'Équipe internationale pourraient orchestrer une remontée historique. Ce sera difficile. Mais comme ils l'ont fait vendredi on peut se permettre d'y croire un brin.