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RÉSULTATS

Cinq observations : Laine se moque de Sabres à la dérive

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MONTRÉAL – Le Canadien a défait les Sabres de Buffalo par la marque de 6-1 mardi soir au Centre Bell. Voici nos observations.

L'effet Pegula

C'était la grosse histoire avec la présence des Sabres en ville. La veille du match, le propriétaire de l'équipe Terry Pegula avait fait le voyage à Montréal pour parler à ses salariés dans le blanc des yeux. Après dix défaites en ligne, le proprio avait jugé qu'une intervention était justifiée.  

Si la qualité de la réponse qu'il a reçue est proportionnelle au respect que ses joueurs lui vouent, on conseille à M. Pegula de suivre le conseil de Marc Bergevin et d'aller s'acheter un chien. On ne veut rien enlever aux joueurs du Canadien, qui ont le mérite d'avoir compris qu'ils avaient devant eux des adversaires fragiles et d'avoir exploité cette vulnérabilité sans pitié. Mais Dieu que le début de match des Sabres a été atroce!

Après 19 secondes, c'était 1-0. Dans les minutes suivantes, le CH a frappé deux fois le poteau. À la première pause publicitaire, le site Natural Stat Trick donnait 19 tentatives de tirs au Canadien contre une seule pour Buffalo, qui n'a enregistré son premier tir cadré qu'à la 11e minute. Le Canadien avait doublé son avance à ce point, gracieuseté d'un but en avantage numérique de Patrik Laine.

Ça nous amène à notre deuxième point.

Patrik automatique

Vous en avez peut-être entendu parler : ce Laine a un tir décent et semble avoir le don d'en faire bon usage en avantage numérique. Les Sabres n'avaient pas l'air au courant. Là, ils le sont.

On dit qu'ils n'avaient pas l'air au courant parce que Laine en a marqué trois sur le jeu de puissance mardi et bien qu'on comprenne que par définition, les Sabres avaient un joueur de moins à chaque fois pour se défendre, on serait à l'aise d'avancer qu'ils ont été un peu « lousses » dans leur couverture du grand 92.

Sur son premier, Laine, posté comme à l'habitude au point de mises en jeu du côté gauche, avait littéralement la moitié de la zone offensive à lui seul. Son couvreur le plus proche, le défenseur Connor Clifton, avait les deux pieds dans l'autre gros rond quand Nick Suzuki a envoyé une passe à travers l'enclave à son prolifique coéquipier.

Sur le deuxième, inscrit à 5-contre-3, difficile de blâmer Mattias Samuelsson, qui s'est commis vers Suzuki dans le haut de l'enclave avant que celui-ci ne pivote pour servir une passe à l'aveuglette à Laine. Est-ce qu'Owen Power aurait pu offrir un meilleur effort pour tenter de bloquer la bombe du Finlandais? Facile à dire de notre position, mais la réponse est quand même oui.

Clifton, le pauvre, n'a pas été beaucoup plus convaincant quand Laine, encore à 5-contre-3, a complété son tour du chapeau. On se répète, mais personne ne s'est tué à la tâche chez les Sabres.  

Rendons quand même à Laine ce qui lui revient. Il a maintenant six buts en sept matchs. C'est plus que Juraj Slafkovský et Kirby Dach réunis.

Le Finlandais est le premier joueur de l'histoire du Canadien à marquer ses six premiers buts avec le club en avantage numérique.

Les extincteurs font le travail

Le Canadien a profité de ce petit mardi tranquille pour effacer une tache à son dossier. Sa séquence de matchs avec au moins un but accordé en désavantage numérique s'est arrêtée à quatre.

Les unités spéciales montréalaises avaient donné deux buts aux Penguins de Pittsburgh et deux autres aux Jets de Winnipeg la semaine dernière. En tout, elles avaient encaissé six fois en 15 occasions pendant leur série noire.

Les Sabres étaient le remède parfait pour cette mauvaise passe. Les extincteurs bleu-blanc-rouge ont éteint cinq feux, dont deux simultanément en début de troisième période. Le match était déjà plié à ce moment, mais pour l'honneur, les garçons ont fait du bon boulot. Kaiden Guhle, avec sept tirs bloqués, et Christian Dvorak, ont particulièrement attiré notre attention dans ces circonstances.

Les habitudes contagieuses

Le Canadien et les Sabres ne sont peut-être séparés que par un point au classement, mais l'écart qui existe réellement entre les deux équipes peut probablement être résumée par le sacrifice fait par Suzuki en début de troisième. Le capitaine s'est placé devant un tir de Bowen Byram en désavantage numérique alors que son équipe avait une avance de cinq buts.

« Pour gagner, il y a un prix à payer », a d'abord commenté Martin St-Louis lorsque Eric Engels de Sportsnet lui a parlé de cette séquence.

« Même à 6-1? », lui a demandé le collègue.

« Ce n'est pas le genre de décision qui se prend sur commande, juste quand ça nous tente, a répondu St-Louis. C'est comme le fait de ne pas donner de but en désavantage numérique dans un match de 6-1. Ça aide la confiance. Je crois que ça démontre le niveau d'engagement de nos gars, ça montre qu'ils pensent au-delà de leurs propres intérêts. Suzuki n'avait rien à gagner en bloquant ce tir. Ça fait mal. Mais l'effet qu'une telle décision peut avoir sur un groupe... c'est contagieux. »

Cozens : acheter à rabais?

Il connaît une saison difficile et contre le Canadien, il a eu l'air aussi désintéressé que le reste de son équipe. Dylan Cozens sera peut-être l'un des premiers joueurs à partir si l'état-major des Sabres décide de changer la dynamique du vestiaire. Mais s'il devait quitter, on parierait qu'il s'émancipera comme l'ont fait avant lui les Jack Eichel, Sam Reinhart et Ryan O'Reilly en laissant Buffalo derrière.

Cozens, auteur de son septième but de la saison dans la défaite, a été le septième choix du repêchage de 2019, une cuvée dans laquelle le Canadien a déjà pigé trois fois (Dach, Caufield, Newhook). Deux ans après sa saison de 31 buts, la valeur du joueur de centre de 23 ans n'a probablement jamais été aussi basse.

Le voyez-vous comme une cible attrayante pour le Canadien? Si oui, qu'en coûterait-il pour faire son acquisition selon vous?