MONTRÉAL – Haché finement par les Sharks dès les premiers instants de la rencontre disputée le 2 mars dernier à San Jose, le Canadien devait se reprendre.

Il s’est repris. Il s’est même bien repris.

Contre des Sharks plus gros et quand même très rapides, le Canadien ne s’est pas laissé sortir du match. Au contraire. Il s’est dressé. Il s’est tenu debout et il a gagné.

Bon! Carey Price a joué un grand rôle dans cette victoire. Pas vraiment en première période alors que le Canadien a su imposer son rythme et surtout enfiler un but contre San Jose. Un rare but. Un premier après trois jeux blancs consécutifs. Un premier en 215 longues minutes de jeu : ce qui veut dire trois matchs complets, plus une période complète et les trois quarts d’une autre. C’est long en simonac une disette de 215 minutes au hockey.

Après ses huit arrêts du premier tiers, Price en a ajouté dix en période médiane. En troisième, il a été fidèle à lui-même en ajoutant 11 autres arrêts, dont plusieurs pas commodes et un en particulier avec le bout du manche de son bâton aux dépens de Logan Couture. Ses poteaux lui sont venus en aide deux fois en fin de rencontre alors que les Sharks ont tout fait sauf niveler les chances pour finalement se retrouver tellement loin du huitième rang qu’on peut presque les considérer exclus des séries

Et c’est sous une déferlante de « Carey! Carey! Carey! » que le meilleur joueur du Canadien, le meilleur gardien de la LNH, a signé son 9e jeu blanc de la saison, son 34e en carrière et surtout sa 40e victoire de l’année.

Meneur ou comeneur dans toutes les statistiques d’importances chez les gardiens de la LNH, Price ne mérite pas seulement le trophée Hart remis au joueur le plus utilise à son équipe dans la LNH. Il mérite aussi le trophée Vézina remis au gardien de l’année par les directeurs généraux. Et au passage, il prend les moyens de s’assurer le trophée Jennings remis au gardien – Dustin Tokarski ne pourra ajouter son nom, car il n’aura pas disputé les 25 matchs nécessaires pour le faire – de l’équipe ayant maintenu la meilleure moyenne défensive de la Ligue.

« Carey a été... Carey! », a résumé Michel Therrien lorsqu’on lui a demandé de qualifier une autre performance sensationnelle de son gardien.

Les échos de vestiaire

« Il est simplement le meilleur », a résumé avec autant d’éloquence Tomas Plekanec lorsqu’on lui a posé la même question après la victoire qui place le Canadien à un point d’une récolte de 100 pour une deuxième saison de suite.

Ce n’est pas rien.

Contre une très bonne équipe, une équipe qui devrait être en séries et qui le serait peut-être si ce n’était du fait qu’elle forme une famille dysfonctionnelle – les conflits opposant les joueurs vedettes à leur coach Todd McLellan, les joueurs vedettes et leur directeur général Doug Wilson, sans oublier les duels opposant le coach et son patron minent cette équipe jusqu’à la moelle – le Canadien a disputé un fort match samedi.

Fort sur le plan de l’implication physique. Fort sur l’exécution, le niveau de compétition.

Parce que tout n’est pas rose même chez les meilleures formations du circuit, je n’ai pas aimé le fait que le Canadien soit un brin ou deux déclassé en troisième période comme le confirment les 11 tirs cadrés des Sharks en opposition aux trois seulement du Tricolore.

La domination des Sharks a toutefois été bien plus importante que le laissent croire les tirs cadrés. Car c’est un total de 27 tirs que les Sharks ont tentés au dernier tiers.

Pour tenter 27 tirs en 20 minutes de jeu, ça prend la rondelle. Et la rondelle, les Sharks l’ont eue pas mal plus souvent que le Tricolore au cours de ce troisième tiers. Car en plus de leurs quatre tirs cadrés, les joueurs du Canadien ont vu six rondelles bloquées en défensive et deux autres rater la cible.

Ça veut dire quoi? Ça veut dire que la domination des Sharks a été de 27 contre 12 en troisième période en ce qui a trait aux tirs tentés.

C’est bien évident que lorsque tu comptes sur Carey Price derrière toi, tu peux décider de prendre les choses un brin plus aisées quand tu as l’avance.

Mais quand même. Je suis convaincu qu’au-delà sa satisfaction toute normale découlant de cette 46e victoire de son équipe cette saison, Michel Therrien doit aussi être un peu préoccupé par la fin de match de samedi.

Et par les autres qui l’ont précédée jeudi face à la Caroline et mardi dernier en Floride.

Car lors de ces trois derniers matchs, trois parties que le Canadien a malgré tout gagnées, le Tricolore a été dominé 48-13 par les Panthers, les Hurricanes et les Sharks en troisièmes périodes.

C’est beaucoup. C’est trop!

Et c’est pour cette raison qu’on a dit: merci Carey – et merci Tokarski – au lendemain des victoires contre la Floride et la Caroline et qu’on doive le répéter une fois encore dimanche matin au lendemain d’un rare gain aux dépens des Sharks.

ContentId(3.1120424):P-A Parenteau dans l'Antichambre
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Price joueur par excellence, Pacioretty capitaine

Invité dans l’Antichambre après la rencontre, Pierre-Alexandre Parenteau était bien sûr satisfait de la victoire et du point récolté sur le but de Tomas Plekanec marqué en fin de première période.

De retour dans les bonnes grâces de Michel Therrien après un séjour sur la galerie de presse, Parenteau a convenu que Carey Price était dans une classe à part.

« J’ai vu ce qu’un excellent gardien peut faire pour une équipe l’an dernier au Colorado. Varlamov (Semyon) nous a transportés toute l’année. Je dirais qu’il a volé 20 matchs pour l’Avalanche qui n’avait pas une aussi bonne équipe en défense que celle du Canadien cette année. Mais je te dirais que Carey est bien meilleur encore que ne l’était Varlamov à Denver l’an dernier. Ça te donne une idée », a répondu Parenteau à une question posée par Jacques Demers.

Parenteau a aussi rendu un hommage pas banal à Max Pacioretty en répondant un « oui! » aussi franc que sec à la question de Gaston Therrien à savoir si Max Pacioretty était devenu au fil de la saison le leader du Tricolore dans le vestiaire comme sur la glace.

« Dans ma tête, il n’y aucun doute que Max est le prochain capitaine du Canadien. Ce n’est pas moi qui décide, mais quand tu vois ce qu’il fait sur et à l’extérieur de la patinoire, il démontre vraiment les qualités requises pour assumer ce titre. »

Parenteau a retrouvé le sourire. Il admet vouloir regarder devant après la longue absence attribuable à sa commotion et aussi le fait qu’il ait subi les foudres de Michel Therrien.

« Ce n’est pas facile de revenir au jeu après une longue absence. Surtout en raison d’une commotion qui te garde loin du gymnase et qui t’empêche donc d’au moins maintenir ton cardio. Je n’ai pas aimé être gardé à l’écart, mais j’ai pris ça le plus positivement possible. Surtout que je dois admettre que je n’avais pas toujours disputé du gros hockey avant ma blessure. Je veux contribuer aux succès de l’équipe. Je veux jouer. Et bien que je veuille évoluer au sein des deux premiers trios, quand me je retrouve sur un autre trio je tente d’aider du mieux que je le peux. Les choses se placent. J’aime jouer avec David (Desharnais) et Pleki (Tomas Plekanec) qui sont tous les deux d’excellents joueurs de centre, d’excellents passeurs. C’est à moi de trouver la façon d’obtenir des résultats », a conclu Parenteau.

Weise déloge DSP

Si le repli exagéré du Canadien en troisième période porte un peu ombrage à la victoire du Canadien – un ombrage que Carey Price a balayé avec quelques arrêts – il faut noter la sortie encore une fois bien ordinaire de Devante Smith-Pelly. Patient, pour ne pas dire très patient avec son nouvel ailier droit qu’il a défendu à plusieurs reprises et qu’il a surtout maintenu au sein du troisième trio depuis son acquisition, Michel Therrien a perdu patience samedi soir.

Il a décidé, avec raison, de destituer DSP au profit de Dale Weise qui mérite pleinement un rôle accru au sein de la formation.

Brandon Prust, qui lui aussi joue du très bon hockey, a également obtenu des présences avec Lars Eller et Dale Weise au sein du trio qui pourrait très bien être le troisième du Canadien une fois en séries si DSP ne perd pas les quelques 15 livres qu’il a en trop et qui le ralentissent au point qu’il ne peut suivre ses coéquipiers et Jacob De La Rose, si jamais le Canadien considère qu’au-delà du très beau talent qu’il affiche, son manque d’expérience pourrait nuire à l’équipe une fois dans la vraie saison.

On verra.

Mais ce qui est clair, c’est que pour l’instant DSP ne répond pas aux attentes et qu’il mérite d’être confiné au quatrième pour plus que quelques présences.

L’ennui, c’est qu’il n’est pas évident que Brian Flynn ou Torrey Mitchell peuvent le déloger de la formation.

En congé dimanche, le Canadien refait ses forces avant de croiser les Predators et les Jets mardi et jeudi à Nashville et Winnipeg avant de recevoir les Panthers samedi prochain au Centre Bell.

D’ici là, le Canadien aura sans doute officialisé sa place en séries. Remarquez que je ne crois pas qu’il subsiste encore bien des doutes...