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Le parfait compromis pour Alex Burrows

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BROSSARD – Entre le désir de consacrer plus de temps à sa famille et celui de ne pas se couper trop brusquement du milieu dans lequel il s'épanouissait professionnellement, Alex Burrows croit avoir trouvé le parfait compromis.

Le Canadien a annoncé mardi que Burrows occupera désormais un poste de consultant au développement des joueurs. La veille, on apprenait qu'il avait choisi de délaisser son rôle d'adjoint aux côtés de Martin St-Louis derrière le banc de l'équipe.

Le club a aussi qu'il avait embauché Lauri Korpikoski comme entraîneur du développement des joueurs en Europe.

Burrows s'attend à porter plusieurs chapeaux, mais ses nouvelles fonctions la mèneront principalement à encadrer la croissance des espoirs qui évolueront avec le Rocket de Laval et à lubrifier les liens entre le club-école et l'équipe première.

« On n'a pas encore nommé d'entraîneur-chef à Laval, mais on aimerait être capable de l'encadrer, de l'entourer, de l'aider avec les idées de [St-Louis]. En étant avec Marty depuis deux ans et demi, je sais ce qu'il pense, je sais comment il voit la game, je sais ce qu'il aime des joueurs quand ils montent avec le Canadien. Ça va créer un peu plus de fluidité à travers l'organisation. »

Burrows a précisé que ses tâches l'amèneraient à épauler le travail du successeur de Jean-François Houle, mais sans s'ingérer dans son quotidien.

« L'entraîneur à Laval va avoir ses décisions à prendre et il n'aura pas juste moi à écouter. Mais on travaille en équipe, on ne travaillera pas en silos », a-t-il nuancé.  

Burrows s'était joint à l'organisation du Canadien immédiatement après la conclusion de sa carrière de joueur en 2018. Il a commencé trois saisons comme entraîneur-adjoint à Laval avant d'obtenir une promotion dans la Ligue nationale lors du départ de Claude Julien.

Les rigueurs du métier combinées, a-t-il ajouté à la blague, aux déplacements qui s'étiraient en raison des travaux de construction sur sa route, ont fini par engendrer un coût sur sa vie personnelle qu'il n'était plus prêt à payer. Le père de trois enfants a amorcé sa réflexion au cours de la dernière saison. Il est arrivé à la conclusion qu'il devait rétablir un meilleur équilibre entre le bureau et ses trois petits Burrows.

S'il se dit « confortable » avec sa décision, on le sent aussi reconnaissant d'avoir pu être réaffecté à de nouvelles tâches au sein de l'organisation. Il se serait mal vu couper complètement les ponts au moment où l'équipe est sur le point de sortir d'un long tunnel.

« J'aurais juste pu quitter, mais c'était important pour moi de rester dans l'entourage parce que je crois vraiment au projet de Jeff [Gorton] et Kent [Hughes]. Quand ils sont arrivés, j'étais déjà là, j'avais participé à la finale de la Coupe. Mais je crois en leur projet et je trouve que c'est vraiment réfléchi, c'est un beau plan. Ils ne sont pas brusqués par la pression médiatique, ils ne sont pas prêts à sauter des étapes. »

Des fleurs pour St-Louis

Burrows se compte chanceux d'avoir trouvé chez ses collègues des oreilles attentives et empathiques. Hughes et Gorton, qui ont des enfants dans la jeune vingtaine, ont vécu les mêmes dilemmes qui l'ont déchiré au cours des derniers mois. St-Louis a quant à lui retardé son après-carrière, après sa retraite de joueur, afin d'être plus présent pour ses garçons.

« Il était l'un des gars avec qui j'étais le plus à l'aise de parler de ma situation », a dit Burrows, qui a généreusement lancé des fleurs à celui qu'il a épaulé pendant plus de deux saisons derrière le banc.

« Martin est incroyable pour vrai, il est super bon. Même à ses débuts, sa première qualité c'était qu'il est inspirant. Quand il entre dans une pièce et qu'il commence à parler, il est inspirant, il est convaincant. Il voit la vie le verre à moitié plein. Il est incroyable pour communiquer avec les joueurs, il ne laisse jamais rien en suspens. Les gars savent à quoi s'attendre. Il demande beaucoup de travail, il demande de l'enthousiasme, mais c'est le fun de travailler avec lui. »

Burrows affirme que St-Louis lui a été d'une aide précieuse dans son rôle d'adjoint, notamment dans ses tâches qui consistaient à développer et superviser l'avantage numérique. On pourrait croire qu'il se sent aujourd'hui plus léger sans la pression qui vient avec une telle mission, mais il assure qu'il vivait bien avec cet aspect du métier.

« Ça allait bien pour vrai. En même temps, je comprenais qu'il y a un processus à suivre pour qu'un avantage numérique ait du succès. Ça prend du temps, ça prend des répétitions, ça prend de l'expérience. Regarde à travers la Ligue, les meilleurs avantages numériques, ce sont des équipes où les gars ont joué ensemble longtemps. Je gardais un esprit d'ensemble assez ouvert par rapport à ça, je ne me mettais pas plus de pression. Je faisais mon travail du mieux possible et je m'entendais super bien avec les gars. Malgré les hauts et les bas, je sais qu'on a fait des bonnes choses et qu'ils sont dans une meilleure place aujourd'hui que quand ils sont arrivés dans la Ligue nationale. »

Il suivra maintenant leur développement d'une loge plutôt que du banc et il est en paix avec ça.