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RÉSULTATS

Le pire est-il passé chez le Canadien?

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BROSSARD – Avec la fameuse phrase de « vouloir être dans le mix » et son pénible début de saison, le Canadien s'est attiré son lot de critiques. Le directeur général Kent Hughes souhaite que le pire soit passé, mais il demeure prudent.

« Je l'espère, a-t-il répondu au vénérable confrère Marc de Foy. On connaît une très forte séquence présentement, mais je ne pense pas qu'on va continuer de gagner huit matchs sur dix pour le reste du calendrier. On sait qu'il y aura des hauts et des bas, mais on est sur le bon chemin avec les joueurs actuels et ceux qui s'en viennent. »

« On ne veut pas être trop confiants. On a vu les Sabres s'approcher des séries et reculer ensuite. Tout comme les Wings qui remontent présentement. On veut apprendre des autres et prendre les bonnes décisions », a poursuivi Hughes qui a pu aborder, mercredi, ce bilan de mi-saison, avec un moral positif.

De sa chaise dans les hauteurs des amphithéâtres, Hughes a été un témoin privilégié des déboires de son équipe dans le premier droit de la saison.

« Ça ne surprendra personne, on n'était pas contents et on ne jouait pas à la hauteur de notre talent à l'image de plusieurs joueurs. Tout le monde l'a vu, la confiance de l'équipe a été affectée. On entamait des matchs sur une bonne note, mais on était tellement fragiles que ça devenait des revers de 7-2 ou 8-2 », a ciblé Hughes alors que son équipe présente un dossier de 19-18-3 après 40 matchs. 

Par la suite, le DG s'est empressé de souligner les bons coups.

« Je dois donner crédit aux joueurs et aux entraîneurs. Dans un marché comme Montréal où tout le monde en parle, ça peut devenir plus difficile de retrouver la concentration. Mais il y a eu des ajustements de l'entraîneur et plusieurs joueurs ont remonté leur niveau de jeu », a noté Hughes.

La remontée contre les Golden Knights de Vegas lui a fourni une confirmation que son équipe avait retrouvé son aplomb. Une force de caractère qui s'est manifestée également contre l'Avalanche et les Canucks.

Comme dirigeant, il importe de retenir des leçons du rendement déficient autant individuel que collectif. À ce sujet, Hughes a été transparent.

« C'était la première fois pour nous, les opérations hockey et les entraîneurs, qu'on vivait autant de négatif autour de l'équipe et on devait gérer le tout. Il faudrait être fou pour penser que ça n'arriverait pas à un moment donné », a confié Hughes au Complexe sportif CN.

Parmi les leçons encore plus concrètes, il y a le fameux équilibre à trouver entre l'émergence de la jeunesse et l'apport de l'expérience. L'exemple le plus révélateur demeure l'ajout très bénéfique d'Alexandre Carrier à la brigade défensive. Hughes et Jeff Gorton, le vice-président exécutif opérations hockey, y sont très attentifs.

« On n'anticipe pas d'avoir une formation inondée de jeunes. Si on fait ça, on pourrait traverser un moment régression naturelle. D'un autre côté, on doit garder de la flexibilité pour des jeunes comme Lane Hutson qui arrivent et jouent des comme des vétérans sans fondre sous les réflecteurs », a exposé Hughes.

Cet aspect soulève inévitablement les dossiers des joueurs écoulant la dernière année de leur contrat et qui pourraient être échangés d'ici la date limite des transactions. On parle ici d'atouts comme David Savard, Joel Armia, Jake Evans et Christian Dvorak.

À ce moment, Hughes a ajouté « je ne pense pas qu'on va dévier du plan de construire une équipe capable d'aspirer au championnat pendant plusieurs années ».

« Il reste 22 matchs avant la date limite des transactions et on a encore beaucoup à apprendre. Oui, on joue beaucoup mieux, mais on a une fiche d'un match au-dessus de ,500. On ne veut pas fêter, on n'a rien accompli encore. On va voir vers quoi on se dirige », a-t-il soupesé.

Au moins, le Canadien lutte, avec plusieurs clubs, pour accéder aux séries. Quand Hughes et l'état-major ont parlé « du mix », ils avaient ceci en tête.

« On voulait être dans le mix pour que l'équipe expérimente des choses. On veut que ce groupe apprenne à gagner quand ça compte, surtout pour l'expérience. Le Lightning a vécu des déceptions avant d'enchaîner les coupes », a rappelé Hughes.

 

St-Louis a trouvé un meilleur langage défensif et la culture se bâtit

 

Même un nouvel arrivant au Québec qui ne connaît rien au hockey était en mesure de constater que le Canadien éprouvait des ennuis dans son territoire en début de saison. Le système défensif a été décortiqué sous tous ses angles dans les médias.

 

En tant que DG, ce n'était pas le rôle de Hughes de descendre dans le vestiaire pour imposer des correctifs. Mais il a apprécié le revirement de situation qu'il attribue à la résilience de St-Louis.

 

« Parfois, on dit des choses qui sont perçues différemment selon la personne. Je pense que Martin a trouvé un langage pour que les joueurs apprennent mieux ce qu'ils voulaient d'eux. On voit un changement de ce côté et on veut continuer à améliorer notre jeu défensif », a révélé Hughes tout en reconnaissant le grand impact de la venue de Carrier.

 

Parlant de St-Louis, Hughes trouve que son évolution correspond à ce qu'il avait identifié au moment de l'embaucher. Même s'il détient encore peu d'expérience, il a surmonté les derniers défis et il s'attend à le voir continuer sa progression.

 

D'après le directeur général, la réussite actuelle ne repose pas uniquement sur les correctifs défensifs et le retour de la confiance au sein du groupe.

 

« Il y a une certaine culture qui est en train de s'établir dans le vestiaire. J'ai vu cela dans d'autres organisations et ça se transmet. Surtout au hockey, je crois vraiment que tu dois être capable d'intégrer tes objectifs individuels à ceux du groupe pour être en mesure de gagner », a constaté Hughes.