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RÉSULTATS

Le rêve d'enfance de Pascal Vincent d'être avec les Canadiens

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Mise à jour

Vous pourrez suivre les deux matchs entre les recrues des Canadiens et celles des Maple Leafs samedi et dimanche dès 12 h 30 avec RDS et le RDS.ca.

BROSSARD – En 2011, Pascal Vincent venait de compléter la construction d'une maison dans la région de Brossard. La dernière brique était à peine posée quand il a reçu l'appel des Jets de Winnipeg pour accéder à la LNH à titre d'adjoint. 
 
Treize ans plus tard, Vincent était de retour dans le quartier du Dix30 où il a enfilé, pour la première fois, un chandail avec le logo du Canadien. 
 
Même avec son bagage professionnel, ça demeure « un rêve d'enfance. Je ne me suis pas encore regardé dans le miroir, mais je suis vraiment fier ». 
 
Mais Vincent aura seulement le temps de s'arrêter devant un miroir la semaine prochaine. On blague, sauf que le boulot ne manquera pas pour lui au camp des recrues du Canadien qui s'est amorcé mercredi avec les tests médicaux et physiques. 

Vincent ne doit pas seulement diriger ces espoirs et se familiariser avec eux, il doit apprendre à connaître bien des facettes de l'organisation. 
 
« Pour l'instant, je rencontre plusieurs gens. Ce matin, je me suis présenté au même joueur pour la deuxième fois. Je ne l'avais pas reconnu! On demeure dans la préparation et les rencontres. On parle avec le personnel du Canadien pour qu'on reste sur la même longueur d'onde. Cette semaine, je constaterai plus les différences avec les autres organisations », a décrit l'entraîneur de 52 ans. 
 
L'objectif restera d'arrimer, autant que possible, les systèmes déployés par le Rocket et le Canadien. Vincent pourra en discuter avec Martin St-Louis et ses adjoints. 
 
« Ils sont bien préparés et organisés, ils sont avancés. Martin est ici depuis trois ans. Il y avait le 1.0, le 2.0 et maintenant le 3.0. Il y a un cheminement et une vision. J'aime l'énergie du staff. Tout le monde a un droit de parole, il y a des débats et de bons échanges. Ça se fait dans le respect », a constaté le nouveau pilote du Rocket. 
 
Vincent n'aurait pas accepté de revenir dans la Ligue américaine de hockey avec n'importe quel club. L'association avec le Canadien l'enchantait et il pourra également contribuer au développement de quelques espoirs intrigants comme Logan Mailloux, David Reinbacher, Owen Beck, Filip Mesar et qui sait, peut-être Lane Hutson. 
 
Il a toutefois choisi de ne pas se plonger dans l'analyse vidéo de chaque joueur. 
 
« Il n'y a rien encore au niveau individuel. Je le veux aussi ainsi. J'aime mieux partir avec une page blanche. C'est bon aussi pour les joueurs. Ils savent qu'on recommence à zéro et qu'on grandira ensemble », a-t-il expliqué. 
 
Parachuté à la dernière minute dans le poste d'entraîneur-chef des Blue Jackets de Columbus, Vincent a été remplacé dans le cadre du changement de direction. Néanmoins, cette expérience a été plus que formatrice. 
 
« Quand tu dis aux joueurs ce qu'ils doivent améliorer pour atteindre la LNH, tu l'as vécu. Je n'ai pas eu l'occasion d'y jouer, mais j'ai pu y coacher comme adjoint et comme entraîneur-chef. Je ne parle pas de choses que je n'ai pas vécues, c'est important. L'autre chose, c'est d'avoir eu l'occasion de travailler avec des gens très compétents. Si j'en nomme juste un, Paul Maurice. On a été 10 ans côte à côte, j'ai beaucoup appris de lui. Aujourd'hui, je me sens dans une position dans laquelle je peux vraiment aider les jeunes de la LAH », a mentionné Vincent. 
 
« J'ai aussi un staff très compétent avec Daniel (Jacob), Martin (Laperrière) et Marco (Marciano). Ça fait un mélange assez intéressant, on va pouvoir être dans une position pour accomplir un boulot. Pour moi, ça veut dire de donner les outils nécessaires à nos joueurs pour grandir et se développer », a-t-il enchaîné. 
 
Ce développement, Vincent le voit d'un autre œil au niveau de la LAH.  
 
« Les décisions que tu prends dans la LNH, tu les prends pour gagner ce match. Ces mêmes décisions ne seront peut-être pas prises dans la LAH. Si le match est 2-1 pour nous et qu'il y a une mise en jeu en zone défensive, dans la LNH tu vas envoyer ton vétéran. Dans la LAH, on va sans doute envoyer le jeune joueur qui a besoin de vivre cette expérience. Cette action va peut-être nous coûter le match, mais l'organisation va grandir. Donc, c'est une approche un peu différente. Par contre, les attentes seront les mêmes, l'éthique de travail et le respect de ce que l'on veut faire aussi », a détaillé l'entraîneur qui accordera une grande importance au volet mental. 
 
« Un joueur qui n'est pas rappelé peut avoir une mauvaise passe durant quelques jours parce qu'il est fâché. Il y a une équipe importante pour supporter nos joueurs. Je dis tout le temps, la game de hockey est jouée 90% au-dessus des épaules et 10% dans la tête. Donc c'est 100% mental. Si tu n'as pas ça, tu n'as rien. Faire le saut dans la LNH, c'est une chose, mais d'être un joueur avec un impact positif, ça passe par le mental », a insisté Vincent. 
 
Après les pratiques de jeudi et vendredi, Vincent dirigera les espoirs du CH derrière le banc du Centre Bell qui seront en action samedi et dimanche contre la relève des Maple Leafs. Il savourera le moment, mais il pensera surtout à ces jeunes qui veulent prouver leur valeur aux dirigeants.