Les deux côtés de la rivalité Canadien-Sénateurs selon Sergei Gonchar
Canadiens mardi, 14 avr. 2015. 15:08 jeudi, 12 déc. 2024. 05:28BROSSARD – Sergei Gonchar n’hésite pas à dire qu’une forte rivalité unit le Canadien aux Sénateurs d’Ottawa. Le vétéran défenseur est bien placé pour en parler puisqu’il l’a observée des deux côtés de la clôture.
Gonchar a passé trois saisons avec les Sens de 2010 à 2013. Pendant ses dernières semaines au service de l’équipe de la capitale canadienne, il a contribué à l’élimination du Canadien au terme d’une série houleuse de cinq matchs qui, les circonstances aidant, a recommencé à faire jaser à quelques heures des retrouvailles printanières entre les deux clubs. Personne n’a oublié la mise en échec d’Eric Gryba sur Lars Eller, la réplique imagée – et fort médiatisée – de Brandon Prust à Paul MacLean, les 236 minutes de pénalité décernées dans le match numéro 3.
« Ça s’annonce pour être une série très spéciale », anticipait Gonchar mardi lors d’une apparition dans le vestiaire de sa nouvelle équipe.
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Près de deux ans après son départ d’Ottawa, le défenseur de 41 ans reconnaît que les Sens ont changé. Daniel Alfredsson est à la retraite, Jason Spezza a été échangé et Chris Neil et Chris Phillips sont plus près que jamais de la sortie. Mark Stone, Mike Hoffman, Mark Borowiecki et Cody Ceci, quatre jeunes qui avaient observé à distance la confrontation de première ronde d’il y a deux ans, les ont depuis remplacés.
« Je vois une grande différence, observe Gonchar au sujet du passé et du présent des Sénateurs. L’organisation a fait du bon travail pour aider ses jeunes espoirs à progresser. Elle a développé des joueurs de qualité dans son club-école et maintenant ces gars-là sont prêts à contribuer. »
Selon NHLNumbers.com, les Sens forment la cinquième plus jeune équipe du circuit Bettman avec une moyenne d’âge de 26,3 ans. Aucune des quatre formations qu’ils devancent ne se sont qualifiées pour les séries.
« Les jeunes commençaient à prendre du galon quand j’étais là. Peut-être qu’ils ne jouaient pas autant de matchs et que leur rôle n’était pas aussi important à l’époque, mais je patinais avec eux et je pouvais voir à quoi ressemblerait éventuellement cette équipe. Je ne suis pas surpris du tout », a complimenté Gonchar.
Utile même sans jouer
Gonchar avait récolté quatre mentions d’aide en cinq matchs contre le Canadien lors des séries de 2013, mais à moins qu’une malchance frappe la brigade défensive montréalaise, il n’aura pas la chance d’ajouter à son total de 90 points qu’il a accumulé au gré de ses 20 saisons précédentes dans la Ligue nationale.
Obtenu en retour des services de Travis Moen en début de saison, Gonchar a pris part à 41 matchs avec le CH avant d’être mis de côté. L’éclosion de Nathan Beaulieu, les expériences tentées avec Greg Pateryn et l’arrivée de Jeff Petry sont autant de facteurs qui ont fait diminuer sa valeur aux yeux de l’entraîneur Michel Therrien.
Gonchar n’a joué qu’un match depuis la mi-février et ne sera pas en uniforme mercredi soir au Centre Bell. Le même sort semble attendre Pateryn et Mike Weaver.
« Vous savez ce que c’est, les séries. Tout se déroule plus vite, le jeu est plus physique. Il faut s’assurer d’être prêt pour tous les scénarios en s’assurant d’avoir assez de profondeur et c’est ce que l’équipe a fait. Elle est bâtie pour les séries », remarque le sympathique Russe sans s’apitoyer sur son sort.
« Nous sommes des professionnels et nous devons tous nous assurer d’être prêts en cas de besoin », a-t-il ajouté.
Même s’il est improbable qu’il lui demande de lacer ses patins, Therrien assure que la contribution du doyen de l’équipe n’est pas négligeable.
« On l’utilise beaucoup plus que les gens peuvent le penser, dit le coach. C’est un gars qui a gagné sa vie comme quart-arrière en avantage numérique, alors on a des bonnes discussions avec lui à propos du jeu de puissance. On prend toute l’expérience possible de certains gars. J’ai la chance de diriger des bons vétérans. Mike Weaver et Manny Malhotra ne joueront probablement pas demain, mais on veut quand même qu’ils partagent leur expérience avec nos jeunes joueurs. »
Gonchar, le défenseur devenu tuteur, ne s’en fait pas pour la jeunesse tricolore.
« Nos jeunes viennent de traverser une saison complète. Ils trouveront peut-être ça un peu difficile au début, mais ils sont bien entourés et je suis sûr qu’ils recevront l’encadrement nécessaire. Tout va être correct. »
Une pensée pour Mark Reeds
Pendant son séjour à Ottawa, Gonchar a travaillé pendant deux saisons sous les ordres de l’entraîneur adjoint Mark Reeds, dont le décès a été annoncé mardi. Reeds, qui était âgé de 55 ans, a succombé à un cancer.
« Il était un bon enseignant, un bon entraîneur, s’est rappelé le numéro 55. Il était plutôt calme, il choisissait bien ses moments pour nous parler. C’est une très triste nouvelle. Il va nous manquer. »
Avant d’accepter les questions des médias, Therrien s’est fait la voix de l’organisation du Canadien pour offrir ses sympathies à la famille du disparu.
« Le monde du hockey est une grande famille et on vient de perdre un bon homme. »