Les trois chocs de Las Vegas
Canadiens vendredi, 18 juin 2021. 15:25 mardi, 19 nov. 2024. 04:06Le premier choc, nous l’avons en sortant de l’avion. 41 degrés. Une chaleur intense nous enveloppe à notre arrivée. « Oh, mais ce n’est pas humide au Nevada » dit-on souvent. C’est vrai, mais à 41C, c’est comme si nous entrions dans un four. La température grimpera à 47 au cours de la semaine. Je peux vous affirmer que ce n’est pas facile de faire ses reportages en direct à l’extérieur, on se déshydrate rapidement.
Aussitôt entré dans le taxi en direction de l’hôtel, le chauffeur nous informe qu’il y a plusieurs endroits où nous pouvons nous faire vacciner sur la « strip », sans frais dans la plupart des cas, ou pour moins de 5$ ! Plusieurs collègues en profiteront pour recevoir leur 2e dose de vaccin pendant leur séjour. Ici, on peut la recevoir trois semaines après la 1re dose.
Le deuxième choc, nous l’avons à l’entrée de l’hôtel. Une affiche sur la porte principale nous explique que ceux qui ont reçu leurs deux doses de vaccins peuvent circuler sans masque. J’ai mes deux doses, mais je garde mon couvre-visage sans hésiter. Mon caméraman aussi. Toutefois, à ma grande stupéfaction, outre les employés de l’hôtel, nous sommes presque les seuls à le porter. J’ai un malaise, une insécurité.
Il y a beaucoup de monde! Les hôtels affichent complet, les casinos sont bondés, on fait des files d’attente pour entrer dans les restaurants, il y a foule partout!!
Après une semaine à Vegas, je le garde encore dans les endroits publics. Selon les dernières statistiques en date du 16 juin, 47 % de la population au Nevada a reçu sa première dose et 39% la deuxième. C’est bien, mais à mon avis, pas assez pour une immunité collective. Considérant aussi que la plupart des gens qui circulent ici sont des touristes américains, il est impossible de savoir s’ils sont totalement immunisés ou s’ils ont tout simplement décidé que le retour à la vie normale était enfin arrivé.
Le troisième choc, nous l’avons le soir du premier match entre le Canadien et les Golden Knights. L’aréna est plein à craquer, on affiche complet. Les fans ne portent pas de couvre-visages, il n’existe bien entendu aucune distanciation sociale et ils s’époumonent à chaque tir, but, mise en échec ou arrêt de Marc-André Fleury.
Je dois cependant vous avouer que de voir un match des séries à guichet fermé est agréable. L’ambiance est folle! Assister à un match au T-Mobile Arena est une expérience en soi. Le spectacle d’avant-match est impressionnant. La musique rythmée est crachée à très hauts décibels et les partisans des Golden Knights ne sont pas assis sur leurs mains. Ils sont très bruyants. Bref, une véritable ambiance des séries règne à l’aréna. Mais juste à l’aréna. Si vous vous déplacez à quelques mètres du domicile des Knights, c’est « business as usual ». Pas de drapeaux ni d’affiches, très peu de gens circulent avec le gilet de l’équipe sur le dos. Il faut comprendre que les partisans, « les locaux », vivent en banlieue de Las Vegas et que la « strip », le boulevard principal, est occupé par des touristes.
Aussitôt le match terminé, les amateurs retournent à la maison, contrairement à Montréal où les gens habitent la ville et qu’après une victoire, la fête se poursuit devant le Centre Bell ou dans les restaurants et bars de la métropole.
Si lors du premier match on retrouvait quelques partisans du Canadien ici et là dans les gradins, lors de la 2e rencontre, ils sont plus nombreux. Les familles américaines des joueurs du Tricolore, les Caufield et Petry ont été aperçus à l’aréna. L’ancien des Expos, Tim Raines, est aussi venu encourager le Canadien. On retrouve également parmi la foule, plusieurs Québécois demeurant aux États-Unis qui font sentir leur présence, mélangeant les « Go Habs Go » aux « Go Knights Go! »
La série se transporte maintenant à Montréal. Je dois rester à Vegas en attente du 5e match de cette confrontation. Je regarderai donc les 3e et 4e duels dans un restaurant de l’hôtel, masquée, à une distance de deux mètres, devant une bonne bière. Mon retour à la vie normale s’arrête là. On dit souvent « Ce qui arrive à Vegas reste à Vegas », mais pour la COVID, hmmm….je ne pense pas!