Le Canadien sorti de la tempête?
Le Canadien a traversé sa pire tempête depuis l'arrivée du nouveau groupe de gestion il y a bientôt trois ans et, bien qu'il se retrouvait au dernier rang de l'Association de l'Est avant les matchs de jeudi, il était aussi à seulement trois points d'une place en séries.
Bref, certains pourraient dire que le club montréalais est toujours « dans le mix » alors qu'il arrive au quart de sa campagne.
« La saison est encore longue et les choses auraient pu être un peu différentes », a dit le capitaine Nick Suzuki jeudi, alors que le Canadien est au cœur d'une séquence de quatre jours sans match.
« Il y a quelques matchs que nous aurions dû gagner, a-t-il ajouté. C'est quand même bien de voir que nous ne sommes pas trop loin du peloton. »
Le jeu défensif du Canadien a été au cœur des ennuis de l'équipe et le système hybride s'est retrouvé sous la loupe. Les Penguins de Pittsburgh sont les seuls à avoir concédé plus de buts que le Tricolore jusqu'ici cette saison.
À cinq contre cinq, le Canadien se retrouve au 29e rang du circuit après avoir concédé 49 buts en 19 matchs.
Les choses semblent toutefois se replacer tranquillement, alors que le club a accordé un seul but à ses deux dernières sorties.
« Je pense que nous n'étions pas assez agressifs, que nous respections trop nos adversaires en n'appliquant pas assez de pression, a analysé le défenseur Kaiden Guhle. Nous attendions que le joueur avec la rondelle commette une erreur à la place d'essayer de la provoquer. Quand vous jouez de cette manière face aux meilleurs au monde, ils vont vous faire payer le prix.
« Récemment, nous sommes plus agressifs, plus compacts et tout le monde semble sur la même longueur d'onde », a-t-il ajouté.
À la conclusion du camp, l'entraîneur-chef Martin St-Louis semblait heureux avec la structure défensive de son groupe et le sentait prêt à bien faire à forces égales. Si le train a vite déraillé par la suite, l'entraîneur adjoint Stéphane Robidas n'a pas voulu se servir de la jeunesse de sa brigade défensive pour expliquer la situation.
« C'est certain qu'au début de la saison, vous pensez que les choses sont en place, a dit Robidas, jeudi. Mais le jeu évolue continuellement et les équipes vont s'ajuster à vous.
« Il faut évoluer constamment. Des fois, ce n'est pas grand-chose, un petit ajustement là, vous enlevez un petit jeu, vous enlevez un négatif, vous ajoutez un positif, et des fois, juste ça, dans un match, ça peut faire la différence. La différence entre gagner et perdre est très, très mince. »
Comme St-Louis l'avait fait au cours des dernières semaines, Robidas a aussi défendu le choix du groupe d'entraîneurs d'employer un système hybride plutôt qu'un système de zones ou homme à homme, qui sont perçus comme étant possiblement plus simples à appliquer.
« Peu importe le système ou la structure, il y a des failles, a rappelé Robidas. Un joueur qui ne fait pas sa job, souvent ça va donner une chance de marquer.
« On accorde beaucoup d'importance à la structure, et c'est très important, mais ce sont plutôt les détails, les petites choses dans cette structure qui feront la différence entre un club qui a du succès et un autre qui aura plus de difficultés. »
L'offensive du Canadien a aussi connu des hauts et des bas. Nick Suzuki, Cole Caufield et Brendan Gallagher ont été les attaquants qui ont produit avec le plus de constance.
Pour d'autres, ça demeure plus difficile, comme dans le cas de Kirby Dach.
Ce dernier semble toujours être à la recherche de ses repères sur la glace après avoir été limité à moins de deux matchs complets la saison dernière en raison d'une blessure à un genou.
« Je savais que ça prendrait du temps, mais je dois accepter ma situation, a dit l'auteur d'un but et sept aides cet automne. Il n'y a pas de potion magique. Je dois continuer de faire les bonnes choses sur la patinoire.
« Peut-être que je suis un peu trop prudent, que je garde la rondelle trop longtemps, à la place de tenter un jeu comme je peux en faire, a-t-il ajouté. Après une absence d'un an, ce n'est pas volontaire, mais je ne fais pas ces actions comme avant. Je dois mieux lire ce qui s'offre à moi. »
Dach demeure néanmoins optimiste de partir sur une lancée dès que la chance tournera.
Il croit aussi que l'équipe sortira plus forte de ce quart de saison en montagnes russes.
« Collectivement, nous jouons comme nous voulons le faire depuis quelques semaines. Nous sommes capables de gagner des matchs serrés et d'éviter de nous retrouver dans des festivals offensifs, a-t-il noté. C'est important de vivre ces leçons tôt dans la saison et j'espère que ça nous permettra d'être dans le droit chemin pour un bon moment. »
L'éventuelle entrée en scène de Patrik Laine devrait aussi aider le Canadien à enchaîner un peu plus les victoires.
Après avoir rejoint ses coéquipiers pendant une quinzaine de minutes à l'entraînement mercredi, le franc-tireur finlandais a participé à l'ensemble de la séance de jeudi. Il portait toujours un chandail indiquant qu'il devait éviter les contacts.