Une route sinueuse qui rapporte à Lucas Condotta
MONTRÉAL – Lucas Condotta n'a pas changé son style de jeu depuis qu'il fréquente la fille de Darcy Tucker, mais il a trouvé un allié de plus pour l'aider à s'établir dans la LNH.
Condotta a parcouru une route sinueuse avant de disputer ses premières parties dans le circuit Bettman. Après cinq saisons dans l'OJHL (une ligue ontarienne inférieure au hockey junior majeur), il a joué quatre ans pour l'Université Mass-Lowell.
Il a ensuite fait le saut avec le Rocket de Laval où il a eu à gagner ses épaulettes.
Au printemps 2023, on avait questionné Condotta à propos d'un coéquipier du Rocket rappelé par le Canadien. Pendant une seconde, la déception se lisait sur son visage, mais il s'était empressé de le vanter.
À ce moment, Condotta était encore perçu comme un vaillant atout pour le club-école. Mais sa brève réaction nous avait fait réaliser qu'il se croyait prêt à pouvoir aider le Canadien.
« Ça me rappelle qu'il faut travailler fort tous les jours. Ceux qui avaient été rappelés avant moi, c'était la même chose », a réagi Condotta quand on a évoqué cette discussion.
Jake Evans ne pouvait guère être mieux placé pour le comprendre.
« C'est difficile de voir d'autres gars être rappelés et pas toi. Ça m'est arrivé également et il faut faire confiance au processus. Ton tour n'est peut-être pas arrivé, mais tu dois continuer de développer ton jeu. C'était frustrant pour moi, j'avais l'impression d'être prêt », a reconnu Evans sans détour.
Finalement, pour le tout dernier match de la saison 2022-2023, Condotta avait eu droit à un rappel. La saison suivante, le Canadien lui avait confié trois matchs dans la LNH.
Cette fois, la récompense s'avère plus substantielle. Il vient de disputer six parties d'affilée et, en attendant le retour combiné de Rafaël Harvey-Pinard et Patrik Laine, il devrait demeurer avec le Tricolore.
Condotta fait tout sauf remplir un chandail en attendant leur retour. Reconnu pour son ardeur au travail, il a trouvé une maturité dans son jeu qui lui permet d'avoir une certaine efficacité dans la LNH alors qu'il pilote le quatrième trio avec Joel Armia et Emil Heineman.
Il se félicite d'avoir persévéré puisque ce fut parfois difficile de croire que son rêve se réaliserait.
« J'ai eu un long parcours pour me rendre. En même temps, tu ne sais jamais combien de temps ça va durer. Il faut travailler fort tous les jours. C'est un honneur d'être ici et je veux continuer dans ce sens », a réagi le gaucher qui a célébré son 27e anniversaire au début novembre.
« Chaque joueur développe sa maturité de manière différente », a ajouté Condotta.
En tant que travailleur acharné, Brendan Gallagher n'est pas indifférent à la belle histoire de Condotta même après tout ce bagage dans la LNH.
« Il a été adoré partout où il est passé. Il travaille fort et il mérite tout ce qui lui arrive. C'est bien excitant de le voir se débrouiller ainsi », a cerné Gallagher.
Un jour à la fois pour le capitaine du Rocket
Souvent réservé dans ses commentaires, Armia a mentionné que la combinaison actuelle du quatrième trio lui rappelait quelque peu l'unité qu'il formait avec Corey Perry et Eric Staal en séries.
Voilà un beau compliment pour Condotta et Heineman. On comprend qu'Armia voulait parler de leur implication physique et de leur jeu responsable, des qualités relevées par Martin St-Louis chez eux.
« Ça se passe très bien pour Condotta, il accomplit son rôle de manière très efficace avec du hockey simple et très intense. Récemment, leur trio a influencé positivement nos matchs », a souligné Evans qui a des amis en commun avec Condotta.
Ça n'explique pas tout de leur chimie, mais Condotta a connu Heineman et Armia à Laval.
En retournant Oliver Kapanen en Europe, le Canadien avait besoin d'un joueur de centre et Condotta s'est imposé comme l'option à privilégier. D'ailleurs, il obtient du succès au cercle des mises au jeu, un atout pour augmenter son utilisation qui avoisine les huit minutes.
Condotta admet qu'il réfléchit parfois à ce que l'avenir lui réserve.
« C'est un peu difficile, mais tu en viens à penser un jour à la fois », a décrit Condotta qui reprendrait son rôle de capitaine du Rocket avec fierté s'il était cédé dans la Ligue américaine.
Pour lui, s'expatrier en Europe n'a jamais été le scénario le plus attirant. Il cherche plutôt une manière de rester dans la LNH et il cite Tucker, son père et Gabriel Bourque (l'ancien capitaine du Rocket) parmi ses inspirations.