McCarron : à toutes les sauces
Canadiens vendredi, 25 mars 2016. 01:14 mardi, 26 nov. 2024. 23:42Michael McCarron était sur la patinoire pour la mise en jeu initiale. Une belle récompense pour la qualité des performances qu’il offre depuis son deuxième rappel par le grand club; une belle façon aussi pour le Canadien de lui permettre de saluer ses parents et amis venus assister à son premier match en carrière à la maison.
Michael McCarron était aussi sur la patinoire lors de la dernière mise en jeu de la rencontre. Une mise en jeu qu’il a lui-même disputée à la droite du gardien Petr Mrazek alors que le Canadien tentait, avec 18 secondes et des poussières à faire, d’égaler les chances pour porter la rencontre en prolongation.
Le but espéré n’est pas venu. Le Canadien a perdu. Ses trois buts sans riposte enfilés au dernier tiers lui ont toutefois permis de sauver la face à défaut de se sauver avec un ou deux points de plus au classement.
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Michael McCarron n’a pas disputé une grande partie hier à Detroit. Dans un match au cours duquel il a passé la première période sur le flanc droit avant de revenir au centre pour les deux derniers engagements, McCarron a été pris à contrepieds ici et là. Il a perdu quatre des 10 mises en jeu qu’il a disputées. Le géant de 6’6’’ n’a pas été aussi présent autour du filet adverse qu’il ne l’avait été lors de ses derniers matchs. Il a terminé sa soirée de travail avec trois tirs cadrés sur les quatre qu’il a décochés, mais surtout un différentiel de moins-2.
Ce n’est pas grave. Pas grave du tout.
Tout ce qui compte pour le Canadien en ce moment c’est de donner à ce jeune espoir les occasions nécessaires pour se faire la main. Pour apprendre. Eh oui, pour apprendre de ses erreurs.
Que ce soit au centre ou à l’aile, McCarron doit jouer le plus possible. Il doit être employé à toutes les sauces afin que l’état-major puisse dresser une évaluation la plus précise possible de son rendement et une projection sur ce qu’il offrira au grand club. Une évaluation que le jeune homme doit faire également afin d’être en mesure de réaliser ce qu’il doit encore accomplir pour se faire une place permanente dans le vestiaire du Canadien, pour se faire une niche dans la LNH.
C’est pour cette raison que, contrairement à bien des partisans et observateurs, je n’ai pas froncé les sourcils ou levé les yeux au ciel lorsque Michel Therrien, quelques heures après avoir indiqué que McCarron serait utilisé au centre d’ici à la fin de la saison, l’a muté sur le flanc droit pour amorcer le match de jeudi à Detroit.
Ce qui m’a chicoté un brin ou deux, c’est de voir que McCarron se retrouvait à la droite de David Desharnais, qui effectuait un retour au jeu, et de Stefan Matteau.
Tant qu’à muter McCarron à l’aile droite afin de tenter une expérience pourquoi ne pas lui donner l’occasion de le faire à la droite de Max Pacioretty et Alex Galchenyuk? Je sais! McCarron, malgré le fait qu’il soit un choix de première ronde – sélectionné au 25e rang de la cuvée de 2013 – n’est pas considéré comme un joueur de premier trio. Il ne le sera peut-être jamais.
On peut dire la même chose de Paul Byron. Et c’est pourtant lui qui a amorcé la rencontre avec Galchenyuk et Pacioretty.
Le Canadien est éliminé des séries depuis un bout de temps. Pour éviter de gâcher la saison plus qu’elle ne l’est déjà, il est normal de multiplier les expériences. Et c’est pourquoi j’aimerais voir McCarron être utilisé dans un maximum de situations avec un maximum de compagnons de jeu. À commencer par les meilleurs de l’équipe.
Ça viendra peut-être au fil des sept derniers matchs de la saison. Du moins je l’espère...
Temps d’arrêt déguisé
Après s’être laissés piéger par la toile défensive efficace que le Canadien a étendue sur la glace du Joe Louis Arena en première période, les Red Wings ont explosé avec quatre buts en période médiane. Quatre buts marqués sur les 21 tirs – cinq pour le Canadien – obtenus au cours de cet engagement. Quatre buts qui ont mis en évidence les lacunes du gardien Ben Scrivens et des jeunes défenseurs venus en relève en raison des blessures en cascade qui minent la brigade défensive du Tricolore.
Avec un total de 70 tirs tentés dont 40 ont atteint la cible, les Wings ont fait la barbe au Canadien qui a décoché un total de 43 tirs. Vingt-neuf ont atteint la cible.
S’ils avaient des airs de champions au deuxième tiers, les Wings affichaient des signes inquiétants en troisième alors que le Canadien les a complètement déstabilisés.
Detroit s’est toutefois accroché.
Entraîneur-chef recrue dans la LNH, Jeff Blashill a fait preuve d’une belle présence d’esprit lorsque le Canadien a marqué son troisième but en 7 :50 au début de la troisième.
Bien qu’il était clair que Paul Byron n’avait pas nui au travail du gardien Petr Mrazek sur le 25e but de Max Pacioretty, Blashill a contesté le but prétextant que son gardien avait été victime d’obstruction.
Blashill ne s’est jamais occupé des arbitres pendant la vérification. Il s’est plutôt assuré de regrouper ses joueurs pour les rappeler à l’ordre et les calmer. Cet appel n’était rien de moins qu’un temps d’arrêt déguisé. Vrai qu’en logeant un appel qu’il a perdu, Blashill a aussi perdu son temps d’arrêt. Mais la pause nécessaire pour permettre aux arbitres de regarder les reprises et prendre une décision éclairée dans le cadre de la contestation est bien plus longue que les 30 secondes accordées lors d’un temps d’arrêt normal.
Ce sont ces temps d’arrêt déguisés que dénoncent avec vigueur plusieurs directeurs généraux qui voudraient qu’une sanction – pénalité mineure pour avoir retardé la partie – soit imposée dans le cas de contestation bidon comme celle logée par les Wings jeudi soir.
D’ici à ce que ces sanctions soient adoptées par la LNH, Blashill et ses homologues auront beau jeu de faire ce que le coach des Wings a fait au dernier tiers jeudi pour donner une chance de plus de victoire à son équipe.
Bien que ce soit « légal », ce n’est pas tout à fait loyal. Mais bon! Puisque c’est permis, Blashill mérite d’être applaudi pour sa présence d’esprit bien plus que blâmé pour un petit manque de fair-play.
À un point des Bruins
En évitant le pire et en ajoutant deux points au classement, les Wings s’approchent des Bruins de Boston et d’une place en séries. De neuvièmes dans l’Est qu’ils sont présentement, les Wings pourraient déloger les Bruins du troisième rang dans la division Atlantique. Forts de leur victoire aux dépens du Canadien et du revers de 4-1 des Bruins aux mains des Panthers de la Floride, les Wings ne sont qu’à un point de Boston.
En prime, ils ont un match de plus à disputer.
Cette victoire des Wings qui tentent d’accéder aux séries pour une 25e saison de suite associée à la défaite des Bruins a porté ombrage à la cérémonie au cours de laquelle la direction et les partisans des Bruins ont rendu hommage à Claude Julien avant la rencontre.
Julien est devenu l’entraîneur-chef comptant le plus de victoires en carrière à la barre des Bruins lorsqu’il a signé son 388e gain pour devancer Art Ross.
Au milieu d’une séquence de huit matchs sur la route en neuf rencontres, les Bruins viennent d’encaisser un cinquième revers de suite pour la première fois cette saison. Bien que peu d’observateurs les voyaient en séries en début de saison, une glissade en fin de calendrier serait décevante pour les Bruins.
Elle n’entacherait toutefois pas le travail colossal accompli par Claude Julien cette saison. Un travail remarquable qui devrait lui permettre de se retrouver au sein des finalistes dans la course au trophée Jack Adams remis à l’entraîneur-chef de l’année dans la LNH.
Une course que Barry Trotz gagnera sans doute tout juste devant Gerard Gallant, des Panthers de la Floride, et l’entraîneur-chef des Bruins.
Jeux controversés
Le Canadien a été victime de deux jeux controversés au cours de la partie contre les Red Wings.
Sur le premier, Tomas Plekanec s’est vu refuser un but qui aurait permis au Tricolore de prendre les devants 1-0 au premier tiers.
Sur le deuxième, Stefan Matteau a été solidement frappé en zone neutre par le défenseur Brendan Smith sans qu’une pénalité soit décernée aux Wings.
La tête tournée vers l’arrière pour tenter de récupérer une rondelle qui glissait moins vite qu’il ne patinait, Matteau a été frappé alors qu’il était dans une position vulnérable. C’est vrai. Mais la mise en échec était légale. De plus, les vérifications effectuées par les responsables de la sécurité des joueurs ont démontré que l’épaule du défenseur des Wings n’a pas atteint la tête du nouveau porte-couleurs du Canadien.
Non seulement Smith n’a pas été puni sur le jeu – sa pénalité pour rudesse était associée à la rixe l’opposant à Phillip Danault qui est venu à la rescousse de Matteau – mais il ne fera l’objet d’aucune sanction supplémentaire par le biais de la LNH. C’est du moins, ce qu’on indiquait en fin de soirée jeudi aux bureaux de la Ligue.
J’ai plus de difficulté à comprendre – lire accepter – la décision des officiels sur le but refusé au Canadien en première période. S’il est clair que l’arbitre a sifflé lorsque Tomas Plekanec a touché à la rondelle pour tirer dans une cage déserte lors d’une mêlée devant la cage des Red Wings, il est loin d’être clair que Plekanec méritait une pénalité sur le jeu en question.
La reprise démontre d’ailleurs clairement que Plekanec n’a jamais asséné de double-échec comme le prétendaient les officiels. Au lieu de se retrouver avec un but de plus à sa fiche personnelle – ce qui ne lui aurait pas fait de tort on en conviendra tous – et de voir son équipe prendre les devants 1-0 tôt dans la rencontre, Plekanec s’est retrouvé au banc des pénalités.
Je cherche encore pourquoi.
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