MONTRÉAL – À quelque part, un diplômé de la proverbiale vieille école a probablement grincé un peu des dents quand il a vu Michael McCarron s’accroupir et agiter vigoureusement le poing droit pour célébrer son premier but dans la Ligue nationale. 

Les Flames de Calgary venaient à peine de prendre une avance de 4-0 et le Canadien se faisait malmener pour la deuxième fois en 24 heures quand McCarron a fait dévier un tir de la pointe de Nathan Beaulieu derrière Niklas Backstrom avec un peu plus de sept minutes à faire au match. Le but arrivait trop tard, la cause était perdue. Dans le petit monde conservateur de la Ligue nationale, c’est le genre de circonstance qui demande généralement un peu de retenue, même pour une recrue.

Mais de toute évidence, McCarron se fout des conventions. Le grand attaquant débordait de bonheur après avoir franchi cette importante étape de sa jeune carrière et il n’avait pas envie de faire semblant du contraire.

« Je ne crois pas que je l’ai très bien caché, a-t-il admis sans gêne, toujours aussi radieux, dans le vestiaire des perdants. J’avais un gros sourire dans le visage et des frissons partout dans le corps. C’était un moment spécial. »

« C’est quelque chose qu’on ne vit qu’une seule fois, alors j’en profite même si le résultat de la rencontre n’est pas celui qu’on recherchait », a-t-il ajouté sans s’excuser.

À plus grande échelle, McCarron s’est fait voler la vedette par un compagnon de cuvée dimanche soir. Au repêchage de 2013, les Flames ont utilisé le sixième choix de la première ronde pour sélectionner Sean Monahan, qui a marqué ses 25e et 26e filets de la saison aux dépens de Mike Condon. À sa troisième saison, déjà, dans la LNH, l’ancien des 67’s d’Ottawa a 79 buts au compteur dans le circuit Bettman.

Il était acquis que McCarron arriverait à destination par un chemin beaucoup plus long quand le Canadien l’a repêché 19 rangs plus loin, au 25e échelon, cette année-là. Certains diraient même qu’on ne l’attendait pas aussi vite. L’Américain de 21 ans affiche depuis trois ans une progression impressionnante pour un joueur qu’on n’a jamais hésité à étiqueter comme un projet à long terme.

Du grand patineur un peu maladroit qu’il était à son arrivée avec les Knights de London, il s’est établi comme un joueur de centre dominant au niveau junior. Le lourd bilan médical du Canadien l’aura bien sûr aidé à gravir la plus haute marche après seulement 54 parties dans les rangs mineurs professionnels, mais n’empêche. Dans un contexte où tous ne semblent pas démontrer le même niveau d’intérêt à saisir la chance qui s’offre à eux, McCarron est l’un de ceux qui se démarquent dans cette fin de saison autrement insignifiante à Montréal.

« Quand toutes ces blessures ont commencé à frapper l’équipe, je me suis tenu sur un pied d’alerte. Je voulais être prêt à avoir un impact au sein de cette équipe dès que je recevrais l’appel. Aujourd’hui, j’ai de grands patins à chausser, mais j’essaie de faire ma part. »

ContentId(3.1177583):Un premier but dans la grande ligue pour McCarron
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McCarron avait été rappelé une première fois pour jouer deux matchs juste avant Noël. Depuis son retour, Michel Therrien l’utilise en moyenne pendant onze minutes et demie par partie.

« Mes deux premiers matchs, je n’étais pas concentré sur ce qui se passait sur la glace, j’étais pris dans un tourbillon. Je suis bien meilleur aujourd’hui que je ne l’étais quand j’ai commencé, juge McCarron. Je gagne un peu plus en confiance chaque jour et je m’efforce d’apprendre constamment pour rester dans le droit chemin. »

« Dernièrement, on voit qu’il met beaucoup de rondelles au filet, il a une bonne présence au filet et il a finalement été récompensé, félicitait Therrien. Pour un jeune joueur, on voit des bonnes choses de lui. Il est bon en protection de rondelle, il a une bonne présence devant le filet. C’est comme ça qu’il a marqué son but ce soir. On voit des belles choses. »

Les partisans du Canadien qui ont raté le but de McCarron n’ont qu’à rester à l’écoute. Le colosse de 6 pieds 6 pouces n’a pas réinventé la roue pour marquer le premier de sa carrière et il n’a pas l’intention de changer de formule pour tous ceux qui suivront.

« Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui aiment aller dans le trafic pour toucher à ces rondelles, mais chaque équipe en a besoin d’un pour le faire. Brendan Gallagher gagne sa vie avec ce genre de buts et s’il est capable de le faire, je peux le faire moi aussi. »

 

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