« Mon but, c’est de ne plus retourner en Suède » - Artturi Lehkonen
Canadiens jeudi, 15 sept. 2016. 16:08 vendredi, 22 nov. 2024. 00:27BROSSARD – Artturi Lehkonen n’en est pas à sa première visite à Montréal. Depuis que le Canadien en a fait l’un de ses choix de deuxième ronde de 2013, il a l’habitude de passer une petite partie de ses étés au Québec, où il a la chance de comparer sa progression à celle des autres espoirs du club. Mais chaque fois, il était clair qu’il n’était ici que pour une brève escale.
Cette année, le contexte n’est pas le même. Le printemps dernier, Lehkonen a signé son premier contrat professionnel avec l’équipe qui l’a repêché et il s’est entraîné avec un nouvel objectif en tête. Cette fois, il n’est pas dans ses plans de retourner en Europe.
« Ce camp n’est pas comme les autres pour moi. Je ne me contente plus d’observer, je dois montrer ce que je sais faire. Mon but, c’est de ne plus retourner en Suède », a officiellement clamé le petit Finlandais à l’ouverture du camp des recrues du Canadien jeudi à Brossard.
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Lehkonen est depuis quelques années l’un des espoirs les plus intrigants de l’organisation. La distance, les blessures et sa propre patience ont compliqué la tâche de ceux qui souhaitaient suivre sa progression. Mais à 21 ans, il se sent finalement prêt à faire le saut en Amérique du Nord.
Plutôt que de débarquer à Montréal en juillet, comme à son habitude, pour le camp de perfectionnement, Lehkonen est arrivé en septembre. Il prendra part au tournoi que les recrues du Canadien disputeront à London en fin de semaine, puis tentera de gagner un poste avec le grand club dans les semaines suivantes.
« Je crois en mes chances. J’ai beaucoup évolué comme joueur au cours des dernières années, je sais ce que je peux donner et j’ai hâte de le montrer. C’est une belle opportunité qui s’offre à moi et je sais que je suis assez bon pour la saisir. »
Lehkonen ne semble effectivement plus avoir grand-chose à prouver de l’autre côté de l’Atlantique. Professionnel depuis cinq ans, il a passé les deux dernières saisons en Ligue élite suédoise, où sa production offensive a explosé l’année dernière. Après avoir amassé 33 points en 49 matchs de saison régulière, il a dominé le classement des pointeurs des séries éliminatoires avec 19 points, dont 11 buts, en 16 parties. Sa production lui a permis de battre un record appartenant à Daniel Alfredsson et a aidé les Indians de Frölunda à remporter le championnat de la SHL.
Sur la scène internationale, Lehkonen a remporté l’or au Championnat mondial junior en 2014 et a été le capitaine de la jeune sélection finlandaise l’année suivante.
C’est donc avec un CV bien étoffé que le blondinet vise aujourd’hui une place dans la Ligue nationale. Les lacunes du Canadien à la position d’ailier gauche en incitent plusieurs à croire qu’il pourrait même, avec un camp du tonnerre, commencer l’année sur l’un des deux premiers trios de l’équipe.
« Je sais quels joueurs sont ici, c’est sûr, mais tout ça est difficile à prévoir. Le camp n’est même pas commencé et lorsqu’il sera en branle, ça ne sera pas à moi de prendre ce genre de décision. Mon job, c’est de jouer au hockey. Je n’ai pas encore joué un seul match en Amérique du Nord, alors je dois leur montrer que je peux non seulement jouer à ce niveau, sur des patinoires de plus petite dimension, mais aussi produire. »
Lehkonen a signé un contrat à deux volets qui offre à Frölunda le premier droit de refus dans l’éventualité où le Canadien devait le retrancher. C’est donc dire que la Ligue américaine n’est pas une option réaliste pour lui cette saison. Ça sera la LNH ou la Suède.
Des buts contre le King!
Depuis sa dernière visite, Lehkonen a pris du coffre. Il ne sera jamais une armoire à glace, mais il n’est plus le petit adolescent frêle qui s’est présenté pour la première fois à Montréal il y a quelques années.
« Je regardais de vieilles photos récemment et... on peut dire que j’étais petit!, s’esclaffe-t-il quand on le complimente sur sa nouvelle silhouette. Je suis encore petit, mais plus tant que ça. Je ne suis plus un petit maigre! »
Lehkonen aura probablement besoin de chaque gramme de sa nouvelle masse musculaire au cours des prochaines semaines. Le style de jeu nord-américain, pratiqué sur des surfaces plus petites que celles qu’on retrouve en Europe, risque de mettre à l’épreuve son endurance et sa capacité à prendre un coup. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a pris la décision de prendre part au camp des recrues plutôt que de rejoindre les pros une semaine plus tard.
« Je devrai m’adapter, mais je dois dire que je préfère les plus petites patinoires. Les buts sont si près des bandes qu’on peut en fait décocher des tirs de cette position. En Europe, c’est impossible qu’un tir couvre autant de distance! », compare celui qui se décrit d’abord et avant tout comme un marqueur.
Après avoir fait l’impasse sur le camp de perfectionnement estival du CH, Lehkonen a fait du rattrapage en passant les dernières semaines au camp d’entraînement de Frölunda. Le club a aussi accueilli quelques vedettes de la Ligue nationale sélectionnées au sein de l’équipe suédoise qui prendra part à la Coupe du monde.
« C’était magique! Il y avait Henrik Lundqvist, Loui Eriksson, Hampus Lindholm qui se sont entraînés avec nous. C’était pas mal de marquer quelques buts contre le ‘King’! », se targue-t-il avec un grand sourire.
Pour rester dans la Ligue nationale, Lehkonen devra toutefois montrer qu’il peut en faire autant sous les projecteurs du Centre Bell ou du Madison Square Garden. La mission n’est pas impossible. L’an dernier, Mattias Janmark, son coéquipier avec les Indians de Frölunda la saison précédente, est parti au camp d’entraînement des Stars de Dallas et n’en est jamais revenu.
Lehkonen a pris son temps avant de se décider à faire le même saut. Il est aujourd’hui convaincu que le moment est le bon.