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RÉSULTATS

Plus gros, plus rapide, plus fort : la quête de Michael Hage

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Les demi-finales du Frozen Four seront présentées jeudi dès 17 h en webdiffusion sur le RDS.ca. La finale sera aussi présentée sur le RDS.ca samedi à 19 h 30.

MONTRÉAL – Michael Hage préfère ne pas trop regarder. Ça fait encore trop mal.

À ce temps-ci de l'année, les joueurs des Wolverines de Michigan ont l'habitude de se préparer pour le Frozen Four, et non pas de le regarder sur un écran.

Pour la première fois depuis 2019, le programme aux neuf titres nationaux – seul celui de Denver University le devance avec 10 – n'a même pas été invité au tournoi national, la porte d'accès au carré d'as du hockey universitaire américain.

Balayé au premier tour des séries de la conférence Big Ten par les Nittany Lions de Penn State, les Wolverines s'en sont remis au comité de sélection du championnat de fin d'année, croisant leurs doigts que l'une des 10 places sur 16 réservées à des équipes invitées leur serait offerte.

Avec un modeste dossier de 18-15-3, dont six victoires acquises au bris d'égalité, les Wolverines n'ont finalement jamais quitté Ann Arbor.  

« Ce n'est pas acceptable de ne pas être dans le tournoi », se désolait encore Hage, la semaine dernière, au moment de s'entretenir avec le RDS.ca. « Mais c'est de notre faute. On doit juste faire mieux la saison prochaine. »

L'espoir du Canadien de Montréal, sélectionné au premier tour du dernier repêchage de la LNH (21e), aura en effet l'opportunité de se reprendre en 2025-2026. Sans surprise, le joueur de centre de 18 ans a récemment confirmé à RG Media son retour sur le campus à l'automne.

« Je savais que j'allais revenir pour une deuxième saison dès que je suis arrivé ici cette année. Ç'a toujours été le plan pour moi, mais c'est sûr que quand tu perds comme on a perdu, c'est quand même un bon feeling [de savoir] que tu peux revenir et avoir une autre chance de gagner. »

Et de dominer.

C'est l'autre défi auquel s'attaquera l'Ontarien l'an prochain.

À sa première saison dans la NCAA, Hage a certes montré qu'il en avait le potentiel. Fort d'une récolte de 34 points en 33 rencontres (13 buts, 21 passes), le joueur de centre de 18 ans a été élu « Freshman of the year », l'équivalent de recrue de l'année dans le très relevé Big Ten.

Amorçant sa carrière universitaire en force avec au moins un point à ses cinq premières sorties, Hage a bouclé la campagne avec une moyenne de point par rencontre de 1,03, la quatrième meilleure parmi les recrues de la NCAA.

« Le but a toujours été pour moi d'être un joueur d'impact pour l'équipe tout de suite. »

Ça tombe bien, car il n'a pas trop eu le choix.

Les départs pour les professionnels durant l'été des dynamos offensives qu'étaient Rutger McGroarty, Gavin Brindley, Frank Nazar, Seamus Casey et Dylan Duke ont fait de Hage le seul choix de premier tour de la LNH dans la formation des Wolverines.

« Mon rôle a peut-être été un peu plus grand que je pensais qu'il allait l'être, mais c'est bien. Ç'a été un bon challenge pour moi », analyse avec recul celui qui a pivoté le deuxième trio de l'équipe et qui n'a été devancé que par le vétéran T.J. Hughes chez les meilleurs pointeurs de Michigan.

« Nous lui en avons demandé beaucoup et il a été mis dans cette position très tôt afin qu'il en fasse un apprentissage, et il en a profité », a confirmé l'entraîneur-chef des Wolverines, Brandon Naurato.

« Statistiquement, il a bien fait et il a fait ce qu'on a demandé de lui, a poursuivi le coach. Maintenant, le temps est venu pour lui re revenir et de dominer. »

Pour ce faire, ça passe inévitablement passe par le gym, où l'athlète de 6 pi 1 po et 190 lb projette de passer une bonne partie de son été d'entraînement.

« Je dois vraiment essayer d'arriver plus fort et plus rapide la saison prochaine. Tout ça va m'aider à ne pas juste être un gars qui domine avec ses mains et son coup de patin, mais aussi avec son corps. »

« Physiquement, c'est difficile pour n'importe quel joueur de 18 ans de jouer contre des hommes plus vieux âgés de 22, 23 ans dans le hockey universitaire, a renchéri Naurato. On sait que l'ensemble de ses habiletés sont de haut niveau, mais à mesure que son corps gagnera en maturité, qu'il sera plus gros, plus rapide et plus fort, ses habiletés vont ressortir encore plus. C'est aussi simple que ça. »

Son jeu défensif, notamment, n'en sera que le grand bénéficiaire, avance son enseignant.

« Son jeu sans la rondelle n'est pas une faiblesse, mais comme tous les jeunes joueurs de centre, le défi est de s'imposer profondément en zone défensive. Et ça revient au physique. Il s'agit de neutraliser un rival pour ensuite le battre de vitesse là où le jeu se transporte

« Défend-il intelligemment? Se positionne-t-il aux bons endroits? Oui. Et il va poursuivre son apprentissage, mais on en revient au physique et il veut s'améliorer sur ce plan. C'est pourquoi je crois en Michael. »

C'est aussi pour cette raison qu'un rôle de premier plan l'attend la saison prochaine, annonce Naurato, dont l'équipe tâchera de renouer avec le Frozen Four après y avoir accédé en 2022, 2023 et 2024.

« Michael sera un leader, spécialement sur la glace, et il est motivé après ce qui nous est arrivé cette année. Il veut avoir un impact positif et aider l'équipe à gagner un championnat. »

« Il devrait obtenir plus de minutes de jeu, entrevoit Naurato, parce que son corps sera en mesure de le prendre, et non pas parce que ses habiletés resteront les mêmes ou s'amélioreront. C'est un joueur qui a cette capacité à faire la différence. Il veut revenir et dominer. »

« Je veux être quelqu'un que les gars peuvent regarder, celui à qui ils peuvent poser des questions pour savoir ce qui marche et ne marche pas. Je veux être celui qui peut aider ses coéquipiers. Un gars qui va impacter la game, encore plus que je l'ai fait cette année. »

Un Spezza ou un Kopitar en devenir?

Le Canadien n'appliquant pour l'instant aucune pression afin que son espoir fasse un saut précipité dans la grande ligue, Hage a donc encore tout le temps de raffiner son jeu. Reste à voir quel genre de joueur il peut devenir.

« Je vais sortir un peu des sentiers battus (outside the box), mais quand je l'ai vu jouer à Chicago (avec le Steel dans la USHL, NDLR), j'ai tout de suite pensé à Jason Spezza, de par la façon dont il transportait la rondelle à travers la zone neutre », a d'abord proposé Naurato comme première comparaison.

« Dépendamment de quoi aura l'air son corps, pourrait-il être un [Anze] Kopitar, prendre du coffre et s'imposer profondément dans son territoire, en plus d'être capable de protéger la rondelle le long de la rampe pour prolonger les possessions? », a poursuivi Naurato.

Chose certaine, ce dernier sait voir un futur joueur de la LNH quand il en a un sous les yeux, lui qui a entre autres veillé au développement des Matthew Beniers, Luke Hughes, Owen Power, Kent Johnson et Adam Fantilli à titre d'adjoint puis d'entraîneur-chef des Wolverines depuis 2021.

« Michael a les habiletés pour tout faire. Mais comme n'importe quel autre espoir, ça va prendre un certain temps avant qu'il n'atteigne son plafond, et ce ne sera peut-être que dans 10 ans », a prévenu le pilote.

« Il sait ce que son objectif est, et c'est de jouer pour le Canadien de Montréal. Mais il ne suffit pas de se rendre, il faut y rester et jouer longtemps. [...] Il a les outils et il a le cerveau. Ils ne feront que ressortir encore plus à mesure que son corps changera. »