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RÉSULTATS

Patrik Laine demeure réaliste dans la frénésie

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MONTRÉAL – C'est peut-être ce qui arrive quand on a assez de talent pour marquer des buts les yeux fermés. Ça a peut-être aussi à voir avec une volonté lucide de dévier les compliments et envoyer les projecteurs vers des coéquipiers qui méritent eux aussi un peu d'amour.

Peut-être que Patrik Laine est trop dur envers lui-même. Peut-être est-il simplement capable d'une auto-évaluation franche, sans lunettes roses.

Toujours est-il que le franc-tireur finlandais a fait réagir par sa modestie après la victoire de 6-1 du Canadien contre les Sabres, dégelée à laquelle il a contribué avec trois buts.

« Mon tir a trouvé les trous ce soir, mais en général, je dirais que j'ai joué un match moyen. Si on oublie les buts, j'ai joué un million de matchs meilleurs que celui-là dans lesquels je n'ai pas marqué. Le jeu de puissance a bien marqué, sauf qu'à 5-contre-5 c'était plutôt moyen. Mais ça a été suffisant. »

Laine a collé tous les morceaux de son tour du chapeau en avantage numérique. Il a cadré un total de cinq tirs, mais il a terminé le match avec un différentiel de -1. Il était sur la glace pour le but de Dylan Cozens en début de deuxième période.

« Il est honnête, a réagi Martin St-Louis aux propos de son attaquant vedette. Comme je le dis toujours, les stats, ça ne dit pas tout. C'est une partie de l'histoire. Moi, je ne l'ai pas haï à 5-contre-5. Je ne pense pas qu'il a joué un mauvais match à 5-contre-5. Le rythme de son jeu s'améliore à 5-contre-5. La présence [d'Alex Newhook] sur son trio aide avec le rythme. »

Laine a six buts depuis son retour au jeu. Il les a tous inscrits en avantage numérique. Il est le seul joueur du Canadien à avoir fait mouche sur l'attaque à cinq depuis qu'il a intégré la formation.

Cole Caufield, qui n'est soudainement plus le tireur désigné sur la première vague du jeu de puissance, est coincé à sept buts sur les unités spéciales depuis le 27 novembre. Mardi soir, il a récolté son premier point en avantage numérique depuis qu'il partage l'espace avec Laine. Isolé au point d'appui, dans l'axe central de la zone offensive, il a alimenté Laine sur sa gauche juste avant d'être inondé par une pluie de casquettes.

« Ils apprennent à jouer ensemble, a dit St-Louis. On a des conversations, mais avec les répétitions qu'ils ont, ça arrive organiquement. Tu veux donner des points de repère, des idées, mais il faut que tu fasses attention pour ne pas overcoacher. Ce sont des joueurs qui ont de très bons instincts offensifs et ils apprennent à utiliser leurs atouts ensemble. »

« Avec le talent qu'on a, si on a plus d'une minute à 5-contre-3, ça devrait être un but automatique, estime Laine. On dirige beaucoup de rondelles au filet, on bouge bien, on se crée des bonnes chances. Il y a des soirs où Cole est couvert et j'obtiens des bons tirs, d'autres où c'est l'inverse. »

Piège évité

C'était la question à 1000 $ : comment les Sabres allaient-ils commencer le match au lendemain de la visite éclair de leur propriétaire et du discours qu'il a servi à ses joueurs derrière les portes closes?

La réponse : très mal. Mais le Canadien devait quand même s'en méfier et on sentait qu'il était préparé à ne pas être la victime d'une équipe gonflée à bloc.

« Tu ne peux pas acheter la confiance, il faut que tu ailles la chercher. À soir, on est allés la chercher très tôt. Notre début de match était excellent », s'est réjoui St-Louis.

Le Canadien a effectivement connu un début de match exemplaire, tel qu'on le soulignait ici. Mais il n'y a pas que ça qui plaisait au coach. En début de deuxième période, les Sabres sont sortis avec un meilleur effort et ont fini par réduire l'écart. Le CH était en terrain glissant, mais sa réponse fut adéquate. Deux minutes plus tard, Juraj Slafkovský lui redonnait une avance de deux buts.

« Avec tout ce qu'on a entendu dans les derniers jours, on a réussi à garder notre concentration sur ce que nous on allait faire, a dit St-Louis. On ne savait pas à quoi s'attendre. Il n'y a pas de matchs faciles. Mais j'ai senti qu'on a offert notre meilleur effort dès le début. Et chaque fois qu'on a eu des baisses de régime, on a rapidement montré un meilleur visage. »