Les attentes sont des toiles sur lesquelles viennent s’y peindre des déceptions. Espérer qu’un joueur devienne autre chose que ce qu’il est réellement, ou le juger seulement sur la base de ce qu’il n’est pas, résultera toujours en une certaine frustration. Dans n’importe quelle bonne formation de la LNH, Lars Eller serait un troisième joueur de centre supérieur à la moyenne. Entretenir d’autres attentes à son égard, ou blâmer Eller pour le joueur qu’il n’est pas, ne revient qu’à peindre sa déception sur une toile.

Eller est un joueur impressionnant en échec-avant, ayant une excellente capacité à récupérer les rondelles libres. Il se classe au deuxième rang chez le Canadien pour le temps passé en possession de la rondelle en zone offensive (derrière seulement Alex Galchenyuk) et il se classe au 11e rang de la LNH à ce chapitre. Eller est excellent au moment de récupérer les rondelles libres. Il se classe au troisième rang chez le Canadien pour les récupérations de rondelle en zone offensive (derrière Brendan Gallagher et Galchenyuk) et il se classe également au 11e rang de la LNH.

En ce qui concerne l’échec-avant, Eller se classe au quatrième rang de la LNH dans cette facette du jeu, forçant l’adversaire à perdre le contrôle de la rondelle dans sa zone défensive à 4,3 reprises pour chaque tranche de 20 minutes jouées à égalité numérique.

Jeux complétés en échec-avant en zone offensif

1. Brendan Gallagher (A) 4.6
2. Patrice Bergeron (A) 4.5
3. Joe Thornton (A) 4.4
4. Lars Eller (A) 4.3
5. Jaden Schwartz (A) 4.3

Les chiffres permettant à Eller de percer le top-11 pour le temps passé en possession du disque en zone offensive sont le produit de ces données combinées à son habileté à faire circuler la rondelle en territoire adverse. Il se classe au 40e rang de la LNH pour les passes complétées en zone offensive et au 25e rang de la LNH pour les passes complétées en direction du territoire adverse.

Comme expliqué préalablement, Eller est un joueur avec des forces précises se traduisant par son grand temps passé en possession de la rondelle et par son jeu en échec-avant. Le joueur qu’Eller n’est pas, c’est une menace offensive.

Eller se classe seulement au 177e rang pour les jeux complétés en zone offensive générant des occasions de marquer. Cette donnée prend en compte tous les tirs atteignant la cible, les passes complétées en contre-attaque, les passes transversales en territoire offensif, les feintes effectuées en zone offensive et les tirs déviés. À titre de références, les meneurs dans la LNH au sein de cette catégorie comprennent Vladimir Tarasenko, Patrick Kane et Alex Ovechkin.

Les difficultés d’Eller en zone offensive s’expliquent particulièrement par son incapacité à transporter la rondelle dans l’enclave. Il se classe seulement au 190e rang de la LNH pour les passes complétées dans l’enclave et il a le plus faible taux de succès de son équipe au moment d’effectuer une passe en territoire offensif lors d’une contre-attaque.

Eller apporte une contribution importante au moment de tuer les pénalités. Lorsque son équipe est en désavatange numérique, il mène tous les avants du Tricolore pour les rondelles libres récupérées en zone défensive et pour les sorties de zone effectuées en possession du disque. Ces deux jeux limitent fortement le temps passé en possession de la rondelle par l’adversaire et tuent plus de temps que n’importe quel autre jeu effectué en désavantage numérique.

Les données recueillies dans le monde du hockey nous aident à reconnaître ce qu’un joueur fait bien et à identifier les facettes du jeu où il connait des ennuis. C’est un pas important en avant dans l’évaluation, tant interne qu’externe, des joueurs. Alors que Lars Eller ne deviendra jamais une menace offensive, il demeure un joueur solide avec des habiletés lui permettant d’aider son équipe à gagner. Peindre la situation autrement résultera simplement en déception.