Rendez-vous à Boston mercredi
Canadiens lundi, 12 mai 2014. 11:10 samedi, 23 nov. 2024. 18:52MONTRÉAL – Face aux doutes provoqués par sa sortie douteuse deux jours plus tôt à Boston, le Canadien a répondu en livrant sa performance la plus inspirée du printemps.
Pardon, on a dit « du printemps » ? Permettez à Michel Therrien de rectifier.
« C’était pratiquement notre meilleur match de la saison », a évalué l’entraîneur du Canadien après ce qui fut effectivement, et particulièrement devant l’ampleur de l’enjeu, une grande performance de son équipe.
Alors que certains étaient prêts à l’enterrer vivant, le Tricolore a survécu à la menace de l’élimination en défaisant les Bruins 4-0 lundi soir dans le sixième match de la série opposant les deux rivaux.
Comme lors de leur dernière confrontation en séries, le Canadien et les Bruins feront donc un vainqueur dans un septième et ultime duel. En 2011, Boston avait eu le dernier mot grâce à un but en prolongation de Nathan Horton.
Lars Eller a mis le Canadien sur la bonne voie en ouvrant la marque à la troisième minute. Max Pacioretty et Thomas Vanek ont ajouté un peu de confort à l’avance en secouant leur léthargie respective en fin de deuxième période.
Vanek a ajouté un but dans un filet désert avec un peu moins de quatre minutes à faire à la troisième période. Malgré tout le blâme qu’on a voulu lui faire porter, ses cinq réussites en font le plus prolifique buteur du Canadien depuis le début des séries.
« Dans le quatrième match, on n’avait pas marqué, mais personnellement je pensais avoir créé de bonnes chances. Ce soir, j’ai fait de bonnes passes sans qu’on puisse terminer les jeux. On a gagné, alors tout est beau », s’est légèrement défendu Vanek.
Le match s’est terminé dans le brasse-camarade. Zdeno Chara et Mike Weaver en sont notamment venus aux coups... de bâtons.
Sauveur du Canadien depuis le début du deuxième tour, Carey Price a réalisé 26 arrêts pour signer le blanchissage, le quatrième de sa carrière en séries. Tous ont été réussis contre les Bruins.
« Les gars ont tout donné à chaque présence. C’était notre meilleur effort de la série », a commenté Price, aussi habile à rediriger le mérite que les retours de lancers.
« On a fait un bon travail pour bloquer les lignes de tir. On a fait tout ce qui était possible pour empêcher la rondelle d’aller dans le filet », a ajouté la première étoile de la rencontre.
Tuukka Rask a fait sa part pour donner aux visiteurs une chance de rester dans le match. Il a terminé la rencontre avec 24 arrêts.
La série connaîtra son dénouement mercredi au TD Garden.
« Tout peut arriver. C’est ça la beauté d’un septième match », a prudemment répondu Therrien lorsqu’on lui a demandé à quoi il s’attendait de ce match sans lendemain.
Quelques minutes plus tôt, Claude Julien avait été un peu plus audacieux.
« Je m’attends à ce qu’on gagne », a tranché le pilote des Bruins avant de prendre congé des journalistes.
« C’est évident qu’il n’ont pas joué leur meilleur match. Je m’attends à ce qu’ils démontrent beaucoup plus de passion dans le septième match et de notre côté, il faudra être aussi bon que ce soir », estime Pacioretty.
Encore le premier but
Dans chacun des cinq matchs précédents, l’équipe qui avait marqué le premier but avait éventuellement empoché la victoire. D’où l’optimisme qui a enveloppé le Centre Bell quand Eller a ouvert la marque dès la 131e seconde.
Eller a bénéficié d’un cadeau devant le filet lorsque le défenseur Kevan Miller y a maladroitement dirigé une remise de Torey Krug, dont la décision avait été précipitée par un bel échec-avant de Brian Gionta. Rask s’est sorti de son demi-cercle pour tenter de réparer la bourde, mais l’insuccès de l’opération a laissé le champ libre au Danois, récompensé de son quatrième filet des séries.
Il s’agissait du premier but du Canadien à égalité numérique depuis le troisième match de la série.
On a eu droit au « Emelin Show » plus tard en première, lorsque les Bruins ont bénéficié du premier avantage numérique de la rencontre. Utilisé pendant 1:34 pendant le purgatoire de Mike Weaver, le robuste défenseur a successivement cogné Reilly Smith, Carl Söderberg et Zdeno Chara en plus d’effectuer un plongeon parfait pour sortir la rondelle de son territoire.
Emelin a retraité au vestiaire après ses deux remarquables présences, mais est revenu après une brève absence.
Cinq minutes mémorables
Un autre avantage numérique accordé aux Bruins en début de deuxième période a été le point de départ d’une séquence endiablée et interminable qui a mené à l’éclosion tant attendue des « gros canons » du Canadien.
Plus de cinq minutes se sont écoulées sans un coup de sifflet. Carey Price a réalisé un véritable vol aux dépens de Milan Lucic, qui a plus tard été solidement accueilli par Andrei Markov au banc des Bruins. Une présence de Weaver et Josh Gorges s’est étirée pendant trois minutes. Brian Gionta et Lars Eller n’ont pas quitté la glace pendant deux minutes et demie.
« Ce que j’en ai retenu, c’est que P.K. est un mauvais ailier gaucher! », a lancé Therrien, blagueur à ses heures, faisant référence au fait que le défenseur étoile a dû évoluer comme attaquant à sa sortie du banc de punition, au cœur de la séquence.
« Ils avaient de l’oxygène pour nous à notre retour au banc. Ce n’était pas de refus », a rigolé Weaver après la rencontre.
« Ça arrive. Ça m’est arrivé à quelques reprises depuis le début de ma carrière d’être pris sur la glace pour une aussi longue période. Le plus important dans ce genre de situation, c’est d’exécuter un bon jeu de positionnement. Tu ne peux pas commencer à courir après la rondelle. Tu restes à ta place et tu restes prêt pour un rebond ou quelque chose du genre », a analysé le vaillant numéro 43.
« J’ai arrêté de regarder après deux minutes! C’était évident que les gars étaient brûlés. Les Bruins ont raté un but ouvert, on a été un peu chanceux, mais avec un gardien comme Carey Price, la chance est parfois de votre côté », a résumé Vanek.
Après quelques minutes plus reposantes, le Canadien a doublé son avance peu de temps après que Price eut fermé la porte à Patrice Bergeron à sa gauche. Utilisé avec beaucoup de parcimonie à son premier match de séries dans la Ligue nationale, Nathan Beaulieu a soulevé une longue sortie de zone à l’intention de Pacioretty, qui était en quête d’un premier but en six matchs. Le meilleur franc-tireur du Canadien en saison régulière a semé Zdeno Chara, étrangement inactif en poursuite, et a déjoué Rask entre les jambières.
« C’est un jeu de momentum. Juste avant mon but, Carey a fait un gros arrêt et on s’est immédiatement nourri de l’énergie qu’il nous a procurée. Ça a fait tourner le vent instantanément », a remarqué Pacioretty.
Lui aussi criblé de critiques depuis quelques matchs, Vanek a fait sa part deux minutes et quinze secondes plus tard. Après que Rask eut été incapable de contrôler un tir de la pointe de Markov, l’Autrichien a hérité d’une rondelle libre et a transformé l’opportunité en son troisième but de la série en avantage numérique.
David Desharnais n’a peut-être pas renoué avec la feuille de pointage, mais son implication n’est pas passée inaperçue. En plus de menacer Rask à quelques reprises, le joueur de centre du premier trio a empêché les Bruins de donner naissance à une tentative de remontée quand, avec neuf minutes à écouler en troisième période, il a plongé tête première derrière Price pour repousser du gant une rondelle qui valsait sur la ligne rouge.
Desharnais a été à l’origine du revirement qui a permis à Vanek de marquer son deuxième but du match.
« Tout le monde était à bord. On l’a vu dès la première présence du match. Il n’y avait pas de passager ce soir, tout le monde a joué à son mieux », s’est réjoui Pacioretty.
Première période
Montréal | But de Lars Eller |
Deuxième période
Montréal | But de Max Pacioretty |
Montréal | But de Thomas Vanek |
Troisième période
Montréal | But de Thomas Vanek |