Le Canadien vient de coller trois victoires.

 

Trois victoires au cours desquelles Carey Price s’est imposé comme l’un des meilleurs gardiens de la LNH doit s’imposer.

 

Trois victoires au cours desquelles l’attaque a fait ce qu’elle avait à faire pour maximiser les chances de victoires.

 

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Trois victoires au cours desquelles la défense a fait ce qui doit être fait pour se donner des chances de gagner.

 

Trois victoires, et soudainement tout ce qui était passé du gris foncé au noir plus foncé encore dans le cadre de l’affreux début de saison qu’a connu le Canadien redevient bleu, blanc et rouge.

 

Pas lu d’appels répétés au congédiement de Marc Bergevin pendant que le Canadien trimait dur pour battre les Sénateurs 2-1. OK! J’en ai peut-être vu un ou deux passer au cours du match. Mais ça n’avait rien à voir avec les déferlantes qui se succédaient match après match il y a quelques jours à peine.

 

Pas lu de remises en doute des stratégies de Claude Julien. Ou si peu alors que quelques partisans ont contesté l’exclusion de la recrue Victor Mete plutôt que de Joe Morrow.

 

Pas lu de doléances en série sur la piètre qualité du jeu de Pacioretty, de Plekanec, de Galchenyuk, de Petry, d’Alzner ou sur les autres fainéants hier qui sont maintenant redevenus de vrais joueurs de hockey.

 

Pas lu de dénonciations en règle du contrat trop long et trop généreux accordé à ce gardien démesurément surévalué et chouchouté par les médias du nom de Carey Price.

 

Pas lu de stratégies catastrophes passant par le sabordage de la saison, par la nécessité d’échanger le capitaine, le « meilleur gardien de l’univers » et la moitié du club en retour de choix au repêchage afin de transformer cette équipe sans âme, sans talent, sans cœur, sans colonne, sans la moindre capacité de dénicher des jeunes prospects de talent et de les développer en vrai club de hockey. Comme si le fait de plonger au classement général allait assurer le retour du Canadien dans années 1970 dans trois ou quatre saisons.

 

Trois victoires : c’est tout ce que cela a pris pour calmer la grogne et même insuffler un brin d’optimisme alors que les séries éliminatoires deviennent soudainement une possibilité.

 

J’écris bien une possibilité et non une réalité. Mais en battant Ottawa comme il l’a fait, le Canadien a aidé sa cause et il l’aidera davantage s’il bat les Red Wings deux fois de suite jeudi et samedi. Mais pour le moment, le Canadien doit dépasser Detroit et Boston – qui ont une et trois parties en main – pour atteindre le troisième rang de la division Atlantique.

 

C’est fou l’effet positif que peuvent entraîner trois victoires de suite.

 

L’ennui, et il est de taille, c’est qu’on sait tous que cet élan de positivisme associé à cette deuxième séquence de trois gains consécutifs de la saison sera freiné dès que le Tricolore encaissera deux ou trois revers de suite. En fait non : cet élan ne sera pas seulement freiné, il sera renversé.

 

Mes observations sur cette troisième victoire de suite du Canadien :

  1. Quand Drouin patine…
  2. Price gagne encore…
  3. Jerabek a une place à Montréal
  4. On a revu Pacioretty
  5. Les Sénateurs s’enlisent

Chiffre du match : 1000 – coup de chapeau à nos collègues et amis Martin McGuire et Dany Dubé qui ont combiné leurs efforts dans le cadre de la diffusion de leur 1000e match du Canadien sur les ondes de la station 98,5 FM. Le duo mettra le cap sur 2000 dès ce soir alors que le Canadien fera sa première de deux escales à Detroit…

 

Quand Drouin patine

 

Jonathan Drouin a vécu un moment précieux lorsqu’il s’est élancé dans le cadre de son premier tir de pénalité en carrière dans la LNH. Son premier depuis ses années dans les rangs juniors.

 

« J’étais vraiment nerveux », a convenu Drouin qui a rapidement chassé cette nervosité en décochant un tir qui n’a donné aucune chance au gardien Mike Condon.

 

« Il a tiré juste en haut de ma jambière droite, la rondelle a ricoché sur le poteau avant de toucher le fond du filet. Il y a des fois où tu dois t’incliner devant un tir parfait et c’est ce qui s’est passé sur ce jeu », a d’ailleurs convenu le gardien des Sénateurs après sa première défaite en carrière contre son ancien club.

 

Au fait, pourquoi être nerveux sur un tir de pénalité alors que Drouin a de l’expérience en tirs de barrage, ayant marqué trois fois en dix occasions depuis le début de sa carrière dont une fois avec le Canadien lors du tout premier match de la saison à Buffalo?

 

« Parce que c’est vraiment différent. Un tir de barrage, tu sais à quoi t’attendre. Tu peux te préparer. Tu peux planifier. Un tir de pénalité en plein match ne te donne pas le même temps de préparation. Tu l’obtiens. Tu y vas. Il y a aussi quelque chose de plus spécial avec un tir de pénalité. Tu rêves de ça dès ta jeunesse. Je sentais la foule. J’ai vraiment vécu un grand moment. Un des plus grands de ma carrière. Un moment spécial, comme le match inaugural ici au Centre Bell en début de saison », a indiqué Drouin dont le but a permis de Canadien de créer l’égalité et surtout de reprendre le contrôle du match. Un contrôle qu'il n’a ensuite jamais reperdu ou à peu près.

 

Si Drouin a obtenu son tir de pénalité, c’est en grande partie parce qu'il a patiné mercredi contre Ottawa. Comme on l’a vu dans ses meilleurs moments avec le Lightning de Tampa Bay en début de carrière, Drouin a quadrillé la zone ennemie avec la rondelle collée sur la lame de son bâton pour déstabiliser, voire étourdir, ses adversaires. Quand Drouin patine comme il a patiné mercredi, il assume pleinement son rôle de catalyseur de l’attaque.

 

Je ne sais pas si Drouin est vraiment un joueur de centre. En fait je crois qu’il serait plus utile à l’aile, mais ce n’est toujours bien pas de sa faute s’il doit combler le grand vide du Canadien à cette position névralgique. Ce que je sais toutefois, c’est que lorsque Drouin patine comme il l’a fait mercredi, son club est en bonne posture et le club adverse est dans le trouble. Et quand Drouin patine comme il l’a fait contre Ottawa, le hockey qu’il orchestre est non seulement beau à voir, mais efficace aussi.

 

Jonathan Drouin a disputé un grand match contre Ottawa. Au-delà son but spectaculaire en tir de pénalité, au-delà ses montées sensationnelles, au-delà tout ce qu’il a fait de bien, il a aussi remporté huit des neuf mises en jeu qu’il a disputées pour une efficacité de 89 %.

 

« Il y a des soirs où tout fonctionne », a humblement souligné Drouin.

 

On lui souhaite plusieurs autres soirées du genre. Car quand Drouin joue comme il a joué mercredi, le hockey est intéressant. Le spectacle est relevé. Et le Canadien a des meilleures chances de gagner.

 

Price gagne encore

 

Je vous l’annonce en primeur : Carey Price ne limitera pas les adversaires du Canadien à un petit but – ou moins – par match d’ici la fin de la saison. Eh oui, il accordera peut-être quelques sapins à l’occasion histoire de prouver qu’il est humain et de permettre à ses détracteurs de souligner leur présence.

 

Mais pour le moment, Price ferme le clapet à ses détracteurs comme il ferme la porte de son but. Des miracles aux dépens des Sens mercredi, il n’y a pas eus. Oh! Il y a eu le plongeon effectué après un bond irrégulier sur la baie vitrée en début de troisième. Mais pour le reste, ses coéquipiers ont bloqué presque autant de rondelles (27) que lui (31).

 

Mais la présence d’un Price solide, confiant, en contrôle hausse le niveau de confiance et le niveau de jeu de tous ceux qui évoluent devant lui, et qui portent le même uniforme que lui. Quant aux autres…

 

En trois matchs, Price vient de signer trois victoires au cours desquelles il a limité l’adversaire à deux buts – moyenne de 0,75 but alloué par partie – et a stoppé 100 des 102 rondelles qu’il a affrontées pour une efficacité de 98 %.

 

Rien que ça!

 

Bien hâte de voir si le Canadien osera lui offrir deux matchs en deux soirs dans le cadre du premier de deux matchs consécutifs contre les Red Wings.

 

Parce que Antti Niemi a été solide à Nashville mercredi dernier, parce que l’état-major tient certainement à minimiser les risques de blessure à son gardien qui est redevenu le vrai numéro un, peut-être qu’on refusera une fois encore de donner à Price le mandat de mener son club à la victoire lors d’un deuxième match en 24 heures. Une décision à la fois prudente et compréhensible.

 

Mais il me semble qu’un club peut difficilement se passer d’une présence aussi rassurante que celle d’un Price en pleine possession de ses moyens.

 

Jerabek a une place à Montréal

 

Avec Shea Weber sur la touche pour un cinquième match de suite, Karl Alzner a pris la relève de Jeff Petry à titre de pivot de la défense du Tricolore.

 

Ordinaire bien trop souvent et même très ordinaire à quelques reprises depuis le début de la saison, Karl Alzner a offert un match solide mercredi. Vraiment. Surpris par sa sélection à titre de troisième étoile, Alzner aurait été intérêt à revoir la partie et à tout mettre en œuvre pour copier sa performance. Car au-delà la passe acheminée à Jonathan Drouin pour lui offrir l’échappée qui a poussé Cody Ceci à se rendre coupable de l’infraction qui a mené au tir de pénalité – l’arbitre a été un brin sévère aux dépens du joueur des Sens, au point ou Drouin a admis qu’il évaluait à 50-50 ses chances d’obtenir un tir de pénalité – Alzner a été efficace.

 

Et pour un arrière de son genre, l’efficacité est le critère d’évaluation numéro un.

 

Plus encore que Karl Alzner et David Schlemko qui a finalement disputé un premier match avec le Canadien – il était temps, mettons – c’est Jakub Jerabek qui m’a encore impressionné.

 

Je sais : trois matchs ne font pas une carrière. Et il serait imprudent de sauter à des conclusions trop optimistes dans son cas. Mais à la gauche de Schlemko avec qui il n’avait encore jamais joué, Jerabek a démontré encore de l’aisance, de la confiance, de la vitesse et un bon sens du jeu. Le plus beau commentaire illustrant la qualité du jeu de Jerabek est venu de Claude Julien. « Parce qu’il n’avait pas encore joué cette année, on voulait offrir la chance à David Schlemko de jouer avec des gars d’expérience. On voulait donc jongler avec nos duos, mais finalement nous avons maintenu de la stabilité au sein de son duo avec Jerabek », que le coach du Canadien a dit après le match. Je ne sais pas pour vous, mais ce que j’entends dans ce commentaire, c’est que Jerabek a joué comme un vétéran.

 

Au risque de me rendre coupable d’une conclusion positive trop hâtive, je considère vraiment que Jakub Jerabek donne raison au Canadien de l’avoir mis sous contrat le printemps dernier. Car oui, je crois que sa place est non seulement dans le vestiaire du Tricolore et non celui de son club-école, mais je crois qu’il mérite une place régulière au sein de l’alignement.

 

Une mauvaise nouvelle pour Victor Mete qui écopera peut-être en ayant à retourner dans les rangs juniors – à moins d’une épidémie de blessures à la ligne bleue d’ici là – après le Championnat du monde aux Fêtes.

 

Mais pour le moment, il me semble que le Canadien devrait davantage couper Joe Morrow de la formation lorsque Weber sera en mesure de revenir que Jerabek.

 

En passant, Shea Weber a accompagné ses coéquipiers à Detroit où le Canadien s’est rendu immédiatement après sa victoire aux dépens des Sénateurs. Mais il est encore trop tôt pour spéculer sur ses chances d’affronter les Wings.

 

On a revu Pacioretty

 

Critiqué avec des motifs suffisants, voire abondants, lors des derniers matchs, Max Pacioretty a donné des signes de vie mercredi. Et même des signes de vigueur.

 

Non il n’a pas marqué prolongeant à huit sa série de matchs consécutifs sans but. Sa plus longue de la saison en passant.

 

Mais Pacioretty s’est impliqué. Il s’est même battu et débattu derrière le filet des Sens pour gagner une bataille un contre un aux dépens du gros défenseur Cody Ceci. Une victoire qui a permis à Andrew Shaw d’hériter de la rondelle qu’il a habilement refilée à Phillip Danault dans l’enclave qui a marqué son 4e but de la saison, son premier en 15 parties.

 

Pacioretty a aussi livré une course pour tenter d’annuler un dégagement refusé.

 

Le capitaine a fait plein de petites choses qui ne satisferont peut-être pas les partisans qui attendent – et ils ont raison – plus de Pacioretty. Mais le capitaine s’est malgré tout rendu utile dans la victoire aux dépens des Sens. Une amélioration notable sur ces dernières parties. Bon! Il devra continuer sur sa lancée de mercredi, mais on moins ça semble avancer dans la bonne direction…

 

Les Sénateurs s’enlisent

 

Une chance que les partisans des Sénateurs sont plus patients que ceux du Canadien. Car en regardant la troupe de Guy Boucher encaisser une septième défaite de suite (0-6-1) mercredi soir, il est clair qu’une telle glissade soulèverait un raz de marée de critiques à Montréal.

 

Avec raison.

 

Les Sénateurs ne jouent pas bien. Du moins pas assez bien. Et ils se contentent de quelques faits saillants qui permettent peut-être d’un peu sauver la face, mais qui seront loin d’être suffisants pour propulser cette équipe en séries.

 

Erik Karlsson n’est pas à la hauteur. Il a été blanchi pour un septième match de suite mercredi. Ce n’est pas arrivé souvent dans sa carrière. Une fois, une seule, Karlsson a été blanchi huit parties consécutives : c’était lors de son année recrue.

 

Matt Duchene a encore été timide à l’attaque. Il n’affiche qu’un but en 30 tirs depuis son acquisition. Un petit but et pas la moindre passe en neuf parties maintenant. Pis encore, Duchene a été malmené aux cercles de mises en jeu (5 en 16) là où il excellait depuis son acquisition.

 

De fait, les Sénateurs n’ont gagné que 19 des 54 mises en jeu disputées lors du match contre le Canadien. On peut bien comprendre pourquoi on a eu l’impression qu’ils ont passé le match à patiner après la rondelle au lieu de la contrôler.

 

Bobby Ryan n’affiche pas le moindre point en neuf parties.

 

Il reste le bon Mark Stone qui a marqué l’unique but des Sens en désavantage numérique tôt en première période.

 

Mais un but, même contre Montréal, ce n’est pas assez pour gagner. Et comme les Sénateurs se sont contentés de neuf buts lors de leurs sept dernières parties, il est facile de comprendre pourquoi ils n’ont pas gagné un seul de ces matchs.

 

Les Sénateurs perdent et s’enlisent lentement, mais sûrement au classement. À l’aube d’un long voyage au cours duquel ils disputeront six autres parties, dont trois en terrain hostile qu’est devenue la Californie, disons que c’est inquiétant pour ceux et celles qui voyaient les Sénateurs terminer au troisième rang de la division atlantique pour assurer leur place en séries. Et ce, même s’ils ont trois matchs en mains sur le Canadien. Car des matchs en mains c’est bien beau, mais encore faut-il les gagner. On conviendra tous, du moins je l’espère, que ce n’est pas en jouant comme ils l’ont fait hier, que les Sénateurs maximiseront leurs chances de profiter de ces trois parties…