Une soirée spéciale en vue
Canadiens mardi, 4 avr. 2017. 17:00 jeudi, 12 déc. 2024. 11:39Une grande fierté m’habitera mercredi en faisant partie, en compagnie de Brad Richards, Jean-Sébastien Giguère, Francis Bouillon et Luc Lachapelle, de la cuvée 2017 d’intronisés au Temple de la renommée de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Non seulement est-ce un honneur qui me touche au plus haut point, mais je suis fier du bel héritage que cela représente. Être parmi les grands de la LHJMQ, ça veut dire que ton nom sera immortalisé et que les générations futures se rappelleront de ce que tu as accompli dans les rangs juniors.
Une partie de moi va toujours trouver étrange qu’on récompense des performances individuelles dans un sport d’équipe... Les joueurs arrivent à réaliser de belles choses, mais celles-ci ne seraient pas possibles sans l’apport de leurs coéquipiers. J’ai été choyé d’être entouré par des entraîneurs et des coéquipiers exceptionnels durant mon passage comme joueur dans la LHJMQ, avec les Remparts de Québec. Pour cela, je les remercie.
J’étais un défenseur offensif qui ne possédait pas le gabarit le plus imposant pour jouer un style robuste. Quand j’ai fait mon entrée avec les Remparts en 1977, je n’ai pas changé mon approche. Je dis souvent à la blague que je me suis joint à l’équipe dans l’ère « après-Remparts », en ce sens qu’il y avait eu de nombreuses conquêtes précédemment. Avec le groupe auquel j’appartenais, ils ont recommencé à bâtir et nous avons vécu trois belles saisons que je n’oublierai jamais.
Pour son travail exceptionnel en tant qu’arbitre, Luc Lachapelle mérite pleinement l’honneur posthume qu’on lui réserve. La maladie a malheureusement emporté Luc en 2015, mais sa contribution ne sera jamais oubliée. J’ai le souvenir que les 10 équipes avaient voté à l'époque pour déterminer quel officiel devrait être retenu pour arbitrer un match no 7 en séries éliminatoires. Résulat? Chacun des votes lui avait été attribué!
En plus d’être un très bon arbitre, il était aussi équitable et savait ce que représentait le hockey junior pour les amateurs de notre sport. Parfois, il n’hésitait pas à contourner quelque peu les règlements de la ligue pour que les joueurs et les partisans puissent s’amuser. Il était le chef d’orchestre en quelque sorte.
Trois joueurs d'exception
Quant à Richards, Giguère et Bouillon, j’avouerai sans détour que j’ai détesté ces trois joueurs lorsque je dirigeais dans le circuit Courteau tellement ils étaient bons! Ça me fait réellement chaud au cœur d’être intronisé avec un groupe de joueurs aussi dominants.
Je me souviens que lorsqu’on affrontait Giguère et les Moosheads de Halifax, on se disait que sans trouver le moyen de marquer trois ou quatre buts – il en accordait tellement peu! – ça allait être pratiquement impossible de les battre.
Avec l’Océanic de Rimouski, Richards a brillé pendant trois saisons. La région du Bas-Saint-Laurent a eu la chance de voir à l’œuvre durant ces années-là d’excellents joueurs. En passant d’Allan Sirois à Vincent Lecavalier jusqu’à Richards et Sidney Crosby, Rimouski a été gâté durant les premières années d’existence de l’équipe.
Tandis que Lecavalier s’était joint au Lightning de Tampa Bay, Richards était resté avec l’Océanic en 1999-2000 et avait conduit l’équipe à la Coupe Memorial. Il avait d’ailleurs été nommé joueur par excellence de la compétition en plus d’être champion marqueur au Canada avec une récolte de 186 points en 63 matchs.
Et finalement, comment décrire Francis Bouillon sans mentionner le mot « guerrier »? À mon sens, il est l’un des meilleurs exemples qu’on puisse donner à un jeune hockeyeur pour la façon d’aborder le sport et la manière de se comporter. Sans posséder un physique impressionnant, Francis se rendait tellement utile à son équipe. Il m’a rappelé Jean Gagnon, qui a joué avec les Remparts durant les années 1970 et qui a connu une belle carrière en Europe. On parle ici de gars qui n’ont rien eu de facile dans leur parcours de hockeyeur et qui ont bûché pour se faire un nom.
Et à travers cela, Bouillon – tout comme Gagnon d’ailleurs – a toujours conservé la même attitude exemplaire qui fait de lui un modèle à imiter pour tout jeune joueur.
Ce sera tout un honneur d’être à leurs côtés mercredi à Québec!
Le Canadien doit terminer avec la même énergie
Juste à temps pour le début des séries d’après-saison, le Canadien est en train de bâtir son rythme avec sa récente séquence de cinq victoires.
C’est évidemment une dose de confiance incroyable qui est injectée dans l’équipe, et la réunion entre Phillip Danault, Max Pacioretty et Alexander Radulov n'y est pas étrangère à mon avis.
Le seul petit bémol que j’identifie : le fait que le Tricolore ait joué ses dernières rencontres face à des formations exclues du portait des éliminatoires. Ces parties étaient jouées contre une opposition pour laquelle l’enjeu des duels était bien moins grand. Dans ces affrontements, généralement, on retrouve moins de jeu robuste et d’échec-avant soutenu.
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Et des trois matchs restants au calendrier du CH, seul le Lightning de Tampa Bay pourrait lui offrir une confrontation possédant l’intensité digne d’un match du printemps. Contre Buffalo et Detroit, ça risque d’être une autre paire de manches. C’est malheureux, mais on ne choisit pas la composition du calendrier.
L’état de santé du défenseur no 1 de l’équipe Shea Weber sera à surveiller attentivement. On sait qu’il ratera le rendez-vous de mercredi face aux Sabres et que son cas sera réexaminé par la suite. J’ai l’impression qu’il a aggravé une légère blessure qu’il traînait depuis quelque temps. Normalement, des explications seront fournies par l’entraîneur-chef Claude Julien plus tôt que tard, mais nous voulons tous être rassurés sur la disponibilité de Weber pour le premier chapitre de la série que les Montréalais disputeront aux Rangers de New York.
Je crois que même s’il est évident que Julien est déjà en mode « évaluation » afin d’élaborer avec son personnel d’adjoints la stratégie à déployer face aux Rangers, il continue de marteler le même message auprès de ses joueurs : il faut continuer de progresser durant les matchs numéros 80, 81 et 82 afin d’entrer en séries sur une note positive.
Même si ces matchs n’ont pas une grande signification, il veut néanmoins voir son club jouer avec la même énergie qui l’a caractérisé depuis le laisser-aller connu lors d’une récente séquence de deux revers face aux Red Wings et aux Hurricanes de la Caroline. Depuis, les choses se sont replacées quant à l’effort collectif et Julien veut qu’il en demeure ainsi.
L’autre facette importante pour l’entraîneur-chef du Canadien est que ses joueurs-clés amorcent les séries en santé. Il sera donc intéressant de voir si certains leaders de l’équipe obtiendront une soirée de congé d’ici la fin de la semaine.
De la stabilité partout, sauf sur le 4e trio
Depuis l’embauche de Claude Julien, on a longuement insisté sur l’importance d’atteindre la stabilité parmi les combinaisons offensives afin qu’une cohésion s’installe. À ce stade-ci, on peut affirmer sans trop se tromper que les trios premières unités sont bâties pour amorcer les séries ensemble.
Le quatrième trio, lui, donne plutôt place à une rotation entre les Torrey Mitchell, Dwight King, Steve Ott, Andreas Martinsen, Michael McCarron et Brian Flynn. À mon sens, ce jeu de la chaise musicale n’est pas bien grave. Ça garde tout le monde sur la sellette. Et il ne faut pas perdre de vue qu’on ne requiert que huit à 10 minutes de jeu fiable pour ces patineurs. On demande de leur part de passer du temps en possession de rondelle en zone offensive.
* propos recueillis par RDS.ca