LOS ANGELES - Difficile de contester la sélection des 100 plus grands joueurs des 100 premières années de la LNH.

Ceux que j’ai eu l’immense plaisir de voir jouer et qui ont défilé sur la scène du Microsoft Theater à quelques pas du domicile des Kings où sera disputé le Match des étoiles dimanche méritent leur sélection. Et je fais entièrement confiance aux plus vieux de mes collègues membres du comité de sélection qui ont établi la liste des 33 premiers membres du top 100.

L’ennui, c’est que quelques oubliés méritaient peut-être davantage de faire partie de ce club sélect que certains des élus. Les noms de Dale Hawerchuk, Michel Goulet et Guy Lapointe sont les premiers à me venir en tête.

Qui chasser pour leur faire une place?

La réponse est loin d’être évidente. Elle est surtout très subjective. De plus, il semble clair que les conquêtes de la coupe Stanley ont joué gros dans le processus de sélection.

Joe Nieuwendyk était un excellent joueur de hockey. Une force. Le fait qu’il ait soulevé la coupe à trois reprises avec trois équipes différentes – Calgary, Dallas et New Jersey – milite en sa faveur au même titre que ses trophées Calder et Conn Smythe.

Mais Nieuwendyk a-t-il vraiment été meilleur que Dale Hawerchuk? Que Michel Goulet? Ma réponse est non. Mais voilà, pour chaque non récolté, il y aura un oui pour lui faire contrepoids.

Brian Leetch est sans l’ombre d’un doute le meilleur défenseur américain de l’histoire. Il a une coupe Stanley et un trophée Conn Smythe à son actif. Il a fracassé le plateau des 1000 points en carrière et est le dernier défenseur à avoir atteint le plateau des 100 points en une saison. Tout ça est vrai.

Mérite-t-il d’avoir coiffé Guy Lapointe?

Parce que j’ai adulé Guy Lapointe et peut-être aussi parce qu’il est Québécois, ma réponse est non. La vôtre peut être différente et elle sera aussi valable que la mienne.

J’ai un brin ou deux d’ennuis avec la sélection des joueurs encore actifs. Jaromir Jagr, Sidney Crosby et Alexander Ovechkin méritent leur place parmi les 100 meilleurs. C’est indéniable.

Jonathan Toews? Patrick Kane? Duncan Keith?

Le débat est ouvert. J’avais des places pour Toews et Keith au sein de ma liste personnelle. Des places non assurées, mais des places quand même. Bien que ses statistiques personnelles soient plus étoffées que celle de son capitaine, je n’avais pas réservé de place à Patrick Kane. À tort ou à raison? Je vous laisse choisir.

Mais s’il est clair que le comité de sélection a trouvé une façon d’honorer les Blackhawks de Chicago et leur domination des dernières années, je trouve un brin injuste qu’on l’ait fait au détriment de gars comme Jarome Iginla, Joe Thornton, voire Roberto Luongo qui méritent à mes yeux les mêmes considérations que le trio sensationnel des Hawks.

Mais Iginla, Thornton et Luongo n’ont pas gagné la coupe Stanley. C’est peut-être là, sans doute en fait, que tout s’est joué.

Si l’on peut être avec raison déçu pour les Goulet, Lapointe et Hawerchuk il est toutefois impossible de crier à l’injustice parce que les joueurs qui leur ont été préférés ont également marqué l’histoire de la LNH. Parce qu’ils ont eux aussi été de très grands joueurs. Et dès l’instant où la LNH a annoncé son intention de dresser la liste des 100 joueurs qui ont le plus marqué les 100 premières années du circuit, on savait que la sélection finale soulèverait quelques doutes, quelques déceptions. Le fait qu’on les compte sur les doigts d’une seule main démontre toutefois à quel point le travail a été bien fait. Une trop mince consolation pour les oubliés? Peut-être. Mais une consolation quand même, car leurs noms, bien qu’ils ne soient pas inscrits sur la liste des 100 plus grands, sont et seront toujours associés à ceux qui les ont coiffés.