BROSSARD – À la veille de sa première et seule visite de la saison à Montréal, Sidney Crosby accuse un retard de 29 points sur Patrick Kane, le détenteur du sommet du classement des pointeurs de la Ligue nationale.

Avec 12 buts et 19 mentions d’aide à sa fiche en 39 parties, Crosby occupait, avant les matchs de vendredi, le 39e rang de cette liste à égalité avec des noms comme Tyler Toffoli, Mikkel Boedker et Tomas Plekanec. Ce n’est pas méchant, mais c’est loin du rendement qu’a l’habitude d’afficher le « Kid ».

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Il en faudrait toutefois plus pour désamorcer la méfiance des joueurs du Canadien à l’endroit du célèbre numéro 87, qui revendique 40 points en 30 matchs de saison régulière en carrière contre le bleu-blanc-rouge. Après l’entraînement de vendredi, Max Pacioretty n’a pas hésité à reconduire Crosby dans ses fonctions non officielles de « meilleur joueur au monde ».

« Chaque fois que je regarde un match des Penguins, je suis impressionné par toute l’attention qu’il reçoit, par les moyens qu’utilise l’adversaire pour le faire sortir de ses gonds et les coups qu’on lui assène, racontait le capitaine du CH. Personne ne reçoit pareil traitement dans la ligue et ce n’est pas pour rien. Dans mon esprit, il n’y a aucune question à se poser sur son statut au sein du circuit. »

« Je ne crois pas que 40 matchs plus difficiles changent quoi que ce soit au fait que lorsqu’il est au sommet de son art, il est le meilleur de tous, approuvait Lars Eller. En tout cas, il a assurément la meilleure tête de hockey. C’est vrai qu’il n’est peut-être par le marqueur le plus naturel ou le patineur le plus rapide. Mais son flair, son sens du jeu est inégalé, ce n’est même pas proche. »

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Crosby a connu un passage à vide sans précédent en début de saison, étant complètement blanchi de la feuille de pointage dans huit de ses neuf premiers matchs. Mais depuis, les choses sont tranquillement rentrées dans l’ordre. Il a amassé douze points à ses neuf dernières sorties, notamment grâce à cinq matchs de plus d’un point.

« C’était évident que ce n’était qu’une question de temps avant que ça arrive, dit Pacioretty. Mais ce gars-là, il faut toujours savoir où il est sur la patinoire, même s’il n’est pas dans son assiette. Comme je l’ai dit, il est le meilleur joueur au monde. Il faut simplement s’assurer qu’il n’en n’ait pas l’air contre nous. »

« Il est humain! Il a déjà été permis d’en douter, mais ce qui lui est arrivé prouve tout simplement que tout le monde peut connaître des ennuis », a dédramatisé Eller.

Une équipe dangereuse, prévient Therrien

Michel Therrien était un peu moins d’humeur à distribuer les fleurs. L’entraîneur du Canadien s’est contenté de dire que Crosby faisait partie de la crème de la LNH.

« C’est sûr qu’avec une seule présence, il peut changer la game. Il y a certains joueurs d’élite au sein de la formation des Penguins. Un gars comme Malkin peut changer l’allure d’un match très vite. Un gars comme Letang, en défensive, va aussi très bien depuis son retour. Ce sont des joueurs au talent exceptionnel qui forment une équipe très dangereuse. »

La fiche des Penguins ne reflètent assurément pas les flatteries de Therrien. Contrairement à leur capitaine, les Pens vivent des moments difficiles. Ils n’ont remporté que six victoires en 17 matchs depuis le début du mois de décembre et montrent une fiche de 4-6-2 depuis l’arrivée de Mike Sullivan derrière le banc de l’équipe.

Avant d’affronter le Canadien, les Penguins avaient empoché 43 points, une récolte insuffisante pour les placer parmi les huit équipes qualifiées pour les séries dans l’Association Est.

Mais comme l’a sagement indiqué Pacioretty, « il faut qu’on réalise qu’on est dans la même position qu’eux et se concentrer sur nos propres problèmes ».

Classé troisième dans la division Atlantique, le Tricolore tentera samedi de démarrer une première série de victoires depuis sa séquence de quatre gains en rang enregistrée à la fin novembre.

« Il est temps pour nous de jouer de la bonne façon pendant quelques matchs de suite, réalise Pacioretty. On n’a pas été en mesure de le faire dernièrement, mais on a joué un fort match à notre dernière sortie et il faut bâtir là-dessus contre les Penguins. Ils forment une équipe désespérée qui trouvent toujours le moyen de bien jouer à Montréal. »

« Il n’est jamais trop tôt pour se distancer des équipes qui courent après les dernières places donnant accès aux séries, observe Eller. Personne ne veut accuser un retard au classement en décembre, janvier et février, c’est très épuisant de jouer ce genre de hockey de rattrapage. Je suis content qu’on ne soit pas dans cette position et je me dis que ça serait bien, maintenant, d’aligner quelques victoires. »