Un cadeau pour grand-père
Canadiens vendredi, 17 oct. 2014. 00:46 mercredi, 11 déc. 2024. 09:35MONTRÉAL – Jiri Sekac savait déjà ce qu’il allait faire de la rondelle quand il a levé les bras au ciel pour célébrer son premier but dans la Ligue nationale.
« Le frère de mon père les collectionne, alors je vais assurément lui donner celle-là aussi. Mais je voulais également dédier mon premier but à mon grand-père maternel. C’était sa fête aujourd’hui, il a eu 70 ans », a fièrement appris le jeune de 22 ans aux curieux dans le vestiaire du Canadien après la victoire des siens aux mains des Bruins.
Sekac n’aurait pu imaginer un meilleur scénario pour son premier « vrai » match à Montréal. Complètement écarté de la feuille de pointage lors du voyage de quatre matchs que devait traverser sa nouvelle équipe pour amorcer la saison, il a brisé la glace sous le regard de ses parents et de sa sœur, qui avaient fait le voyage de la République tchèque pour assister au baptême du cadet de la famille dans sa nouvelle ville d’adoption.
« C’est comme un rêve, un sentiment vraiment incroyable. J’ai de la difficulté à le décrire. C’est probablement l’un des plus beaux moments de ma vie », bafouillait la recrue, à court de mots, en remerciant Jarred Tinordi d’avoir récupéré l’impérissable souvenir de ce moment marquant.
Les caméras de RDS ont capté la réaction du paternel après le but de son fiston et les images ont rapidement fait le tour du web. Sekac, le sourire collé aux lèvres, avait eu le temps de visionner la scène avant de se présenter devant les journalistes.
« C’est l’un de ses meilleurs moves. Il est souvent en colère lorsqu’il regarde mes matchs, je suis content que vous n’ayez pas vu l’autre côté de sa personnalité! Il était heureux aujourd’hui... Il ne dormira probablement pas pendant les cinq prochains jours! »
Un cours d’histoire
L’expérience montréalaise de Sekac, la « totale », a commencé bien avant qu’il ne fasse scintiller la lumière rouge derrière Tuukka Rask. Pour un joueur qui porte la Sainte-Flanelle pour la première fois, l’idée de participer à un match d’ouverture à Montréal revêt toujours un cachet particulier.
« En fait, j’étais plus nerveux pour les cérémonies d’ouverture que pour le match. Je ne sais pas trop pourquoi. Le flambeau est passé entre les mains de tellement de grands joueurs et je suis maintenant très heureux de pouvoir dire que j’ai eu la chance de le soulever. »
Sekac admet toutefois avoir eu besoin d’un petit cours d’histoire pour bien saisir la signification de tout le théâtre qui allait précéder son baptême au Centre Bell.
« Il y a deux semaines, j’ai dû poser quelques questions parce que je ne comprenais pas tout ce qu’il y avait derrière ça. Mais les gars me l’ont très bien expliqué. »
Inactif sur les unités spéciales, le numéro 26 a été le joueur le moins utilisé par Michel Therrien jeudi, mais en près de onze minutes ensemble, Rene Bourque, Lars Eller et lui ont eu amplement le temps de démonter des signes de progrès encourageants. Avant que les joueurs à vocation offensive ne prennent réellement le contrôle du match, ce trio était probablement le plus efficace à la disposition de Michel Therrien.
« Les débuts sont toujours plus difficiles, estime Sekac. Il faut installer une chimie, ce genre de truc, mais ça s’en vient. On s’améliore de match en match. »
Parenteau aime son trio
Pour Pierre-Alexandre Parenteau aussi, la soirée avait une saveur particulière. Premier match à Montréal, premier plongeon dans cette grande rivalité contre Boston... et deux gros buts pour l’occasion.
Sa frappe précise, 85 secondes après le but de Sekac, a cassé les reins des Bruins qui venaient de voir leur avance s’envoler en fumée. Son deuxième, dans un filet désert, a liquidé tout espoir de remontée des visiteurs.
Mais en joueur d’expérience, Parenteau absorbait tout ça un peu plus sobrement.
« C’était quelque chose de spécial, c’était le fun de vivre ça. Moi aussi, il y avait beaucoup de monde de ma famille qui était là. [...] C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. »
Vu comme l’ailier droit du premier trio au camp d’entraînement, puis trimballé sur trois combinaisons différentes lors de la première semaine du calendrier, Parenteau, qui a maintenant cinq points à sa fiche, semble avoir trouvé sa niche aux côtés de Tomas Plekanec et Alex Galchenyuk.
« On se voit bien sur la patinoire. Il y a beaucoup de talent sur la ligne et j’apprécie jouer avec des gars comme ça qui ne se débarrassent pas de la rondelle. Jusqu’à maintenant, ça va bien... (Jeudi soir), à part quelques présences où ils ont marqué à nos dépens, on a surtout passé du temps en zone adverse et on a généré beaucoup d’offensive. On peut bâtir là-dessus pour le prochain match. »
Parenteau se prépare maintenant à affronter l’équipe qui l’a envoyé à Montréal. L’Avalanche du Colorado, avec qui il a passé les deux saisons précédentes, sera en ville samedi.