Un centre pour le CH?
Canadiens jeudi, 25 juin 2015. 09:17 jeudi, 12 déc. 2024. 04:50MONTRÉAL – Le prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey propose l’une des cuvées les plus profondes de la dernière décennie. « Je sais que plusieurs recruteurs seront très excités quand ils verront les joueurs qui seront encore disponibles au début de la deuxième ronde », prédit le grand gourou de la Centrale de recrutement de la LNH, Dan Marr.
Au milieu de cet embarras du choix, une position de force semble se profiler. Un total de onze joueurs de centre sont répertoriés parmi les 30 plus beaux espoirs émanant de l’Amérique du Nord. Du groupe, neuf sont classés parmi les 18 premiers. Connor McDavid, Jack Eichel et Dylan Strome disparaîtront rapidement, mais il en restera probablement quelques-uns sur le marché lorsque le Canadien arrivera au podium pour annoncer sa sélection, la 26e de la première ronde.
Voici un portrait de ces jeunes pivots qui risquent de monopoliser la première journée du repêchage vendredi. À noter que Mitch Marner et Travis Konecny, que la Centrale répertorie au centre, mais qui semblent davantage destinés à faire carrière à l’aile, ont volontairement été exclus de la liste, tout comme le jeune Américain Kyle Connor, identifié comme un ailier gauche.
PAVEL ZACHA – STING DE SARNIA (OHL)
À 6 pieds 1 pouce et 185 livres bien tassées, Jakub Zboril pourrait être qualifié de petite armoire à glace. Mais quand le défenseur tchèque est arrivé sur le parquet pour se soumettre aux tests physiques qui clôturaient la semaine d’évaluation des espoirs au début du mois à Buffalo, il avait l’air d’un lilliputien aux côtés de son bon ami Pavel Zacha.
Un monstre de 6 pieds 3 pouces et 210 livres au potentiel illimité, Zacha fait saliver ceux qui suivent sa progression depuis quelques années. En anglais, Dan Marr le qualifie de « tease ». En bon québécois, on pourrait dire qu’il le traite d’agace.
« Les dépisteurs tombent en amour avec son gabarit et sa vitesse. Il joue avec énormément d’énergie positive et c’est un vrai compétiteur. Mais il obtenait beaucoup de chances de marquer et on attendait de voir s’il elles finiraient par être visibles sur la feuille de pointage. À la fin de l’année, il dominait. »
Zacha a amassé 34 points, dont 16 buts, à sa première saison en Amérique du Nord. Une blessure, deux suspensions et une participation au Championnat du monde des moins de 20 ans l’ont limité à 37 matchs avec le Sting.
« Il représente une combinaison d’atouts très attrayante. Il est huitième sur notre liste, mais il pourrait très bien sortir dans le top-4. Il y a énormément d’intérêt envers ce joueur », dit Marr.
MATHEW BARZAL - THUNDERBIRDS DE SEATTLE (WHL)
Si une option de passe existe, vous pouvez être certain que Barzal l’a détectée. Et s’il n’y en a pas? Laissez faire le jeune surdoué de Coquitlam en Colombie-Brittanique. Barzal va dribbler, pivoter, feinter et revenir sur ses pas jusqu’à ce qu’une ouverture se crée. Éventuellement, il trouvera un coéquipier qui se sera démarqué.
« Il possède une excellente vision du jeu et adore avoir la rondelle sur son bâton », résume Ryan Jankowski, qui a recruté Barzal pour représenter Équipe Canada deux fois au cours de la dernière année.
Ralenti par une blessure à un genou qui lui a fait rater plus du tiers de la saison, Barzal a néanmoins complété sa deuxième campagne dans la Ligue de l’Ouest 57 points, dont 45 mentions d’aide, en 44 parties. Après l’élimination des Thunderbirds en première ronde des séries éliminatoires, il a été le meilleur marqueur du Canada avec une récolte de trois buts et neuf passes en sept matchs au Championnat mondial des moins de 18 ans.
« Il était de loin notre joueur le plus dangereux et le plus créatif. En attaque, tout convergeait vers lui », vante Jankowski.
Un marchand de vitesse qu’on dit tout aussi responsable dans son propre territoire, Barzal a déjà été considéré comme étant nez à nez avec McDavid. La progression des deux n’a pas suivi la même courbe, mais l’équipe qui mettra la main sur l’ancien premier choix de la WHL possédera ce qui s’approche le plus d’une valeur sûre.
JANSEN HARKINS – COUGARS DE PRINCE GEORGE (WHL)
Un pro dans un corps d’ado, Harkins n’est pas le genre de joueur qui vaut à lui seul un abonnement aux jeux de la semaine. Mais à défaut d’être spectaculaire, il joue avec une efficacité remarquable pour un athlète de son âge.
« C’est un gars qui fait tout de la bonne façon. Tout simplement un vrai de vrai joueur de hockey », évalue Jankowski.
À l’instar de Barzal, son compagnon de trio lors de compétitions internationales (il était alors utilisé comme ailier gauche), Harkins préfère donner que recevoir. Il a récolté 59 mentions d’aide et 79 points la saison dernière. « Il possède les outils pour créer de l’attaque », note le responsable du recrutement de Hockey Canada
À 6 pieds 1 pouce, Harkins n’est pas le patineur le plus gracieux, mais Jankowski croit que cette petite carence sera corrigée à mesure que sa charpente gagnera en maturité. « Il devra travailler sur son jeu de pieds, mais sa vision du jeu fait en sorte qu’il est toujours en avance de deux enjambées sur les autres de toute façon », minimise-t-il.
Gabarit imposant, bonne réputation dans les trois secteurs de la patinoire, qualités de leader, coup de patin à améliorer… Bien sûr, le Canadien a déjà fendu l’air avec des espoirs répondant à cette description. Mais Kyle Chipchura n’a jamais affiché des statistiques offensives aussi rayonnantes que Harkins.
FILIP CHLAPIK, ISLANDERS DE CHARLOTTETOWN (LHJMQ)
Un cadeau tombé du ciel pour Daniel Sprong, qui a hérité d’un formidable partenaire de jeu cette saison lorsque le Tchèque a accosté à l’Île-du-Prince-Édouard. Les deux Européens se sont entendus à merveille cet hiver, dominant la colonne des pointeurs d’une équipe qui a fait un bond de 25 points au classement comparativement à l’année précédente.
Sprong a profité des qualités de fabricant de jeu de son nouveau compagnon de trio pour inscrire 39 buts, mais a aussi fait montre d’une belle touche de marqueur avec 33 buts et 75 points, deux records d’équipe pour une recrue, en 64 matchs.
« On le regardait évoluer sur les grandes surfaces européennes et il ne semblait pas être le patineur le plus fluide. Mais dès qu’il est arrivé au Canada, il nous a forcé à remiser toutes les inquiétudes en lien avec son coup de patin », assure Dan Marr.
Souvent comparé à son compatriote David Krejci, Chlapik pourrait être l’un de ces joueurs qui représenteront une aubaine au début de la deuxième ronde. Alors que la Centrale de la LNH le place au 18e rang de sa liste nord-américaine, plusieurs analystes le voient glisser parmi les 40 ou 50 premiers espoirs sélectionnés.
THOMAS NOVAK – BLACK HAWKS DE WATERLOO (USHL)
« Un prospect très intrigant », dit-on de ce frêle gaucher qui s’alignera avec les Golden Gophers de l’Université du Minnesota la saison prochaine.
Novak a surtout fait la démonstration de ses talents de passeur à sa première saison dans la USHL, se faisant plus souvent qu’autrement le complice de Brock Boeser. Ce dernier a terminé au premier rang des buteurs du circuit junior américain et est lui aussi vu comme un possible choix de première ronde. Mais dans sa boule de cristal, Dan Marr voit autre chose dans l’avenir du jeune homme originaire du Wisconsin.
« Il a le potentiel pour devenir ce genre de joueur qui peut changer le cours d’un match. Je crois qu’il a la chance d’être un marqueur prolifique. Il a la vitesse, un bon sens du jeu et une touche qui ne ment pas autour du filet adverse. »
Sur la scène internationale, Novak a amassé 11 points en cinq matchs au tournoi Ivan Hlinka et sept points en quatre matchs au Championnat du monde junior A. « Dans chacune des compétitions auxquelles il a participé, il a été l’un des meilleurs joueurs de son équipe », note Marr.
COLIN WHITE – PROGRAMME AMÉRICAIN DES MOINS DE 18 ANS (USHL)
Une mononucléose et une blessure à un poignet ont ralenti sa progression et affecté légèrement son classement sur la liste de la Centrale, admet Marr, qui croit néanmoins que White sera un bon parti pour l’équipe qui décidera d’en faire un membre de la famille.
« On le considère toujours comme un gars qui devrait être pris en considération à partir du milieu de la première ronde », assure Marr au sujet de ce joueur qui peut accomplir toutes les tâches avec distinction.
White a généré une moyenne d’un point par match avec l’équipe américaine des moins de 18 ans en plus d’être le héros de la sélection nationale au Championnat du monde, où il a réussi un tour du chapeau contre le Canada en demi-finale et inscrit le but vainqueur en prolongation dans le match pour la médaille d’or.
Natif de la région de Boston, White tente de copier le style de Patrice Bergeron. La comparaison tient la route, selon Dan Marr, « non seulement par son sens des responsabilités sur la patinoire, mais aussi par le respect qu’il commande de ses pairs. »
White poursuivra son développement à Boston College la saison prochaine.