Une audition sérieuse pour Owen Beck
Ce soir à Buffalo, Owen Beck se retrouvera encore entre Alex Newhook et Patrik Laine. L'expérience se poursuit donc, sauf que l'on sait maintenant que Kirby Dach ne reviendra pas cette saison. Le petit échantillon de deux parties se transforme en une audition réellement plus sérieuse pour le jeune joueur de centre de 21 ans.
Même s'il est déjà nettement supérieur à Kirby Dach dans le cercle des mises en jeu, Beck ne présente pas le profil de joueur de centre de deuxième trio capable de générer de grandes choses en attaque. Pour l'instant, c'est quand même le jeune Ontarien qui présente le meilleur casting car Martin St-Louis n'a pas l'intention de briser la chimie de ses autres trios.
Avec 32 points en 47 parties avec le Rocket, Beck a démontré qu'il peut tenir son bout offensivement, mais c'est la qualité de son jeu défensif qui permet de lui confier d'aussi grandes responsabilités à sa première saison professionnelle.
« C'est certain que ça l'aide, expliquait l'entraîneur-chef samedi matin lorsque rencontré à l'hôtel de l'équipe dans la bien triste ville de Buffalo. Tu veux être certain que tu as quelqu'un qui ne te fera pas mal défensivement et Owen est capable de jouer ce rôle-là tout en ayant des opportunités offensives. Le côté offensif de tous les jeunes joueurs va s'améliorer. Mais ils se donnent une possibilité de s'améliorer s'ils sont capables de jouer la game défensivement. Si tu n'es pas capable, tu n'auras pas autant de temps pour montrer tes atouts offensifs. »
Certains l'oublient peut-être mais Owen Beck a été le tout premier choix de la deuxième ronde en 2022. On choisit rarement un espoir aussi tôt seulement parce qu'il se distingue sans la rondelle. Neuf joueurs dont les noms ont été appelés lors de la première journée du repêchage attendent encore une chance comme la sienne. C'est le cas de Filip Mesar, sélectionné vingt-sixième au total par le Canadien et qui ne disputera peut-être jamais une seule partie dans la LNH.
En plus de s'être adapté assez rapidement au jeu de la Ligue américaine, Beck possède une feuille de route bien garnie avec une médaille d'or au Championnat du monde junior de 2024 et la conquête de la Coupe Memorial le printemps dernier.
« Je ne pense pas qu'il est impressionné par cette grosse étape, dit Martin St-Louis. Avoir vécu ces expériences-là, ça l'aide à ne pas être impressionné par la LNH, à faire la transition plus facilement. »
On parle d'un beau défi pour Beck en raison de la chaise qu'il est appelé à occuper car c'est une responsabilité importante que de pivoter un deuxième trio dans la Ligue nationale. Mais dans les faits, ce n'est pas comme s'il s'amenait à la rescousse en tentant de remplacer un joueur dominant. C'est vrai que Dach a raté presque la totalité de la dernière saison et qu'il revient de loin. C'est vrai que son coffre à outils est bien rempli. C'est aussi vrai qu'à 24 ans il demeure un beau projet. Mais c'est aussi vrai qu'il présente le pire différentiel du club à -29, très loin devant Lane Hutson à -16. Dans le cercle des mises en jeu, c'est une catastrophe comme en témoigne son rendement de 40,3 % cette saison. Offensivement, peut-on vraiment être impressionné par sa récolte de 10 buts et 12 passes en 57 parties, et ce, en ayant du temps de jeu en avantage numérique?
Avec un mois et demi à écouler au calendrier, est-ce que le Canadien perdra beaucoup au change avec Beck au centre du deuxième trio? Peut-être pas tant que ça.