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RÉSULTATS

La mise à jour de Gallagher et du CH

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MONTRÉAL – Brendan Gallagher est en santé et les résultats sont éloquents, mais il a trop d'expérience pour se réjouir hâtivement. Et n'allez pas lui dire qu'il est comme un bon vin qui se raffine avec les années, il est plutôt « un amateur de bière ».

 

Gallagher avait raison de sourire et de plaisanter avec les médias. Le vétéran de 32 ans affiche la forme de ses beaux jours avec une production de 10 points (8 buts et 2 aides) en 19 parties.

 

Mais il tenait à demeurer prudent, surtout en parlant de son corps, souvent meurtri, qui tient le coup. 

 

« Ce n'est que le quart de la saison, a-t-il répondu en riant. Mais c'est la raison pour laquelle tu investis tout ce temps pendant l'été. Tu veux être présent pour tes coéquipiers. »

 

Bien sûr, Gallagher devait recoller les morceaux de sa charpente pour retrouver son efficacité sur la patinoire. Sauf que ce n'est pas tout comme l'a bien imagé l'entraîneur Martin St-Louis.

 

« Depuis que je suis ici, il a amélioré son logiciel un peu comme l'iPhone (avec l'apparition des nouveaux modèles). Il n'est jamais trop tard pour le faire et ça te donne plus d'options. Je sais qu'il est très bon devant le filet, mais ce n'est pas juste ça qu'il fait, il accomplit bien plus. Quand tu ne fais que rester devant le filet, c'est très éprouvant physiquement et ça t'expose davantage aux blessures. Je pense qu'il a du plaisir à jouer et ses résultats ne sont pas de la chance », a décrit St-Louis en notant que son père utilisant encore un flip phone.

 

L'entraîneur avait une autre déclaration très intéressante en poche. Elle s'applique plus au groupe, mais Gallagher fait partie de cette évolution. L'entraîneur a mené son équipe à réduire les risques et il montre maintenant à ses joueurs à mieux exploiter les options présentes sans jouer de manière trop simple.

 

« On fait moins d'actions qui aident l'autre équipe, ça devient plus clair ce qu'on peut essayer. Quand tu commences cette étape, les gars pensent que tous les jeux sont un risque, mais ce n'est pas vrai. Les gars voulaient garder ça tellement simple, c'était la bande ou dans le fond. Pour être dangereux offensivement, tu ne dois pas avoir peur d'utiliser la largeur de la glace. On hésitait pour les passes transversales d'un coup que ça ne marcherait pas. Je les ai amenés à ne pas prendre de risques, il fallait le faire, ça nous a aidés à resserrer les choses défensivement. C'est une étape importante quand tu veux apprendre à gagner. Ensuite, tu leur montres des exemples : est-ce un risque ? Ils disent non. Ils voient des jeux qu'on peut faire sans prendre de risques et pour aider notre équipe à fabriquer plus de chances de marquer. Cette étape qu'on traverse est enrichissante pour nous et très importante. J'aime notre engagement et notre progression », a détaillé St-Louis visiblement allumé par ce sujet.

 

Grâce aux enseignements de St-Louis et ses adjoints, Gallagher semble avoir trouvé cet équilibre. Mais il demeure réaliste quant à son rendement actuel.

 

« J'aimerais connaître la réponse pour l'expliquer, mais les rondelles trouvent le fond du filet. C'est pour ça que j'analyse mon jeu autrement, je regarde les autres choses que je parviens à faire. Ça m'est arrivé de ne pas marquer souvent même quand je joue bien », a-t-il rappelé.

 

N'empêche que pour un vétéran, qui franchira le plateau des 800 matchs cette saison, rien n'est plus valorisant que de contribuer.

 

« Tout le monde veut contribuer, mais il y a plusieurs façons d'y arriver. On doit souligner les bonnes choses accomplies par les joueurs et on le fait », a noté l'ailier.

 

« Quand tu te sens bien, c'est plus facile de tirer les autres (vers le haut). Je suis content pour lui, il est un bel exemple et il joue du bon hockey », a vanté St-Louis.

 

La fierté d'une 13e année à Montréal

 

En jouant avec cette aisance, à sa 13e saison avec le Canadien, Gallagher donne l'impression qu'il ne tire plus le boulet de son contrat accroché à ses patins. Il est parvenu à prouver, de nouveau, son utilité.

 

Son association de longue date avec le Tricolore l'enchante.

 

« Je suis fier, très fier. Je n'ai jamais oublié à quel point je suis chanceux de porter ce chandail et comment je suis bien traité par l'organisation et les partisans. C'est loin d'être fini », a indiqué Gallagher qui redonne aux plus jeunes en leur expliquant les nuances du marché montréalais.

 

« Je vais être honnête, j'adorerais ça. Mais je tiens surtout à être le meilleur joueur que je peux que ce soit ma première ou ma treizième année », a commenté le droitier sur la possibilité de disputer toute sa carrière avec le logo du CH.

 

Pour St-Louis, c'était facile d'expliquer sa longévité avec le même club.

 

« Ça n'arrive pas souvent et ce n'est pas un hasard. Tu dois avoir un rendement, être une bonne personne et posséder une grande éthique travail. Sa présence a de la valeur surtout avec notre jeune équipe », a précisé l'entraîneur.

 

Et pour ceux qui auraient pensé que St-Louis aurait abandonné à son sujet – comme certains partisans ont pu le faire – il avait ce message.

 

« Je ne vais pas abandonner sur mes joueurs à moins qu'eux abandonnent », a conclu St-Louis.