Une étoile filante pour Pacioretty
Canadiens jeudi, 24 nov. 2016. 01:14 jeudi, 12 déc. 2024. 06:44MONTRÉAL – Pour une rare fois cette saison, le Canadien a célébré une victoire sans que ses fers de lance en attaque aient célébré de but.
Galchenyuk, Radulov, Byron, Weber et Markov ont disputé un match honnête. Ils ont frappé à la porte à quelques reprises. Mais la porte ne s’est pas ouverte. Ce sont plutôt les léthargiques qui ont enfin touché le fond du filet et récolté les points associés aux deux buts dont le Canadien a eu besoin pour battre les Hurricanes 2-1.
Voilà une bonne nouvelle à l’aube d’un voyage de cinq matchs (Detroit, Anaheim, San Jose, Los Angeles, St Louis) au cours duquel le Canadien aura besoin de la contribution offensive de tous ses joueurs s’il veut éviter de rentrer bredouille à la maison.
Parlant de bonne nouvelle, Max Pacioretty a inscrit son cinquième but de la saison. Tomas Plekanec et Brendan Gallagher ont contribué à ce troisième but gagnant (déjà) du capitaine cette année. Ce faisant, Plekanec a récolté un premier point après une disette de sept matchs consécutifs alors que Gallagher en récoltait un deuxième seulement en 11 rencontres.
Regroupés au sein d’un même trio pour un deuxième match consécutif, les léthargiques sortaient ainsi de leur torpeur. Pour combien de temps? Impossible de le dire. Mais au moins, ce but important permettait aux trois léthargiques de s’amuser un peu. Ou au moins de retrouver leur sourire... ou un semblant de sourire.
Controverse autour de la 3e étoile
Sauf qu’en dépit de ce but gagnant de Pacioretty, des passes récoltées par Gallagher et Plekanec, des passes récoltées par le tout aussi léthargique David Desharnais et le jeune Charles Hudon sur le but d’Andrew Shaw, c’est la décision de Max Pacioretty de ne pas aller sur la patinoire à titre de troisième étoile qui retenait toute l’attention... ou presque après la partie.
Aux yeux de certains, le capitaine a manqué de respect à l’endroit des fans. Il n’a pas assumé son rôle de capitaine. Aux yeux de plusieurs autres, il a offert un signe supplémentaire indiquant qu’il est malheureux à Montréal, qu’il est à couteaux tirés avec son entraîneur-chef, que le diable est aux vaches dans le vestiaire.
Misère!
Vrai que Pacioretty n’est pas allé sur la glace après que Michel Lacroix eut annoncé sa sélection à titre de troisième étoile. Le capitaine est plutôt demeuré dans le corridor menant du vestiaire au banc des joueurs et c’est sur le tapis et non sur la glace qu’il a salué les partisans qui occupaient encore leur siège.
Pourquoi avoir pris cette décision?
« Parce que lorsqu’on m’a indiqué que j’étais la troisième étoile, j’étais pratiquement rendu dans le vestiaire. Quand je suis retourné vers la patinoire, je ne savais pas si mon nom avait déjà été annoncé ou non. Dans le doute, je me suis contenté de saluer les partisans du corridor et de rentrer au vestiaire », a indiqué Pacioretty qui comprenait mal que sa décision suscite autant de réactions négatives.
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Comme c’est très souvent le cas lorsque leur club encaisse une défaite au Centre Bell, Justin Faulk est demeuré dans le vestiaire des visiteurs malgré l’annonce de sa deuxième étoile.
Première étoile de la partie, Andrew Shaw a fait son tour d’honneur. Il a lancé les rondelles dans les gradins. Il a ensuite accordé l’entrevue réservée à la première étoile à mon collègue Marc Denis.
Tempête dans un verre d’eau
Il arrive parfois qu’un joueur francophone soit envoyé en entrevue en lieu et place de la première étoile. Il arrive aussi – et c’est normal – que Carey Price cède le micro à un autre coéquipier lorsqu’il récolte des premières étoiles en série comme cela se produit assez régulièrement il faut l’admettre.
Est-ce que Price manque de respect à l’endroit des partisans en prenant cette décision? Pas du tout! Il donne simplement l’occasion à un autre d’aller sous les projecteurs tout en s’offrant la possibilité de ne pas aller répéter le même discours devant les fans.
Je conviens qu’il est rare qu’un joueur du Canadien ne se rende pas sur la patinoire après sa sélection au sein des trois étoiles. Loin de tenter de voir le grand complot qui se cache derrière la décision de Max Pacioretty de faire faux bond à cette tradition jeudi soir, je préfère accepter sa version des faits qui me semble bien logique. Même si elle déplaira grandement à tous ceux et celles qui préfèrent croire que ça va vraiment mal dans le vestiaire du Tricolore.
Une maudite chance que le Canadien a signé sa 15e victoire de la saison, qu’il n’affiche que quatre revers en temps réglementaire et qu’il trône au tour premier rang du classement général de la LNH. Car s’il s’enlisait comme il l’a fait l’hiver dernier, j’ose à peine me demander à quoi ressemblerait le tsunami de critiques à l’endroit du Tricolore, de son entraîneur-chef et des joueurs, à commencer par le capitaine...
À un cheveu d’un doublé
Je veux bien croire que le match de jeudi était plate sans bon sens quant à la qualité du spectacle offert. En quête d’une sixième victoire de suite, les Hurricanes ont tenté d’endormir le Canadien – et ses partisans – en disputant un match qui rappelait les années moribondes de leurs ancêtres, les Whalers de Hartford. Ils ont réussi à endormir les fans. Ils ont même endormi le Canadien en période médiane. Mais le Tricolore s’est un brin réveillé en troisième période et, à défaut d’offrir des artifices à ses partisans, il leur a offert une 12e victoire en 14 rencontres au Centre Bell.
Ce n’est pas rien...
Bien qu’il ait refusé de parler de ses performances personnelles réservant ses commentaires sur l’équipe en général, Max Pacioretty ne donnait pas l’impression d’être exaspéré après la partie. Il était un brin à pic devant les caméras, ce qui est souvent le cas avec plusieurs joueurs mitraillés par les « kodaks » et les lumières qui les surplombent. Mais une fois les lumières et les caméras braquées sur un autre joueur, Pacioretty a passé de longues minutes à répondre aux questions.
S’il a marqué un but loin d’être spectaculaire en poussant une rondelle sous Cam Ward dans le cadre d’une bataille disputée tout juste à côté du filet du gardien des Canes, le capitaine du Canadien a fait bondir les partisans – il en a peut-être réveillé quelques-uns, car il est vrai que le spectacle était lamentable jeudi soir au Centre Bell – en décochant un tir qui a frappé l’intérieur du poteau à la droite Ward qui n’a rien vu.
Ce tir qui est allé dans la colonne des tirs ratés et non de ceux cadrés venait pourtant de compléter le plus beau jeu du match pour le capitaine. Après avoir coupé une sortie de zone des Hurricanes en bloquant habilement la rondelle à la ligne bleue, Pacioretty a bondi vers le filet de Ward pour décocher un tir de qualité. De grande qualité, même s’il n’a pas compté.
Mais voilà : passer proche, c’est bon aux fers et à la pétanque. Au hockey, comme dans bien d’autres sports, ça ne compte pas!
Est-ce plus frustrant de frapper un poteau que de rater la cible? « Non, a vite répliqué Pacioretty. Ce tir était très bon. Je suis passé à un cheveu de marquer. Quand tu rates le filet, tu as plus l’impression d’avoir gaspillé une occasion. J’avais une ouverture et j’ai vraiment obtenu un bon tir. J’aurais bien sûr préféré marquer, mais c’est encourageant d’obtenir des résultats comme nous en avons obtenus ce soir. »
En passant, si le capitaine avait réussi un premier doublé cette année, ce n’est pas la troisième étoile qu’il aurait reçue, mais la première. Et je suis convaincu qu’il n’y aurait alors pas eu de confusion comme celle qui a marqué la fin de la rencontre d’hier.
Les léthargiques s’amusent?
Après s’être contraint à respecter l’entraînement imposé d’après-match, Tomas Plekanec s’est présenté ruisselant de sueurs dans le vestiaire de son équipe.
Quand je lui ai demandé si le but de son capitaine et les passes que lui et Gallagher avaient récoltées sur le jeu permettaient aux trois léthargiques de s’amuser un brin, il s’est contenté d’esquisser un bien timide sourire.
« Nous sommes tous les trois dans une situation difficile. On ne jouait pas du mauvais hockey, mais les points sont le baromètre le plus populaire pour analyser la qualité du jeu. Quand tu ne marques pas et ne récoltes pas de point comme c’est mon cas depuis le début de l’année, tu ne peux pas vraiment claironner que tu joues du bon hockey, que tu t’appliques à relever les défis qui te sont confiés. Comme tout le monde, je veux contribuer davantage offensivement. J’espère donc que le match de ce soir nous servira de tremplin à Max (Pacioretty), Brendan (Gallagher) et moi. Mais il est plus important encore que l’équipe gagne. Et nous avons gagné encore ce soir », a conclu Plekanec qui a encore connu une très bonne soirée aux cercles de mise en jeu avec une efficacité de 61 % (11 en 18).
Alex Galchenyuk, qui a joué près de quatre minutes de moins que Plekanec, doit ce manque à gagner à ses difficultés aux cercles de mise en jeu. Pendant que Plekanec et Andrew Shaw (4 en 5) triomphaient, Galchenyuk s’est contenté de 3 duels gagnés sur les 12 disputés. Ajoutez à ce taux de 25 % le fait que le Canadien protégeait une avance en troisième période au lieu d’avoir à orchestrer une remontée et vous avez les motifs qui expliquent pourquoi Plekanec et aussi Mitchell ont obtenu plus de temps d’utilisation que Galchenyuk.